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3,36

sur 119 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel livre !

Première lecture de cette rentrée littéraire 2016 et premier choc – de plaisir - à l'issue de cette magistrale fresque contemporaine. Un livre fort, moderne, politique et sociétal où la force du réalisme prime. Mais aussi un livre d'amour, celui de Zou Lei et de Skinner bien sûr, mais aussi celui d'Atticus Lish pour la ville de New-York, superbement décrite à l'opposé de ses clichés habituels. Enfin un livre-cri, cri de 558 pages contre un pays qui n'en finit pas de se complaire dans ses contradictions humaines et sociales, sans parvenir à trouver les ressources pour refonder les bases d'un nouveau rêve américain auquel tant de paumés persistent à croire.

Plusieurs lectures donc, de Parmi les loups et les bandits. Celle bien entendu de l'histoire de Zou Lei, la jeune Ouïghoure, et de Brad Skinner, GI de retour d'Irak.

La première est clandestine, finalement depuis sa naissance dans cette province asiatique où l'on est tellement peu Chinois, mais pas non plus Mongol, ni Russe. Dès l'enfance, elle connaît la fuite vers les lendemains incertains. Et quitte à fuir, autant s'y préparer, en courant et en se musclant. Ainsi affutée, Zou Lei ne s'arrêtera plus dans cette course qui la mènera jusqu'à New-York. Car pour elle, demain est un espoir…
Brad Skinner est pour sa part un américain typique, juste né à la mauvaise période. Celle de la croisade irakienne de Bush, qui d'un engagement d'un an le mènera à en faire trois sans avoir son mot à dire. Il en reviendra blessé. Physiquement, mais là est le moins grave. C'est dans sa tête que le mal est logé. Irrémédiablement, sans espoir de guérison. Un mal qui ne s'arrête quasiment jamais et que Brad cherche à fuir. Mais pour lui, demain est un cauchemar…
Leur rencontre sera belle et l'addition de leurs fêlures porteuse d'espoirs. Et l'espoir fait vivre dit-on. Dès le début toutefois, les ingrédients du drame sont posés…

L'autre lecture de ce livre est la description incroyablement réaliste et sans concession de cette Amérique contemporaine post-11 septembre, traumatisée – à juste titre – par ses blessures, et cherchant en vain à les panser. Une société où les clandestins, les immigrés, les SDF, les drogués, les moins que rien se retrouvent dans une faune errante qui à défaut de vivre, survit en espérant que cela dure encore un peu. Que la prochaine sirène de police ne soit pas pour eux. Que Dieu ou un autre leur apporte dans la journée le dollar qui permettra de se nourrir. Une société qui après avoir envoyé ses enfants combattre en Irak fait semblant de les soutenir au retour sans arriver à masquer qu'elle n'a rien à leur proposer.

Pour un premier roman, l'écriture d'Atticus Lish – et bravo au passage à la traduction de Céline Leroy – est étonnement éclairée, mêlant un style moderne et direct auquel on s'habitue peu à peu (ainsi qu'à une ponctuation souvent inhabituelle), à un autre plus descriptif offrant de nombreuses très belles pages qui ne sont pas sans rappeler les approches d'un Zola ou d'un Dickens dans le regard que Lish pose sur ses contemporains.

Un livre dont on ressort essoufflé d'avoir tant couru aux côtés de Zou Lei et un peu K.O. des coups donnés et reçus. Mais un livre fort, qui ne s'oubliera pas facilement.
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Elle est arrivée en Amérique en passant par le Mexique. Chinoise de confession musulmane, sans papiers ni contacts avec sa communauté, Zou Lei débarque à New-York après un an de prison. Boulot minable à Chinatown payé bien en dessous du minimum légal, logement dans un dortoir exploité par un marchand de sommeil, incertitude liée à sa condition de clandestine, Zou Lei s'accroche, se bat pour survivre, prête à toutes les concessions et à tous les sacrifices pour se construire un avenir.

Lui revient d'Irak. Il y a vu des horreurs. En a commis aussi. Il descend du bus son sac sur le dos et trouve une chambre à louer dans un sous-sol du Queens. Skinner est en plein stress post-traumatique, hanté par des visions de corps déchiquetés sous la mitraille. Insomnie, paranoïa, dépression, il noie son mal être dans l'alcool et parcourt la ville sans but.

