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EAN : 9782362792878
Alma Editeur (06/09/2018)
3.77/5   498 notes
Résumé :
« Je suis autiste Asperger. Ce n’est pas une maladie, je vous rassure. C’est une différence. Je vais vous raconter une histoire. Cette histoire est la mienne. J’ai joué au jeu télévisé Questions pour un champion et cela a été très important pour moi. »
Nous voici donc en 2012 sur le plateau de France 3 avec notre candidat préféré. Olivier Liron lui-même est fort occupé à gagner ; tout autant à nous expliquer ce qui lui est arrivé. En réunissant ici les ingré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (220) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 498 notes
Il est autiste Asperger, pas encore la trentaine et participe au jeu télévisé "Questions pour un champion" chez Julien Lepers .

Le temps d'une émission, au rythme déchaîné des questions de Lepers,
Il nous parle de sa vie, de sa différence qui le poussa à une enfance solitaire et le confronta à la violence incroyable de la jungle du collège. D'où son refuge dans les mots ( "le déclenchement de l'écriture est lié à la sensation intime de l'horreur"), et sa passion pour la connaissance encyclopédique ("Je me suis rempli la tête d'informations pour peupler ma solitude. Pour oublier l'essentiel, pour dompter l'absence et le chagrin. Comme si apprendre des milliers d'informations sans queue ni tête, peupler la mémoire était un réflexe de survie."),
Il nous amuse avec des anecdotes caricaturées, liées aux questions, comme celle du Kon-Tiki, le mec qui traversa le Pacifique sur un radeau de fortune en 1947, le YouTube de Lepers, qui a bien fait de renoncer à la chanson 😂,.......et d'autres futilités qui passent bien, comme d'apprendre qu'il existe un club Questions pour un champion, dans le Ier arrondissement de Paris et qu'on y va pour s'entraîner pendant plusieurs semaines avec des spécialistes des jeux télévisés.

De sa différence il en a fait un atout, et comme il le dit lui-même, "là où l'homme qui le cherche, peut trouver son propre souffle”. du jeu Questions pour un champion il en a fait une quête de soi-même.
C'est la propre histoire de l'auteur. Il nous couche sur papier, sa profonde tristesse, ses pensées, ses sentiments, ses émotions, ses peurs, ses révoltes.....bref tout les ingrédients de son existence. Un killer ce type 😀! C'est brillant, émouvant de sincérité et pétillant d'humour, un très bon moment de lecture !

“Le fascisme de la norme ? La peur de la différence ? Nous n'y sommes pas condamnés. Grâce à la poésie, et c'est ce que j'ai essayé de faire dans ce livre, on peut transformer la vie.....Écrire, pour moi c'est une façon de survivre.”



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❤️Quand la différence fait la différence❤️
Olivier Liron, le très très sympathique et touchant Olivier Liron, ses pensées en arborescence souvent foutraques, son humour décalé, sa fragilité, sa spontanéité, son énergie effervescente, son enthousiasme galvanisant et surtout sa grande sincérité m'ont fait un bien fou.
Dans ce roman cet autiste Asperger (« Aspi »), ni formatable ni standardisable, cet érudit à l'intelligence supérieure, fait le récit de sa brillante participation à l'émission « questions pour un champion ». Nous confiant ses doutes, ses émotions (négatives ou positives), ses stratégies et ses pensées en cours de jeu. Avec des réactions exacerbées oscillant entre euphorie et déceptions mortifères.
Son récit est ponctué de souvenirs sur sa jeunesse chahutée. Lui le mal aimé, l'incompris, victime de violences verbales et physiques, marginalisé et stigmatisé par les autres « la mémoire de la différence ...qu'on a tatouée dans ma chair ».
Sa difficulté à gérer ses émotions , ses réactions inadaptées et disproportionnées, son agitation motrice par moment, le font passer pour fou et entraînent chez lui des accès de haine, d'envie de vengeance et de revanche. Il n'a pas les mêmes codes, ne les comprend pas d'ailleurs : « la norme est idiote » on peut être épanoui sans y adhérer.
C'est son parcours atypique qu'il nous expose, du noir vers la lumière « sauvé par la poésie et l'écriture ». Je rajouterais sauvé par son immense curiosité et son envie d'apprendre et de comprendre, cette envie inextinguible de « bouffer la vie » sans rien en perdre.

