Il appréciait ces périodes où, une fois les lieux vidés de leurs occupants, le calme succédait à l'agitation. Ces moments de recul lui permettaient de faire des synthèses plus pertinentes, de réfléchir à de nouvelles pistes ou stratégies à mettre en place. Un peu comme si les murs pouvaient garder les traces d'un travail d'élaboration collective dont il serait capable de s'imprégner dans l'après-coup de manière à en tirer profit.
Un petit nuage de parfum là où il fallait et voilà, elle fut prête en moins de dix minutes chrono, démentant au passage ces pseudo-enquêtes scientifiques selon lesquelles les femmes mettraient en moyenne soixante-cinq minutes pour se préparer avant une sortie. De quelles femmes parlait-on dans ces enquêtes ? Sûrement pas des mères avec enfants qui travaillaient à temps plein !
Tous deux partageaient le sentiment que cette enquête risquait de ne pas aboutir. Il allait falloir creuser un peu dans tous les sens en espérant, avec un peu de chance, dégager des pistes intéressantes à explorer. Mis bout à bout, certains éléments laissaient les deux policiers perplexes tout en donnant un caractère peu banal, voire loufoque à cette enquête.
Subitement, tout devint clair pour Éva. La révélation de ce qui s’était réellement passé la frappa comme un coup violent à l’estomac. Le sol se déroba. À nouveau, le cauchemar était là. L’impensable se dressait devant elle. Elle hurla.
Le thé n'était pas strictement interdit, mais pour beaucoup, il était au café ce que la bière sans alcool est au demi-pression, bref, une "boisson de femme". Vieille survivance machiste d'une époque où la police était avant tout une histoire d'hommes se devant de consommer sans modération tabac et boissons fortes. Mieux valait donc aimer l'arabica bien tassé qui restait le breuvage de référence.