Les filles mortes ne sont pas aussi jolies

D'Elizabeth Little, j'avais déjà lu son premier roman "Les réponses", que j'avais beaucoup apprécié. C'est donc avec plaisir que j'ai souhaité découvrir son second, dont la quatrième de couverture est attractive.
Marissa Dahl est monteuse à Los Angeles et connaît son petit succès dans le milieu, notamment grâce à sa meilleure amie, Amy, réalisatrice qui l'emploie fréquemment. Cette fois-ci, elle a été embauchée par Tony Rees, connu et reconnu, pour la reconstitution du meurtre d'une jeune femme vingt ans auparavant. le tournage se situe dans le lieu original de l'assassinat, sur une île appelée Kickout. Tous les participants au film y restent le temps du tournage. Mais quand l'actrice principale se fait tuer, les compétences de déduction et le caractère asocial de Marissa aidera à faire la lumière sur les deux meurtres...
Si l'action met du temps à se mettre en place, il est tout de même agréable de se fourvoyer dans les méandres de l'esprit de Marissa, drôle à son insu. Chaque personnage voit son caractère développé, et deux adolescentes vont faire offices de partenaires dans l'enquête.
L'écriture est fluide, le style agréable, et c'est en un rien de temps que j'ai fini ce roman, un petit bijou de huis clos/thriller psychologique.

Mais qu'est-ce que c'est que ce livre ? Qu'est-ce que c'est que ce milieu ? Qu'est-ce que c'est que cette héroïne ? Par moment, j'avais envie de secouer tout ce beau monde et de leur dire : « mais ce n'est que du cinéma, stop ! Sortez de là, vivez votre vie, rendez-vous compte que d'autres ont une vie, et que vous êtes en train de saccager la vôtre ». Marissa est une monteuse de film, elle est aussi la narratrice de ce roman. Elle est particulièrement brillante et ne le sait pas. Elle est un personnage en dehors de la norme, de notre norme, cherchant sans cesse à comprendre les autres, à analyser la moindre de leur réaction. Rares sont ceux, par contre, qui se donnent la peine de la comprendre, d'accepter ses différences, qui forment son identité. Nous sommes tous différents, ne l'oublions pas, Marissa refuse de se plier à ce que l'on attend d'elle, même pour vivre une relation amoureuse normale – ou, pour mieux dire, ordinaire.

Pour une fois, elle n'est pas monteuse du film d'Amy, sa meilleure amie, mais de Tony Rees, le prototype même du cinéaste pervers. Ce n'est pas un raccourci, c'est une réalité. Maltraiter psychologiquement ses actrices, sa compagne y compris, ne lui pose aucun problème tant qu'il obtient ce qu'il veut, c'est à dire tant qu'il a tourné la scène qu'il veut. L'on peut se demander pourquoi ses femmes, mais aussi pourquoi tous les techniciens qui ont tourné avec lui n'ont pas pris leurs jambes à leur cou. Ah oui, c'est le meilleur. Il reçoit des prix. Les actrices qui tournent avec lui reçoivent des prix. L'art demande des sacrifices, non ? Non. Il serait tant qu'on le comprenne et que l'on cesse de magnifier ceux qui sont prêts à tout et n'importe quoi pour tirer « le meilleur » de leurs actrices. C'est simplement leur dire : « je ne te fais pas suffisamment confiance pour que tu fasses bien ton métier d'actrices sans que je te tyrannise ». Tony prouvera assez, tout au long de ce récit, à quel point il peut aller bien trop loin.

Des gardes-fous ? Non, personne pour s'opposer à lui, et tant pis si l'on court à la catastrophe. Tant pis si personne ne se pose LA bonne question : pourquoi est-il obsédé par ce meurtre qui a eu lieu vingt ans plus tôt ? Marissa, elle, « voit », elle est la monteuse, celle qui peut faire dire aux images, grâce au montage, ce que le réalisateur veut qu'elles disent vraiment. J'ai aimé passer du temps en sa compagnie, à entendre sa voix, si décalée par rapport aux autres. Elle n'est pas naïve, Marissa, c'est simplement qu'elle manque de confiance en elle (entre autres), c'est simplement qu'elle voit ce que les autres ne voient pas, qu'elle fait attention aux autres, vraiment, à ce que les autres ne veulent ni dire, ni montrer. Parce qu'elle est seule, encore, à ne pas tomber dans les clichés, les a-priori, à faire attention, aux autres, vraiment, elle peut aller plus loin que ceux qui sont retenus par leurs préjugés.

