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Critique de adtraviata


Il faut – me semble-t-il – avoir lu tout ce petit ouvrage 135 pages) pour en apprécier la portée. Il est de toute façon construit en boucle, avec un élément commun au début et à la fin.

Deborah Levy raconte d'abord la dépression qui l'assaille en Angleterre, où elle pleure comme une fontaine sur les escaliers roulants. Elle se réfugie à Majorque, où il neige en mars, dans un hôtel tenu par une femme. Elle rencontre un épicier chinois à qui elle va raconter quelques souvenirs de son enfance en Afrique du Sud et « en Exil » : l'image du bonhomme de neige construit avec son père et fondu, disparu, tout comme ce père arrêté et longuement emprisonné pour faire partie de l'ANC, l'African National Congress ; la petite fille qui parle peu et pas assez fort, dont sa cousine va essayer de libérer la voix (« Les filles doivent parler haut puisque personne ne les écoute de toute façon. ») ; l'oncle tellement différent de son père, raciste sans complexe ; l'apprentissage de la lecture et de l'écriture ; puis, à quinze ans, l'Exil en Angleterre, la naissance inconfortable de sa vocation d'écrivain, l'impression de n'appartenir ni à l'Afrique du Sud ni à « l'Ingerland ».

Au passage, nourrie par ses lectures de Marguerite Duras et de Virginia Woolf, Deborah Levy parle de la condition féminine, de la maternité, de la voix des femmes. Aucune amertume dans sa voix mais un constat lucide et décomplexé. La voix de l'écrivaine en devenir, puis de celle qui ne sait plus comment orienter sa vie, peut toucher tous ses lecteurs : comme le dit l'épicier chinois, « Parfois, dans la vie, la question n'est pas de savoir où commencer, mais où s'arrêter. » (p. 129)
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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