Quand j'ai terminé
Danse d'atomes d'or, je n'ai pas bougé. J'ai pris le temps, laissé mes yeux dans le vague et mon esprit libre. Il a fallu que je laisse les mots vivre encore un peu, libres de se cogner, de retomber, doucement, pour trouver leur place et y rester. Quand un livre me bouleverse, j'ai besoin d'une pause. Pas de son, pas d'image, rien pour parasiter ce qui reste quand les pages se ferment. Et là, j'ai été touchée, bousculée, par l'intensité et la
poésie qui s'échappaient avec force du texte.
Ce livre, c'est l'histoire d'un amour ardent et éphémère. L'histoire d'une passion inachevée, déchirante et déchirée par une disparition brutale et inexpliquée, laissant derrière elle un coeur suspendu aux souvenirs. Meurtri. Perdu.
C'est une
poésie-tourbillon qui nous emporte, nous gonfle le coeur, et le retourne. J'en suis sortie étourdie comme au sortir d'une valse, troublée comme quand la musique s'arrête après un paso doble fougueux.
Olivier Liron écrit d'une plume qui sait être dure et tendre, douce et crue et nous livre un roman à fleur de peau. Il nous offre une lecture qui reste, une de celles dont on se souvient.
Il a su, dans le creuset de son esprit, transmuer ce qui aurait pu n'être qu'une simple romance en
poésie sublime. Alchimiste de sa
Danse d'atomes d'or. Auteur-parfumeur qui a su distiller les mots pour les faire élixir.
Lire O. et se souvenir de
Rimbaud et de son Alchimie du verbe qui donne des couleurs aux voyelles. Lire le jeu du post-it et penser au Qui suis-je de Breton dans Nadja. Et puis Nadja, encore, ailleurs, un peu partout. Fermer le livre, frissonner, avoir de l'eau au bord des yeux et se dire que, décidément,
Olivier Liron a sacrément de talent.