Et puis surtout, Il est drôle (Julien Lepers un brocolis😂), il a un grand sens de l'autodérision.
On rit souvent aux éclats avec notamment sa maladresse dans les rapports amoureux « J'ai entrepris l'ascension De Claire par la façade sud...peine perdue ».

Personnalité hors norme, cet homme sensible aux détails, à la vision fantaisiste est sans filtres et très « Cash » donc extrêmement attachant.
La poésie, l'écriture, l'expression corporelle et théâtrale, l'ont aidé à enfin s'aimer et « ouvrir la prison ».
Un très beau moment de lecture.
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L'action se déroule durant l'émission QUESTIONS POUR UN CHAMPION et on va suivre le candidat du début de l'enregistrement jusqu'à la fin du match !

Dit comme ça, ça peut paraître étrange et pas très vendeur.

Pourtant on a là un ovni littéraire des plus jubilatoires !

Olivier Liron, en peu de pages, nous offre un bien beau moment de lecture. Les questions de Julien Lepers (c'était encore lui le présentateur à l'époque !) sont prétextes à des souvenirs d'enfance, des moments de vie.

Tout se mélange, le jeu et la vie, le rire et l'amour, l'émotion et la culture générale.

Car Olivier Liron est différent. Beau de sa différence. Il est autiste Asperger. Et comme il le dit si bien, « ce n'est pas une maladie, c'est une différence. » Il ne pouvait alors qu'écrire un livre différent qui éblouit de maîtrise et de liberté.

Ouvrage à la croisée des chemins entre confidences touchantes et profondément douloureuses sur une enfance compliquée face au regard des autres. Un récit sans faux semblants, plein de vérités qui touchent au coeur et souvent nous offre de jolis sourires tant l'auteur a les sens de la formule !

Que ce soit dans les descriptions hilarantes des autres candidats ou dans le portrait de Julien Lepers himself (je ne me suis pas remis de sa ressemblance avec un « brocoli »), je suis souvent passé du sourire à l'émotion pure. C'est poignant parfois. Poilant souvent. Prenant, tout le temps !

Madeleine de Proust trempée dans le coca de cette rentrée littéraire 2018, ce livre est original, ne passez pas à côté de cette lecture.
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Scoop ! Julien Lepers a bien fait de devenir animateur de « Questions pour un champion », parce que dans sa jeunesse, il s'est essayé à la chanson. Si vous allez voir sur Youtube, vous vous rendrez compte que « de retour de vacances » est sa première et dernière chanson. Il avait bien un petit air de Michel Berger, mais bon, cela s'arrête là.


Ceci est une anecdote révélée par Olivier Liron, un des grands gagnants de ce fameux jeu télévisé.
Gagnant pas comme les autres, d'abord parce qu'avec la somme récoltée, il s'est lancé dans l'écriture (avec succès !), ensuite parce qu'il est autiste Asperger, et son point de vue sur le monde, sur la vie, sur nous les « normaux », sur lui-même, est très juste, plein d'émotion et de cohérence.


Nul besoin donc de vous affirmer que j'ai beaucoup aimé cette narration de l'expérience d'Olivier à « Questions pour un champion », accompagnée de réflexions très profondes sur son adolescence et le regard cruel que l'on portait sur lui. Tout a été difficile pour lui, à commencer par une maman dépressive, en continuant par la persécution dont il faisait l'objet au collège, puis ses amours, aussi, dominées par la honte. Sa vie entière d'ailleurs... Et pourtant, il est jeune ! Mais quelle culture, et quelle préparation au jeu !


Son histoire est servie par une écriture poétique, à fleur de peau, et j'ai adoré ce style. Elle est entrecoupée par des extraits du jeu, on s'y croirait.