Ils se sont rencontrés par hasard et ont partagé leurs angoisses. Ils se sont accrochés l'un à l'autre pour ne pas sombrer. Ils ont osé tirer des plans sur la comète malgré leurs situations précaires, malgré l'évidence de la chute à venir…

Je ne suis pas un adepte de l'emphase, je ne suis pas du genre à m'emballer facilement (enfin je crois) mais je n'hésiterais pas une seconde à qualifier ce premier roman d'exceptionnel. Même si je sais d'avance qu'il ne plaira pas à tout le monde et que les amateurs de psychologie n'y trouveront pas leur compte.

Car Atticus Lish s'en tient aux faits. Sans juger, sans interpréter. Il montre ce que font les personnages et laisse au lecteur le soin d'en déduire ce qu'ils sont. En multipliant les descriptions, il sait que les postures, les attitudes, les dialogues se suffisent à eux-mêmes. Skinner va mal, Zou Lei est terrorisée, il est en colère, elle souffre. Pas besoin d'entrer dans leurs pensées, de les décortiquer. J'adore cette manière « factuelle »de raconter une histoire, cette littérature quasi documentaire. C'est une écriture à la fois très orale et très visuelle, brute, organique, rugueuse, spontanée. le chapitre entier consacré à l'errance nocturne et hallucinée de Zou Lei dans un New-York stupéfiant de réalisme est à ce titre un modèle du genre. D'ailleurs, la ville est tout sauf un simple décor, c'est le troisième personnage principal du roman, un personnage aussi violent qu'indifférent au sort des sans grades arpentant ses rues.

Parmi les loups et les bandits n'est pas une histoire d'amour, le Queens n'est pas Vérone. Ces deux-là s'apprécient, c'est une certitude, ils partagent une réelle affection, ils ont des relations sexuelles, ils ont trouvé en l'autre le contrepoids à une irrespirable solitude. Ni plus ni moins : « A leur retour, ils vacillèrent une fois de plus au bord de la tristesse. Il lui demanda s'ils pouvaient s'allonger sur le lit et se serrer dans les bras jusqu'à ce qu'elle doive partir. Ils restèrent enlacés pendant un assez long moment, la lampe de chevet toujours allumée pour le réconfort. […] Je t'aime, dit-il. Elle ne répondit pas et il se demanda si ces mots sonnaient aussi creux pour elle que pour lui ».

C'est un roman fabuleux, tout en tension, asphyxiant. Un roman profondément urbain, le roman du peuple d'en bas, une plongée dans le quart monde new-yorkais qui braque les projecteurs sur la misère sans misérabilisme. Un univers où le quotidien est une lutte sans fin, où la désillusion prendra toujours le pas sur l'espoir. C'est pour moi le portrait le plus juste de ce qu'est une vie de clandestin dans l'Amérique de l'après 11 septembre. Couronné par le prestigieux Pen/Faulkner Award, Parmi les loups et les bandits a été salué par le jury comme une oeuvre qui « fouille et met en lumière une Amérique vaste et traumatisée, qui vit, travaille et aime aux portes du palais ». Un palais dont Zou Lei et Skinner ne monteront jamais les marches, pas la peine d'être devin pour imaginer la fin de leur histoire.

Un bijou.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Ce peut être une histoire d'amour singulière, c'est surtout un roman au suspense redoutable jusqu'aux ultimes rebondissements des cent dernières pages. Skinner est un militaire en repos « thérapeutique » après trois missions en Irak qui ont fait de lui un vétéran, certes digne de respect, mais cassé et blessé à vingt-et-un ans à peine, soumis à des hallucinations et à un alcoolisme en progression. Zou, est une « sans papiers » musulmane d'origine chinoise, arrivée aux USA en camion via le Mexique, un peu plus âgée que lui. Deux adeptes de la musculation et de l'effort physique en général vont se rencontrer par hasard et gérer autant que faire se peut leurs démons et un certain appétit à l'autodestruction.
L'originalité de ce roman réside dans la mise en page : aucune trace de ponctuation dans les dialogues et c'est un peu déroutant au début de la lecture. Au-delà de cet aspect, les dialogues sont fidèles aux communautés qui les échangent … une mention toute particulière pour la traductrice Céline Leroy, qui a su imprégner son travail des tournures et vocabulaires spécifiques aux migrants d'origine chinoise, aux militaires, aux jeunes des gangs de « banlieue », aux hispaniques…
Autre personnage d'importance New York dont les quartiers sont traversés par les protagonistes avec leurs spécificités, leurs ethnies, leurs modes de vie, leurs modes de survie, leurs petits commerces et leurs arts culinaires.
Le titre trouve son explication dès la page 32 quand la mère de Zou Lei lui explique que « le paradis » se trouve « par delà tous les bandits et les loups », dès lors on comprend que dans la vie de tous les jours il faudra vivre « Parmi les loups et les bandits ». Et c'est bien de cela qu'il s'agira dans ce roman, se garder des uns et des autres au risque de se perdre et de passer à côté de celui ou celle que l'on peut aider mais en qui on doit avoir confiance avant tout.
Tous les personnages sont atypiques et certains attachants, d'autres franchement antipathiques.
Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel de m'avoir permis de découvrir cet auteur dont la biographie explique pourquoi il maîtrise à la perfection les univers qu'il décrit dans son roman. J'ai beaucoup aimé ces 558 pages de ce premier roman d'Atticus Lish.
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Merci à Babélio et aux éditions Buchet Chastel pour ce beau coup de coeur !!