Il est pourtant des personnages sympathiques, dans ce roman, des personnages qui n'ont pas envie de respecter les règles idiotes, tordues, fixées par Tony, des personnages, aussi, parfois, que cela amuse de mener l'enquête – parce qu'il serait tant que la vérité éclate, aussi, parce qu'il serait bon qu'il n'y ait pas encore un mort, dans l'indifférence presque générale.

A découvrir si vous aimez les romans policiers atypiques.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..

Petit plaisir régressif que ce roman policier, il satisfait à la fois la cinéphile, l'amatrice de polar et de répliques drolatiques.
Marissa est monteuse de film, suite à une déception sentimentale et amicale, elle signe pour un nouveau contrat avec un réalisateur réputé sans lire le scénario. Arrivée sur une ile du Delaware, elle découvre un plateau de cinéma bien perturbé, son prédécesseur a été viré avec interdiction d'en parler, l'actrice principale est martyrisée par le réalisateur et le scénario du film est lié à un cold case qui a eu lieu la où est précisément tourné le film. Les habitants de l'ile ont fait parti des suspects à l'origine et le premier d'entre eux est le capitaine du bateau qui emméne Marissa et Isaiah son garde du corps sur l'ile. Marissa est asociale, limite autiste, elle a des routines mais est trés douée dans son métier. Elle cherche à comprendre ce qu'il se passe et la raison des multiples incidents. Aidée par une bande de bras cassés, deux ados, l'acteur principal qui joue le suspect et ai persuadé de son innocence et Isaiah, le garde du corps, elle va mener l'enquête tout en étant persuadée qu'elle fait une grosse bétise.
Regorgeant de références de cinéma, les personnages sont assez caricaturaux mais touchants dans leurs maladresse et leurs difficultés à vivre.
Bon suspens delectable à suivre même si le(s) coupable(s) ne sont pas si compliqués à découvrir. A lire et après il faut revoir Rebecca ou n'importe quel suspens en noir et blanc des années 50.

Quel bonheur de lecture retrouvé avec ce roman dévoré en ce dimanche !

Nous voilà à suivre Marissa DALH, monteuse de cinéma, qui alors qu'elle se décide à faire un break amical avec son amie, réalisatrice et colocataire, se retrouve en quête d'un job.
Le job, elle le decroche dans une production avec un réalisateur oscarisé : ce dernier est décidé à mettre en film la mort de Caitlyn Kelly, jeune femme de 19 ans retrouvée morte sur une plage de l'île de Kickout.
Et le réalisateur a une obsession : il veut être fidèle au moindre détail de l affaire et c'est donc naturellement qu'il décide de filmer sur place avec une actrice, véritable sosie de la défunte.
Mais le réalisateur est imbuvable et les équipes tournent vite.


A son arrivée sur les lieux, Marissa découvre un chauffeur qui semble être un garde du corps, un acteur qu'elle a déjà croisé, 2 ados de 14 ans décidées à enquêter sur l affaire originale, une chatte ronronnante et le principal suspect du meurtre.

Très vite Marissa va mener l enquête et une autre mort intervient...

Marissa va donc affronter ses peurs, ses difficultés relationnelles, et de fil en aiguille, mettre en lumière les histoires de ces morts.

J ai vraiment passé un super moment avec ce roman. Contrairement aux accroches de couverture, je ne trouve pas ici les caractéristiques du thriller psychologique ni un suspens calibré ni même un jeu avec les nerfs du lecteur.
En revanche, les personnages sont attachants, le ton et le rythme nous poussent à tourner les pages et les intrigues bien ficelées.

Je mets 5 étoiles mais j avoue que la faute page 372 a bien failli faire perdre une étoile, je me suis ravisée laissant le bénéfice à une faute de frappe ou d inattention. Est ce que comme moi, ces petites détails (faute de français notamment, mais ça peut être une aberration historique ou autres.....) peut vous faire vaciller dans une lecture ?

En tout cas, le plaisir était au rdv de ma journée lecture et comme ce n'est que mon opinion, je vous laisse vous faire votre propre sentiment.

