Citations sur La voix du lac (85)
Son rêve, c’était de ressembler à un code secret, avait fini par comprendre Maddie. Il allait disparaître de sa vie aussi vite et brutalement qu’il y était apparu.
Guider une petite main dans son pantalon, demander juste une ou deux caresses. Tessie Fine, qui possédait sang-froid et confiance en elle, avait dû résister quand il avait essayé avec elle. Mais jusque-là, ils n’avaient pas encore réussi à trouver un autre enfant qui avait visité le sous-sol et la preuve qu’ils avaient ne leur permettrait pas de demander la peine de mort.
En fin de compte, toute l’histoire avait semblé étrangement décevante, tellement “claire et nette”. Une petite fille entre dans un magasin et tape du pied, et un homme “craque”, purement et simplement. Ferdie avait dit à Maddie que les enquêteurs ne croyaient pas la version des faits du type, il n’avait pas pu craquer, frapper quelqu’un sur le côté du crâne, avant d’avoir la présence d’esprit de traîner la victime au sous-sol pour finir le boulot en lui brisant le cou. Ils croyaient que l’homme avait – quel était le mot que Ferdie avait utilisé ? – “des inclinations”.
Maddie sourit à ce souvenir. Ferdie aimait les grands mots, même s’il ne les utilisait pas toujours avec précision. Mais dans ce cas précis, il n’était pas loin de la vérité, même si le mot sonnait trop raffiné pour un acte aussi atroce. La police ne pensait pas que Stephen Corwin avait déjà commis un meurtre avant, mais ils soupçonnaient qu’il avait déjà commis des attouchements sur d’autres enfants.
La liberté lui donnait le vertige, la paralysait. Les gens utilisaient l’expression “comme un gosse dans un magasin de bonbons” pour désigner la recherche effrénée du plaisir, mais Maddie devinait que la plupart des enfants, après s’être initialement gavés de leurs friandises préférées, ne sauraient pas quoi faire ensuite. Devraient-ils se concentrer sur la quantité ou la qualité ?
Si j’avais pu me dire que j’avais le luxe de choisir des hommes uniquement pour le plaisir, je l’aurais envisagé. Je parie que ça t’a jamais traversé l’esprit, pas vrai, Maddie Schwartz ? Choisir les hommes avec qui on couche uniquement en fonction de son propre plaisir, voilà ce qui rend une femme vraiment riche.
Tout le monde a des secrets. J’ai des secrets. Je trouverai le moyen d’écrire en dissimulant les vôtres. Je ne révélerai pas votre séparation. Je n’ai pas besoin de savoir comment vous saviez qu’ils cherchaient l’employé du magasin de poissons. Mais votre source était un homme, pas vrai, Maddie Schwartz ? Une femme comme vous – il y a toujours un homme pas loin.
Les jeunes journalistes qui couvrent la police, même ceux de mon journal, sont furax. (Sauf Diller, qui est strictement obsédé par l’identification de ma source.) Qui je suis, moi, pour me permettre de piquer l’une des plus grosses affaires au commissariat ? Je vais vous le dire, qui je suis. Je suis Bob Bauer.
La flatterie fonctionne. Comme souvent. Je n’accompagne pas les flics pour l’arrestation en bonne et due forme, mais je suis au commissariat quand ils ramènent le type. Il essaie de dire qu’il est fou, mais les vrais fous ne le disent jamais.
Une jolie femme dans son genre – on pourrait se laisser aller à frimer un peu. Bref, j’appelle un flic de la criminelle que je connais, un type qui a toujours été gentil avec moi. Par pitié, probablement, mais ça ne me dérange pas. Pas de souci. Je l’ai mérité. Je lui demande de me rejoindre dans un bar où on ne risque pas de croiser d’autres flics et journalistes, alors on atterrit Chez Alonso sur Cold Spring Lane.
Elle a l’air jeune, dans sa tenue beatnik. OK, pas si jeune de plus près, mais encore fraîche et coquine, comme la brise qui souffle aujourd’hui et donne plus la sensation d’un début d’automne que d’une fin d’hiver. Elle me rappelle ma femme, ma vraie femme, pas celle à laquelle je suis marié aujourd’hui.