Brad Skinner était militaire. Son vécu de soldat continue de le persécuter, et ses nuits sont hantées de visions de corps mutilés, déchiquetés. Rendu à la vie civile, il décide de s'installer à New-York. Zou Lei, clandestine moitié musulmane Ouïgoure et moitié chinoise, a décidé d'immigrer aux Etats-Unis clandestinement afin d'y trouver un avenir meilleur. Elle est prête à travailler dur afin d'y arriver. Après être sortie d'une détention de quelques mois suite à un contrôle d'identité, elle décide de s'installer à New-York dans le quartier de Chinatown.
Ces deux êtres malmenés par la vie vont se rencontrer, se trouver et partager des moments de vie et de survie à deux, dans une ville traumatisée par les attentats du 11 septembre. Zou Leï trime pour gagner son salaire, et ses rencontres avec Skinner seront ses moments de détentes. Mais au fil des jours, Zou Leï se rend compte que Skinner ne va pas bien, il sombre de plus en plus dans l'alcool et le tabac.

Ce livre est magistral, grandiose, incroyable, choquant, percutant, fait réfléchir et j'ai regretté, malgré ses 560 pages, qu'il ne soit pas plus long.
Je commencerai par vous parler du seul et unique bémol de cette lecture : lors de la prise de paroles des différents personnages, j'ai été gênée, car la ponctuation des dialogues n'étaient pas forcément respectée. du coup, j'ai relu certains paragraphes avant de m'y faire. Hormis ce point, je n'ai été que subjugué par cette lecture qui laisse une amertume profonde sur la vie. Un livre qui m'a profondément touchée.

Une écriture soignée et puissante.
Atticus Lish signe un premier roman dont l'écriture a été un premier coup de coeur : très descriptif, je ne me suis pas ennuyée lorsqu'il décrivait les rues, les échoppes, les magasins, la saleté ambiante, ces odeurs prenantes. Bien au contraire, chaque description avait goût de réalité. J'étais plongée dans cette ville, New-York que l'on décrit souvent comme une ville immense et grandiose. On y découvre la pauvreté, les crimes et délits, l'intolérance et la noirceur humaine.
Une réussite aussi pour Céline Leroy qui en est la traductrice et qui a su rendre toute la complexité des mots de l'auteur.
L'auteur est également parvenu à rendre réelle cette sensation de malaise : la vie y est décrite de façon crue, sans concession. Une écriture qui embarque, malmène et accompagne le lecteur jusqu'au dénouement. Là encore, Atticus Lish a su préparer dans ses mots les événements : une écriture travaillée, mais il en ressort paradoxalement une poésie puissante.

Des personnages torturés.
Dans la construction du livre, on passe de chapitre en chapitre de Skinner à Zou Leï. Au début, cela ressemble à une introduction : les personnages sont racontés avec réalisme, leur donnant de la consistance au fil des pages.
Ces deux personnages sont torturés, à la limite de la folie par moment pour Skinner qui, ressassant l'Irak, n'a en tête que des images traumatisantes. D'ailleurs, cela critique parfaitement les retours à la vie civile, que se soit en Amérique ou ailleurs : les traumatismes doivent être suivis et encadrés pour aider les soldats à retrouver une vie "normale".
Zou Leï est une femme forte, tentant chaque jour de trouver un équilibre de vie, même minime. Elle se satisfait de peu, mais espère toujours un avenir meilleur.
J'ai aimé découvrir des personnages simples, sans extravagance ni mièvreries. Au contraire, je me suis attachée à eux à cause de leur blessure, de leur force intérieure, de leur envie d'avancer. Les personnages secondaires ainsi que tous ceux qui apparaissent dans le livre sont entiers : ils rentrent parfaitement dans l'histoire. On s'attache à certains, on en déteste d'autres.

