Citations sur Depuis que la samba est samba (15)
- Le jour où tu ne fumeras plus d'herbe, la Terre cessera de tourner!
- J'ai arrêté! Cette merde me rendait tout mou, ma biroute ressemblait à un cou de poulet mort! Depuis que je ne fume plus, ma queue est superbe, dure comme un ergot de vieux coq
p63
Ils étaient en train d’écrire une page de l’Histoire. La samba venait de naître et avait une école, pour toujours. Une samba et une école pour lesquelles Bide avait inventé le surdo et modernisé le tambourin, transformant ainsi à jamais les percussions brésiliennes. Une samba et une école qui avaient donné l’idée à un vieux percussionniste du quartier, João Mina, de bricoler une cuica. Une samba et une école tellement innovantes qu’elles avaient modifié la façon de danser.
- L'art est le plus grand bonheur de l'homme, il peut unir le monde entier. L'artiste parle directement avec ce qu'il y a de plus humain. L'art réinvente ce monde, en montre d'autres, devine le futur, découvre le passé...
- Le problème, c'est qu'on ne devient pas riche avec çà!
p232
Certaines choses semblaient essentielles. Se rassembler pour chanter et danser, par exemple. Rien ne peut être méprisé dans l'art dès lors qu'il contient une once d'humanité. Tous ces musiciens se retrouvaient dans ces paroles et ces mélodies emportées par le cours de l'Histoire. Elle faisait renaître les désirs, accroissant la joie de se comprendre, de se rassembler, de se renforcer par la musique pour continuer à avancer après l'esclavage. p246
La samba, la vraie, devait porter en elle le sel des percussions des terreiros de l’umbanda et du candomblé, graves quand il s’agissait de marquer le temps, plus aiguës quand il s’agissait de faire ressortir des mesures.
- Bordel ! C’est moi qui commande, ici ! L’homme, c’est moi. Je fais ce que je veux. Toi, tu fais ce que je te dis.
- Tu me prends pour une de tes putes de la Zone, qui t’obéissaient au doigt et à l’œil ? C’est pas demain la veille qu’un mec me dira ce que je dois faire !
La force du ventre engendrait des idées , des émotions, la naissance de tout ce qui est poésie et qui se créait ici-bas , pendant que la population rendait la danse plus sensuelle, transformait les mots dans la torpeur d’une musique créée à l’Estàcio pour réchauffer les corps .(…) Le peuple noir de l’après-esclavage se servait de sa culture comme arme pour reconquérir sa dignité
Cette manie de vouloir imiter les Portugais, les Français, les Argentins devait cesser. Il fallait retrouver les rythmes qui venaient d’Afrique, des cases des nègres du temps de l’esclavage, des quilombos, des terreiros, du lundu. Une samba qui donnerait la fièvre à tous, qui ferait disparaître tous les pavés du sol, qui agiterait les jambes, qui réjouirait celui qui aimait marcher, chanter, danser. Une samba pour défiler dans la rue.
On doit aux Bahianais le maxixe, le candomblé, la réinvention de la cuisine carioca ainsi que les blocos de carnaval. La culture était pour eux une soupape de sécurité après toutes ces années d’esclavage.
La musique était son seul point faible, mais la musique, ce n’est pas un vice – c’est une nécessité, un plaisir, un travail.