Je vous recommande donc ce livre pas comme les autres écrit par un homme pas comme les autres, qui s'est servi de l'écriture pour exorciser sa honte et sa colère vis-à-vis de la cruauté d'un monde dans la norme.
Magnifique !
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Je vais être sincère et passer pour une vieille rabat-joie qui n'aime pas son prochain. Ce livre s'apparente à un piège qui voudrait me faire mélanger le fond et la forme. Sur le fond, un type qui se présente franco comme Asperger. Il ne prête jamais le flanc pour être pris en pitié même si ce qu'il décrit est violent. Qui de nous n'a jamais connu un trop gros, trop petit, trop intelligent, trop quelque chose, estimant qu'il ne rentre pas dans une norme quelle qu'elle soit. Ici j'ai le sentiment que l'auteur joue néanmoins volontiers sur la corde sensible de l'empathie, et d'emblée je devrais souscrire à tout ce qu'il me raconte. Cette expérience à QPUC lui a permis d'écrire, de s'épanouir, mais cela finit par l'autoriser à écrire tout et n'importe quoi à certains moments. C'est là où le bât blesse. Comparer sa première expérience à la face d'une montagne ne m'a pas particulièrement amusée. J'ajouterais que ce problème doit être une denrée assez répandue pour qui y est confronté la première fois sans nécessairement être Asperger. Utiliser les quatre phases du jeu comme fil rouge en insérant ses pensées intimes a fini par me lasser, en particulier lorsque cela tourne au vulgaire. Non, ce n'est pas drôle, poignant ou humoristique. Ce livre se résume pour moi à une caricature qui à aucun moment ne m'a fait rire ou pleurer.

