On dit qu'il y a des personnes que l'on croise, que l'on connaît à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, et changent le cours de votre vie.
« Ce qui ne vient pas à la conscience revient sous forme de destin », dit Jung. Ce que nous ne voulons pas savoir de nous-mêmes, ce que nous évitons de reconnaître en nous-mêmes, tout ce qui n’est pas formulé, pas su, tout ce qui est ignoré, effacé, tout ce qui se love et se cache dans les silences brûlants du « passé, tout cela, je crois que nous le rencontrons, un jour ou l’autre, et que nous devons l’affronter.
Nieves ravale sa colère, serre les poings et passe son chemin, anéantie. Elle sait à partir de ce jour qu'elle va devoir se blinder. Se blinder pour se protéger. Et aussi : beaucoup s'aimer. Beaucoup, beaucoup s'aimer elle-même pour résister à l'exclusion. Elle pardonnera souvent à celles et ceux qui lui ont fait du mal. Mais elle n'oubliera jamais.
Dans ce rêve, elle est à la fenêtre d'un train et elle sourit. La lumière est belle.
Peut-être que, comme l'écrit Jean Giono, "le soleil n'est jamais si beau que les jours où l'on se met en route". Nieves est en route pour un grand voyage. Pour une nouvelle vie. Elle regarde par la fenêtre, la lumière éclaire son visage.
Elle contemple le paysage et elle sourit.
Je sais que c'est un rêve.
Un rêve, c'est une fiction qui dit la vérité.
...elle éprouve un désir de liberté et comprend que cette liberté passe par le savoir et les livres. Formule de son bonheur : la volupté d'apprendre, du soleil, et le chant des oiseaux.