Une ville, mais un personnage.
Les descriptions de l'auteur nous plongent dans une ville grouillante, vivante, qui ne respire pas uniquement le luxe ou le plaisir, mais expire des lieux glauques, sordides, à la limite de l'invraisemblabe. Cette ville devient vite un personnage incontournable du livre par son réalisme. On voit les ruelles défiler devant nos yeux, on sent ces odeurs, on perçoit ce quotidien... On rencontre les clandestins tentant tous de vivre "le rêve américain" en immigrant dans ce pays. On y vit, on y survit. La description de la foule et des commerces rend parfois la lecture étouffante : on manque d'air, comme si on y était. J'ai aimé cette sensation d'oppression.

Une critique acerbe.
La vie aux Etats-Unis post attentat a chamboulé le quotidien de la population. le rêve américain devient un but pour beaucoup. Mais la misère sociale est encore tellement présente. La critique sociétale est importante : entre misère et injustice, Atticus Lish ne critique pas ouvertement le système, mais l'expose en montrant la réalité de la vie. J'ai eu du mal à me dire qu'il s'agisse d'une fiction tellement la cruauté y est bien retranscrite. de plus, il donne une place importante à ces personnes dont on ne parle pas : les SDF, les immigrés. L'absence d'humour et de légèreté nous plonge pleinement dans cette atmosphère sinistre. C'est ce que j'ai aimé.

Un livre choc, un livre qui raconte, dénonce, mais n'accuse pas. Un livre dont la lecture, complexe, risque de rebuter certains lecteurs : il n'y a pas de légèreté dans cette histoire : du réalisme cru, des vies torturées et délaissées.
J'ai adoré cette lecture, elle m'a procuré des sensations difficiles, m'a remise en question, mais m'a aussi permis de découvrir cette misère derrière ces jolies cartes postales. Un livre percutant de cette rentrée littéraire, qui donne à réfléchir, tout en racontant avec véracité un quotidien difficile, mais rempli d'espoir.


En bref :
Un coup de coeur !! Une écriture hachée, qui remue, des descriptions foisonnantes et réalistes des bas-fonds de New-York, de ceux dont on ne parle pas. Un livre coup de poing, mais qui peut rebuter par son style littéraire. Pour ma part, un auteur à suivre !

Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Cette histoire qui se déroule dans le New York post 11/09 nous raconte la rencontre fortuite entre deux créatures qui ont chacune besoin l'une de l'autre, même si elles semblent être antagonistes... Skinner, un vétéran de la guerre d'Irak qui est incapable de stopper les tourments de sa conscience ; et Zou Lei, une immigrante illégale, d'origine chinoise et de confession musulmane.
C'est au final une sorte de Roméo et Juliette terne, sans magie, mais violent ,dont les personnages luttent pour croire en quelque chose même quand la réalité n'arrête pas de les écraser. L'ambiance lourde des bas fonds new-yorquais se charge de remplir le roman de personnages cruels, dont la seule devise semble être "sauve qui peut".
Il faut oublier l'image idyllique du New York chic genre "Sex&the city" car les personnages vont ici à la dérive entre les Foot Lockers et les Mac Do ouverts de nuit... le style est dur, et étouffant, mais n'est-ce pas la réalité qui transpire à travers les pages d'Atticus Lish ? Car c'est avant tout un roman qui raconte l'Amérique d'aujourd'hui, l'irruption de Trump, et la violence qui gangrène cette société.
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Magistral ! Ce livre est brutal , beau et incontournable.
« Parmi les loups et les bandits » est une tragédie moderne , puissante et dense . Atticus Lish met en scène l'improbable histoire d'amour entre deux marginaux dans une Amérique malade après les attentats du 11 Septembre, dans une Amérique revancharde, traumatisée qui se replie sur elle même et qui dénie aux autres le droit d'exister sur son sol.
On suit pas à pas Skinner vétéran de la guerre en Irak et Zou Lei clandestine chinoise , deux êtres qui n'avaient, à priori, aucune raison de se trouver et de s'aimer .
Un récit qui est également une longue dérive dans New-York, la grouillante, l'improbable. Pas la glorieuse mais la sombre, parano, haineuse. le New-York des Latinos, des Asiatiques, des Noirs, des Afghans .... Les rues entassées des pauvres, des petits boulots, de la violence quotidienne, banale. Loin, très loin du pays rêvé...
Un récit sombre avec des fulgurances d'espoir et puis surtout
l 'amour pas toujours facile entre Zou Lei , petite ouïghoure qui rêve un monde meilleure et vit dans le souvenir de son père et Skinner en fuite perpétuelle des visons sanglantes et des camarades perdus au combat lors sa guerre en Irak ..
Une histoire d'une violence profonde que ce soit dans les souvenirs d' Irak ou dans les rues de la cité ...
Question lancinante qui accompagne toute la lecture ,
y a-t-il donc un bonheur possible pour des êtres qui ont connu l'enfer ?
Un superbe roman ......
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"Le bon coté..., c'était qu'elle l'avait rencontré et qu'ils pouvaient constituer leur propre armée, une unité de deux personnes qui mènerait ces combats difficiles que représentaient la guérison de Skinner et la régularisation de Zou Lei."