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critiques presse (2)
Actualitte
07 septembre 2018
D’emblée, il plantera le décor et posera les balises : autiste Asperger il est. Bien. Et alors? Alors vous aurez dans les mains Einstein, le sexe et moi, l’un des romans les plus drôles de la rentrée littéraire, et l’un des plus singuliers : et votre regard aura changé.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
03 septembre 2018
Olivier Liron est le super-champion de Questions pour un champion. Il raconte sa victoire dans un livre formidable et amusant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (134) Voir plus Ajouter une citation
Le plus drôle ou le plus énervant, comme on veut, ce n'est pas tant la difficulté d'être différent, c'est l'absence de toute prise en compte de cette différence à l'école par les adultes. Toutes mes manifestations de rage à cet âge là contre les professeurs et les adultes du collège, je sais avec le recul que c'était seulement des cris désespérés pour être reconnu tel que j'étais. C'est la même chose avec tous les élèves qui n'y arrivent pas, ils voudraient simplement qu'on les laisse s'épanouir et non qu'on les force à se ranger à la même norme idiote.
Je me souviens un jour qu'on nous a distribué en classe des petits fascicules rouges que j'ai conservés. En mode éducation civique. C'étaient des petits livrets: "Apprenez à dire NON." Les élus politicards de la région qui les avaient créés, nous les avaient distribués à tous. C'est la chose la plus honteuse que j'ai jamais vue de ma vie. Dans le fascicule il y avait un petit bonhomme représenté par un rond, un trait pour le corps, et deux autres traits à angle aigu pour les bras (c'est dire si les politiciens étaient soucieux du réel). Et le petit bonhomme se retrouvait dans toutes sortes de situations. Par exemple on le voyait entouré de trois autres grands bonhommes (eux aussi avec un rond plus grand, un trait plus long, et deux bâtons). Les trois grands bonshommes criaient au petit bonhomme : "Donne moi ton portefeuille !" Et le petit bonhomme répondait : "Non." Il se faisait agresser. Il disait : "Non." Les mecs de la région ou je ne sais quoi, les types qui font des directives ministérielles pensaient sérieusement qu'un gosse pouvait répondre à trois grosses brutes : "Non, vous êtes méchants." et que ça allait être efficace ? Je devais avoir dix ou douze ans mais je me souviens avoir été choqué au plus haut point par ce livre odieux. Comme si on demandait son avis à celui qui est victime de violences ! J'imaginais les situations rocambolesques que devaient peut être avoir en tête les gens qui décidaient de distribuer aux élèves de semblables conneries : "Veux-tu que je te violente ? - Non, je ne veux pas que tu sois violent avec moi." "Tu es d'accord et que je te tape dessus et que je t'attache les oreilles au grillage avec du fil barbelé ? (situation vécue réellement) - Non, je ne suis pas d'accord, car la violence ce n'est pas bien." Mais qu'est-ce que peuvent bien avoir en tête les crétins qui publient de semblables inepties ? Plutôt que d'aider réellement les élèves, on se contente de leur inculquer ce genre de directives risibles. Le jour même où on m'a donné le dépliant, trois grands de 4ème C m'ont laissé à moitié mort contre un mur. Je ne sais plus si j'ai eu le temps de dire : "Non", de leur expliquer que la violence ce n'était pas bien ; ils m'ont plaqué contre le mur et m'ont bourré de coups de pieds quand j'ai essayé de me débattre. Heureusement, j'ai vite compris que dans la réalité, face à quelqu'un qui me traitait de Forrest Gump, il valait mieux dire "Oui" et n'en penser pas moins. Et plutôt trouver un moyen d'esquiver, de contourner. Que le collège était une jungle où il fallait apprendre à survivre par soi-même, et sûrement pas en comptant sur l'appui des surveillants, qui vous envoyaient en colle avec les pires brutes du collège et ou l'horreur recommençait. Non, dire non, c'était bien joli dans les livres, mais il valait mieux se taire et s'enfuir. "Apprenez à dire NON" quelle prétention ! comme s'il suffisait de le dire, alors que personne dans l'établissement n'avait quelque chose à faire des enfants différents et que mes seuls amis comme par hasard étaient le portugais et le rebeu du village. Et on voyait sur le dépliant pendant vingt pages, le petit bonhomme qui faisait la morale aux grands bonshommes. J'ai gardé ce dépliant. Je vous invite à venir boire un coup à la maison si vous n'êtes pas convaincus. Et si j'en profite pour vous kidnapper et vous prendre en otage dans ma penderie, vous me direz : "Non" ? Je vous apprendrai.
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Le corps des professeurs me détestait uniformément parce que je n'étais pas le "bon élève" que j'aurais dû être, à l'exception de Mme Henry, prof d'anglais qui m'a sauvé de la noyade un jour en me disant : "Tu sais, tu n'es pas obligé d'être dans le moule." C'est la seule parole intelligente que j'ai entendue dans toute ma scolarité et je suis éternellement reconnaissant à cette femme discrète avec qui par ailleurs je n'ai eu aucun contact poussé. C'est à la sortie d'une interro sur les verbes irréguliers, elle m'a pris à part et m'a confié ces mots mystérieux, avant de continuer sa route.
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- Quel terme de logique, issu du grec signifiant le "même discours", désigne une proposition vraie, quelle que soit la valeur de vérité de ses composants ?
Une proposition vraie ?
J'ai pensé : C'est la tautologie.
J'ai attendu la tautologie comme on attend la mort. J'ai pensé : Si Renée-Thérèse trouve la tautologie je sors, c'est fini.
Il s'est passé un temps infini comme une longue journée d'été à l'adolescence dans les vapeurs du shit. C'était comme si un gigantesque sablier marquait le décompte exact des secondes et qu'il n'en finissait pas de s'écouler dans la lumière des spots.
Grain de sable après grain de sable, j'ai attendu la tautologie.
Mais elle n'est pas venue.
Renée-Thérèse a répondu :
- Je passe, Julien.
J'ai respiré l'air de la mer empli de varech et d'embruns. J'ai foncé vers le grand large.
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J'avais honte et ma honte était une vague, j'avais honte et ma honte était un ruisseau, j'avais honte et ma honte était une guerrière, j'avais honte et ma honte était un océan, j'avais honte et ma honte était une montagne, j'avais honte et ma honte était un volcan. Tu n'imagines pas, Barbara, en fait ma vie c'était ça, ma vie c'était ce sentiment, la honte. Pour moi, il était normal d'avoir honte comme ça de son corps, la honte pour moi était normale comme le vent, normale comme l'eau du robinet, normale comme le fait de trier les poubelles, normale comme les nuages noirs en hiver, normale comme une alarme qui vous réveille tous les jours à la même heure, normale comme un mauvais cauchemar, toujours le même, qui vous terrasse dans vos nuits sans sommeil. Personne n'était là pour me dire que ce n'était pas normal.
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Dès la naissance on ne le sait pas encore, mais il n’y a plus qu’à attendre la mort en essayant d’être tendre avec soi, le plus tendre possible, aimant avec les autres, le plus aimant possible, et révolté contre tout le reste ; Il suffit de la comprendre par que la vie devienne une fête.
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