Son fils de
Justine Lévy aux éditions Stock
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Gérard Collard & Jean-Edgar Casel
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Le problème, dans ce genre d'histoire, c'est la rééducation. C'est réapprendre à aimer, à rire, à sentir, à sortir, réapprendre tout, comme une grande brûlée, ou une paralysée, ou l'amnésique de ce film de Hitchcock à qui il avait fallu refaire une mémoire.

Mais peut être qu’on est mieux toute seule ?
Oui on peut dormir en travers du lit, manger des
biscottes toute la nuit, écouter la même chanson en
Boucle cent fois de suite , mais alors plus de caresses ,
Plus de câlins , non , on n’est surement pas mieux ,
Étendre le bras dans le grand lit et ne trouver per-
Sonne , même pas quelqu’un qui m’énerve , même pas
Quelqu’un qui me dégoute , personne , non ce n’est
sûrement pas mieux , moi j’ai besoin qu’on s’occupe
De moi , qu’on m’aime ou qu’on me dégoûte , ou
Qu’on m’énerve ou qu’on me fasse rire , mais aussi
Qu’on me laisse tranquille , de quoi j’ai plus besoin ,
Qu’on s’occupe de moi ou qu’on me laisse tran-
Quille ?
c’était marrant , avant de discuter avec toi. C’était
Marrant quand j’aimais tout de toi , toi en bloc , t’es
Faiblesse, tes défauts je les aimais aussi tes défauts,
Et j’aimais quand on discutait, j’aimais avoir tort
Contre toi, et raison avec toi, et t’embrasser, et te
Couper la parole pour lancer oh là là tu as la peau
Douce, et jouer au bébé, et jouer à l’adulte, et mettre
un doigt dans ta bouche pendant que tu parlais pour
T’énerver un peu, toucher tes dents, te retrousser le
Nez, te malmener, je t’appartenais, tu m’appartenais,
Tu le sais bien qu’on était comme ca. »
Chaque histoire est le brouillon de la prochaine.
Et puis la tristesse passera, elle aussi, comme le bonheur, comme la vie, comme les souvenirs qu'on oublie pour moins souffrir.
(...) c'est une vraie salope, une fouteuse de merde, une qui chie dans les ventilateurs et regarde l'effet que ça fait
Est-ce qu'on peut avoir la nostalgie de ce qui n'a pas été ?
Mais quand même: comment est-ce qu'on fait , quand on a si mal, pour avoir l'air si content?
Aimer ça ne veut pas dire se ressembler. Aimer ça ne veut pas dire être pareils, se conduire comme des jumeaux, croire qu'on est inséparables. Aimer c'est ne pas avoir peur de se quitter ou de cesser de s'aimer. Aimer c'est accepter de tomber, tout seul, et de se relever, tout seul, je ne savais pas ce que c'est qu'aimer, j'ai l'impression de le savoir aujourd'hui un peu plus.
Parfois, des gens que je connais à peine me demande de ses nouvelles. Mais comme je suis méchante, je les torture un peu. Maman ? Elle est morte, je réponds en souriant, froidement, sans ciller, mais comme j'aurais dit maman est au ciné. Elle est morte, je leur répète, en les regardant droit dans les yeux, en les forçant à baisser les leurs, à encaisser. Il n'y a pas de Maman. Il n'y a plus que Maman-est-morte. Sa-mère-est-morte, […] c'est un fait, c'est établi, j'ai les papiers, je peux le prouver. C'est comme ça qu'elle existe, maintenant, maman. Maman-est-morte, c'est le nouveau nom de maman. Et c'est ma façon aussi de mettre une barrière entre eux et moi, entre sa mort et leur pitié sirupeuse, sur-jouée, indécente. Et c'est ma façon, encore, de leur refiler, quand même un bout de ma peine. Même s'ils font semblant, ça fait rien. C'est bien qu'ils la pleurent aussi un peu, qu'ils m'allègent de ce chagrin [...]
Les hommes ont besoin de quelqu’un qui prenne soin d’eux, les hommes ont besoin d’un ange, d’un coin de paradis, les hommes ont besoin d’une mère, un point c’est tout. Voilà ce que la vie m’a appris. Ils ont besoin d’une mère, et d’un animal de compagnie.