New-York se relève de ses blessures du 11 septembre. La vie continue dans cette ville cosmopolite. On y fera toujours autant des rencontres improbables, c'est d'ailleurs de l'une d'elle dont il est question par ici. Un homme, une femme ...Chabadabada ...Chabadabada .... mais ne précipitons pas les choses ... Laissez-moi vous les présenter.

Zoom arrière, sur le portrait de Zou Lei, clandestine chinoise, fraichement débarquée et qui vit de petits boulots. Elle se débrouille autant que faire se peut dans ce monde impitoyable des travailleurs sans papier.

Zoom avant, sur le portrait de Brad Skinner, GI, fraichement démobilisé, de retour d'Irak, meurtri, psychologiquement et physiquement.

"C'est comme ça. C'est pas pour ça que c'est juste."

Ensemble, dans le Queens, ils vont s'entraider et peut-être bien s'aimer?

Sous la plume d'Atticus Lish, le rêve américain prends des allures de cauchemar. L'Amérique d'en bas est bien loin des paillettes de Broadway, on y donne pas le même show. Les sous-sols de l'Amérique regorgent de clandestins, de main d'oeuvre sous-payée, d'anciens militaires lâchement délaissés par leur pays pour lequel ils se sont pourtant battus. Ils nous cachent ces scènes consternantes malgré leurs errances permanentes, et ne touchent bien sûr que quelques dollars pour leurs prestations.

"Vivre comme une Américaine, tu peux oublier c'est déjà bien d'être libre de ces mouvements..."

L'auteur nous décrit à merveille cette Amérique qui souffre. Il nous offre des personnages forts, des battants aux grands coeurs, mais aussi des êtres dangereux, au destin tout tracés qui, tel un ouragan, détruiront quelques vies au passage.

Parmi les loups et les bandits est une tragédie contemporaine, puissante, lyrique. Un roman magistral avec pour seul bémol quelques longueurs qui auraient pu être réduites. Mais n'oublions pas que c'est un premier roman, alors pardonnons-lui ces entractes un peu longues. La représentation peut continuer.

Lauréat de nombreux prix avec ce premier roman, dont le prestigieux PEN/FAULKNER AWARD, Atticus Lish, né aux États-Unis, est le fils du légendaire éditeur Gordon Lish. Après avoir abandonné ses études à Harvard, il s'essaya à divers petits boulots, et servit même dans les Marines... Devenu plus tard traducteur de Mandarin, avant de se consacrer à l'écriture.

Pas étonnant que ce roman sonne vrai, l'auteur nous fait cadeau d'une belle part de lui-même.

Alors si comme moi, vous aimez l'Amérique, venez vous balader à New-York dans le Queens en compagnie de Zou et de Brad ... et bien plus encore... je vous garantis un formidable spectacle.

The show Must go on ...

C'est comme New-York, grand, magique, mystérieux, cosmopolite, ça brille et ça t'explose le coeur dans une atmosphère unique, une ambiance particulière.

I Love NEW-YORK, I love “Parmi les loups et les bandits

Dans cette vie et la suivante ....
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