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Citations sur Le crépuscule des idoles progressistes (16)

Je ne préconise aucun retour à... Le passé nous est une ressource, un recours, jamais un programme. Il est deux écueils dans notre rapport à l'histoire, fétichiser le passé et en faire table rase.
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Moins on a de passé derrière soi, d'attachement à ce passé, et moins on oppose de résistance au monde comme il va, à ses évolutions présentées comme progrès. C'est au nom de l'histoire qui lui est léguée que l'homme peut ne pas se soumettre à l'injonction d'adaptation. Connaître son histoire, rappelle Pierre Nora, c'est savoir " ce que le passé permet et ne permet pas".
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Notons au passage qu'en renvoyant, au nom du droit à la différence, de l'exaltation de la diversité, les Français d'origine immigrée à leur identité, nous les renvoyons souvent à une abstraction, un exotisme, un orientalisme de pacotille. De là cette exacerbation des pratiques religieuses, l'inféodation à des codes vestimentaires, des interdits alimentaires des plus archaïques mais qui leur donnent un semblant d'identité. On songe au mot de Voltaire : " Ils se sont faits dévots de peur de n'être rien."
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Nous sommes très exactement dans ces périodes qu'Hannah Arendt, inspirée par le poème de Bertolt Brecht "A ceux qui naîtront après nous", qualifiait de sombre temps, ces périodes dans l'histoire où le discours public masque, recouvre, dissimule le réel plus qu'il ne le dévoile. Car, en dépit de ce que l'on nous répète à l'envi, l'hégémonie culturelle reste acquise aux intellectuels dits de gauche. ils n'ont plus le monopole de la parole, mais ils conservent le monopole de la parole légitime.
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Les idoles des progressistes – l’ouverture à l’autre , le culte de la diversité , l’affranchissement à l’égard du cadre national , historique , le culte des différences , la fraternité universelle … – se brisent sous leurs yeux mais ils en entretiennent le culte . « Je l’ai mis au point où il peut tout voir sans rien croire » , dit Tartuffe d’Orgon . Cela vaut pour nos progressistes . Même les morts des attentats islamistes ne parviennent pas à les réveiller de leur sommeil dogmatique .
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Et le philosophe de poser la question qui jamais plus n’affleure, semble-t-il, à l’esprit d’un progressiste : « Qui détient l’assurance que, là où s’affaisse une tradition ou qu’on prononce sa fin, une création prend figure ? » La réponse lui a été apportée : la tradition s’est éboulée et c’est le vide qui s’est installé. Le progressisme a tourné au nihilisme, au sens où c’est le néant qui est venu s’asseoir en face de nous.
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Michel Foucault est célébré comme le « prophète des radicalités contemporaines », « l’homme de toutes les ruptures », des ruptures sans doute, qui débouchent sur le vide, qui se complaisent dans l’anéantissement. L’effet le plus assuré de sa vaste « archéologie du savoir » est de laisser « assis, dernier compagnon, en face de nous, le néant » (Brecht). On pense non moins à l’entreprise de « déconstruction » de Jacques Derrida, qui n’a d’autre visée que le démantèlement de l’Occident au travers de la traque des discours. Les mots que nous employons ne disent pas les choses, ils les font exister. Le couple féminin/masculin ne dit rien d’une différence des sexes qui serait donnée avec la vie, en tant que nous sommes des êtres incarnés, des êtres de chair, il la fabrique de toutes pièces. Ainsi tout ce que l’Europe a pensé, élaboré sur la dualité sexuelle ne serait que château de cartes qu’il n’y aurait plus qu’à faire tomber, d’autant que cette construction se serait faite, fatalement, selon la règle de la domination des femmes par les hommes.
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La génération des baby-boomers est une génération de transition. François Ricard décrit cela très bien : « Appartenir à la génération lyrique, explique-t-il, c’est être à la fois le dernier et le premier : le dernier de l’ancien monde, dont on a connu la stabilité sans en subir l’oppression, et le premier du monde à venir, dans lequel on saute avec d’autant plus d’enthousiasme qu’on a sous les pieds ce filet solide hérité du passé » – filet que les baby-boomers retireront à leurs descendants, les jetant dans le vide, les privant de tout sol nourricier.
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« La colombe légère, qui, dans son libre vol, fend l’air dont elle sent la résistance, pourrait s’imaginer qu’elle volerait bien mieux encore dans le vide. » Sauf que, dans le vide, nous dit Kant, elle ne volerait pas du tout. Cette résistance qu’elle ressent et appréhende comme un obstacle, un empêchement, est la condition de possibilité de son mouvement, de son déplacement. Faute de « point d’appui », on se condamne à ne faire « aucun chemin », conclut le philosophe. Cette colombe nous ressemble, ou plutôt nous lui ressemblons. Comme elle, nous vivons de l’illusion que les hommes sont et seront d’autant plus libres, d’autant plus créatifs, originaux, d’autant plus eux-mêmes, qu’ils seront délestés de tout héritage. Cette conception de la liberté est au fondement de l’éducation progressiste.
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"Vivre sans temps mort et jouir sans entraves", cette formule situationniste qui a fait florès en mai 68 scelle l'alliance implicite du libéralisme économique et du gauchisme culturel. (...) Ce que cette gauche dénonce dans le libéralisme, elle le transpose dans le domaine des moeurs, de l'éducation et de la culture. Les pourfendeurs de l'obsolescence des objets programmée par le Grand Capital (ce qui n'a jamais été démontré) ont programmé l'obsolescence de nos manières de vivre, de nos moeurs, des formes qui règlent les relations entre les hommes et les femmes...
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