Son fils

À vingt-trois ans et demi, mon "Nanaqui" reste un petit garçon qui aime une fille aux accents roumains à préférer être sourd, puis une pseudo poétesse, mais c'est juste une grue, une cocotte comme elles le sont toutes, à tel point qu'il a augmenté les doses de laudanum, au moment où Antoine-Roi est mort et qu'il tient un petit rôle dans un film d'Abel Gance, mon petit Nanaqui tellement chaste, ascète, pur esprit, qui doit m'écrire, me téléphoner mais pourquoi ne donne-t-il pas de nouvelle, mon instinct maternel m'alarme driiinggg driiing.

Antonin. Il est né Antonin Marie Joseph Paul Artaud, le 4 septembre 1896 rue du Jardin des Plantes, en pleine santé.
Euphrasie. Elle est sa mère, ne vit que pour son fils, fruit d'une union consanguine avec Antoine Roi Artaud. Son seul but voir ce fils différent, malade et interné.
Cette mère éplorée, la narratrice hurle son chagrin et sa détresse de voir son fils se détruire. Elle ne comprend pas : pourquoi y aurait-il un merveilleux vent de folie soufflant sur le théâtre et une mauvaise folie qu'on enferme et qu'on fait taire!?

Ce monologue est donc l'occasion pour Justine Lévy de parcourir sous forme romancée, la vie d'Antonin Artaud théoricien du théâtre, acteur, écrivain et poète français.
Toute sa vie, il luttera contre des douleurs physiques, avec des médicaments, des drogues, des électrochocs lors d'internements.

Ce journal intime situé dans le monde de la folie fut pour moi une vraie déception: beaucoup de répétitions, un style brusque, des personnages peu attachants. Bien qu'il s'agisse d'un texte court l'ennui nous gagne vite! Dommage.

Quel ennui. Insipide, fade, lent, répétitif. Je n'ai rien trouvé de bon dans ce roman que je conseillerais surtout aux insomniaques car il a alourdit mes paupières, m'a fait bailler mille fois et m'a imposé une sieste moi qui n'aime pas en faire. Je ne comprends pas ce que d'autres ont pu lui trouver. Les goûts et les couleurs hein ... Je ne sais que dire d'autres. Ce roman est trop pauvre en contenu.

Ce roman est en réalité le journal intime imaginaire de la mère d'Antoni Artaud, écrivain surréaliste proche d'André Gide entre autres. Antonin Artaud a ceci de particulier qu'il a passé la plus grande partie de sa vie en hôpital psychiatrique pour des troubles que sa mère a essayé de soigner quand il était petit. Mais une fois adulte, elle a perdu finalement le contrôle sur son fils puisqu'elle n'a plus eu son mot à dire sur les traitements qu'il suivait. En l'occurrence, il va très vite être hospitalisé d'office dans un hôpital en région parisienne. Les conditions de vie y sont très rustiques : il va subir des électrochocs qui vont le mettre à chaque fois dans le coma. Sa mère se désolé dans un premier temps de cette hospitalisation, persuadée qu'elle pourrait très bien s'occuper de lui. Elle le couve un peu trop et son fils, dans sa folie, ne la reconnaît plus. Fait-il exprès de ne pas la reconnaître pour ne plus être couvée par cette mère qui me semble finalement très envahissante ? On ne le sait pas vraiment et finalement, c'est ce qui m'a un peu gêné ici car on a l'impression réelle qu'elle impose sa présence. Je pense qu'il faut lire ce livre avec beaucoup de recul. Ce journal montre clairement qu'il ne s'agit ni plus ni moins de l'amour d'une mère envers son enfant qu'elle voit sombrer sans pouvoir intervenir et l'aider réellement.

La lecture est assez difficile par 2 aspects : par l'histoire en elle-même : la mère n'a aucun moyen d'aider son fils finalement malgré tous les efforts qu'elle fait et pour sa vie entière qu'elle consacre à son fil. le 2ème aspect est tout à fait subjectif. Il s'agit de ma 2ème lecture de cette auteure et j'avoue que je ne m'y fais toujours pas à cette écriture décalée. On a souvent des phrases qui font quasiment la moitié d'une page, sans ponctuation. Ça met en valeur le fait qu'il s'agit ici d'un journal intime, et que la détresse d'une mère qui ne trouve plus les mots pour décrire ce dont souffre son fils. C'est vraiment le parti pris de l'auteure ici de ne montrer que les sentiments de la mère tout en décrivant le mal-être de son fils.

La lecture est néanmoins facilitée et plus lisible avec des paragraphes assez courts : chaque paragraphe reprend l'humeur du jour de la mère et chaque chapitre représente une année dans la vie de la mère, à partir des années adultes du fils.

Je ne connaissais pas du tout Antonin Artaud. Je ne pense pas qu'ici on voit les meilleurs aspects de cet auteur encore reconnus à ce jour. L'auteure nous fait nous interroger parfois sur la santé mentale de cette femme. Je ne pense pas qu'elle était folle mais sa détresse est plus que palpable. Consacrer sa vie à son enfant qui la rejette ou ne la reconnaît pas est difficile. Son amour pour lui a tourné à l'obsession.

En bref, une lecture difficile par bien des aspects, une écriture spéciale, l'amour d'une mère infaillible retranscrit dans un roman sous forme de journal intime sont ce que je retiendrai de ce roman.

Je remercie Netgalley et les éditions Stock pour cette lecture.
Lien : https://letempsdelalecture.w..

Je m'attendais à aimer ce livre mais, ce fut une grosse déception. Certes, ce personnage de mère envahissante et contrôlante, par lequel nous voyons évoluer l'homme de théâtre souffrant dans son corps et dans son âme, est intéressant mais, il ne se passe rien et, je ne sais pas pourquoi.

À mon grand regret, je classe ce roman dans la catégorie des livres vite lus, vite oubliés.