Ne réveille pas les démons du passé, profite de ta liberté, n'anéantis pas ce que nous avons essayé de faire de nos vie chacun de notre côté.
Tu me donnes envie de te secouer comme un prunier pour te sortir de ta foutue routine ! On ne partage pas sa vie avec quelqu'un parce qu'il est gentil, mais parce qu'il vous fait vibrer, rire, parce qu'il vous emporte sans vous retenir, parce qu'il vous manque même quand il est dans la pièce à côté, parce que ses silences vous parlent autant que ses conversations, parce qu'il aime vos défauts autant que vos qualités, parce que lorsque le soir en s'endormant on a peur de la mort, la seule chose qui vous apaise est d'imaginer son regard, la chaleur de ses mains. Voilà pourquoi on construit sa vie avec quelqu'un, et si ce quelqu'un est gentil, alors tant mieux, c'est un plus, mais seulement un plus !
Lorsqu'on rompt les amarres et que l'on tourne le dos à ce qu'on a été, c'est soi-même qu'on oublie.
- A supposer que nous roulions du matin au soir, reprit-elle, il nous faudrait quatre à cinq jours, c'est de la folie douce.
- Mais c'est bien parfois la folie douce. Quand il n'y en a plus du tout, tu ne peux pas savoir comme on s'emmerde.
- Quelle idée d'aller t'enterrer si loin, tu n'aspires pas à une vie un peu plus confortable ?
- Celle que je mène me convient, répondit Tom, je suis libres là-bas ?
- Au milieu des loups ?
- Chacun son territoire, nous nous respectons. Ce sont des animaux d'une rare intelligence, parfois plus grande que celle des humains. Il n'y a pas d'assassins chez eux, ils ne tuent que pou se nourrir.
- Tu étais l'un des meilleurs limiers que j'ai connus, tu méritais une autre retraite.
- Qu'est-ce que tu en sais ? Ton idée du bonheur était de passer tes vieux jours dan ce pavillon ? Viens donc me voir l'hiver prochain, tu retrouveras un peu de ta jeunesse. Je sentais peut-être le bouc en arrivant, mais chez toi tout respire le vieux et le renfermé. Quel est ton horizon lorsque tu ouvres tes fenêtres au matin ? Un carré de pelouse et une haie taillée ? Moi j'ai la forêt pour domaine, les saisons pour calendrier et le soleil pour montre.
Essaye de l'aimer au lieu de laisser ta jalousie le détester. Personne n'appartient à personne. Rends-le heureux et tu le garderas.
Jo Malone s'efforçait de mettre un peu de poésie dans des sandwichs et salades à cinq dollars cinquante, dans l'espoir de poursuivre un jour ses études et d'enseigner le monde merveilleux des mots à des jeunes filles qui avaient pour modèles Britney Spears, Paris Hilton et des mannequins anorexiques. Milly lui avait souvent dit qu'il avait l'âme d'un évangélisateur qui aurait embrassé la littérature pour religion.
Drôle de chose que les souvenirs, se dit-il en se passant le visage à l'eau glacée. Certaines personnes s'en nourrissent comme si leur existence était retenue par un fil qui les tient éloignées de la mort ; d'autres les effacent pour éclaircir le temps qu'il leur reste.
Au collège, l'un de ses professeurs avait fait une remarque raciste en cours, je ne sais plus laquelle, une plaisanterie d'aussi mauvais goût qu'il était lâche. Nous vivions dans un patelin du Sud et il n'y avait aucun élève noir dans notre école, le prof ne courrait pas beaucoup de risques. Ma soeur n'en fichait pas une, mais elle était douée et avait donc sa place au premier rang. Le lendemain, elle s'était présentée en classe coiffée d'une perruque afro et vêtue d'un tee-shirt où elle avait dessiné le visage de Martin Luther King. Tu imagines la tête du prof quand il est entré dans la salle. Et comme si cela ne suffisait pas, elle s'est mise à fredonner "Summertime". Ma soeur était une garce, mais une garce géniale.
C'est dingue le nombre de choses sans intérêt que l'on dit aux gens qu'on aime, encore plus dingue tout ce qu'on leur dit pas