Bien que ce ne soit pas une enquête à suspense, la tension est amenée avec subtilité et gagne en intensité jusqu'au grand final. Tous les personnages deviennent de potentiels coupables, on en vient à soupçonner tout le monde. J'ai adoré cette plongée dans le monde du cinéma, un univers dépaysant et exotique pour ceux qui n'y connaissent rien.
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J'ai trouvé l'héroïne, Marissa Dahl, très attachante et rigolote malgré elle. D'un côté elle paraît vulnérable avec ses TOC, ses rituels, ses difficultés à comprendre les relations interpersonnelles mais ses capacités d'analyse sont impressionnantes. Marissa est sans filtre, elle dit ce qu'elle pense comme ça lui vient et fait part de ses observations perspicaces sans aucun tact. Sa perception des choses et ses formulations sont hilarantes.
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L'héroïne et l'humour d'Elizabeth Little offrent un vrai plaisir de lecture. C'est un roman que je partagerai ou offrirai avec plaisir !
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J'avais lu le premier roman de cet auteur et je l'avais apprécié. Elle a pris le temps pour un écrire un second, c'est une bonne idée et j'avoue pour une fois que le titre français m'a bien plu, même si le titre VO "Pretty as a picture", qu'on pourrait traduire par "jolie comme un coeur" peut être ou "jolie comme une image" n'a pas à mon sens, la même signification dans ce contexte cinématographique.
Ceci étant, oui, il s'agit deux jolies filles : deux jolies filles mortes, allongées sur une plage d'une île où tout le monde se connaît et sur laquelle a lieu le tournage du dernier film ultra secret de Anton dit Tony Rees.
C'est là que débarque la monteuse, Marissa Dahl, orfèvre dans sa branche, plutôt réservée, inquiète et possédant une mémoire impressionnante de l'histoire du cinéma. Sa meilleure amie, Amy Evans, veille sur elle, même de loin et Marissa évite de penser que l'homme dont elle était amoureuse, Josh, va sûrement se mettre en couple avec cette dernière
Marissa débarque donc sur cette île Kickout, dans une ambiance anxiogène générée par les conditions de travail drastiques du réalisateur. le film porte sur la découverte d'une jeune fille morte, Caytlin Kelly, issue de la bonne société de Philadelphie, et sur la culpabilité du supposé criminel, Billy Lyle, un homme simple, qui n'a pu être confirmée. Les incidents étranges se multiplient sur le tournage pour aboutir à la découverte d'un cadavre semblable à celui trouvé auparavant : après Caytlin, voici Liza.
Deux gamines, Grace et Suzy vont l'aider, ainsi que l'équipe chargée de la sécurité sur le tournage, dirigée par Isaïah dans son enquête pour comprendre ce qui se trame réellement sur le tournage ce film du controversé et "génial" réalisateur Tony Rees.
Alternant les réflexions intérieures de Marissa et les podcasts d'une émission consacrée aux faits divers, nous arrivons lentement vers le dénouement.
J'ai trouvé l'intrigue bien menée, le personnage de Marissa est très attachant d'autant plus que j'y retrouve certains troubles du spectre de l'autisme de haut niveau dont souffre un des membres de ma famille. Evidemment, pour les amateurs de films, ce roman est une mine de références souvent drôles, pointues. Un excellent moment avec en toile de fonds "Rebecca" d'Hitchcock, j'adore !

J'adore ce ton, ironique, caustique, simple, bref pas "une héros" comme trop souvent. Simplement une personne avec ses doutes, ses angoisses, qui s'assume et sait rigoler d'elle.
Même les autres personnages sont sympathiques, dans ce thriller psychologique, pas de psychopathe ou un passé trouble pour le voisin,. C'est vivant et la fin n'est pas celle que l'on attendait en plus !!

« Je suis dans le même monde que vous. C'est juste que je le regarde différemment. »

Marissa Dahl est une excellente monteuse de films. Elle est connue et reconnue dans sa profession pour ses qualités. Son agent s'occupe des relations aux autres et de lui trouver du travail car Marissa a des difficultés avec les personnes neurotypiques. On la dit gauche et un brin asocial, je crois surtout, après avoir refermé ce livre, qu'elle est autiste ou qu'elle a des traits autistiques. En effet, elle n'a pas les « codes » de la vie en société, elle a besoin de rituels et d'un espace personnel qui la rassurent, elle côtoie peu de monde, elle est mal à l'aise avec le contact physique et son principal centre d'intérêt est le cinéma. Il est nécessaire de temps à autre qu'on lui explique comment exprimer son ressenti en y mettant un minimum de forme pour éviter qu'elle froisse ceux à qui elle s'adresse. Il lui arrivé d'avoir peur et elle essaie de se raisonner, mais c'est compliqué. Tout cela en fait une jeune femme à la fois forte et fragile, très attachante. L'auteur a su montrer ses ambivalences, son caractère particulier et c'est très réussi.

Dans ce roman, c'est Marissa qui se raconte. Elle travaille depuis des années avec Amy, qui est également son amie. Mais cette fois-ci, elle va se lancer avec un autre réalisateur, quelqu'un de célèbre. Se disant que c'est une occasion qui ne se représentera pas, elle dit oui sans même avoir lu le scénario et en signant une clause de confidentialité de seize pages. La voilà embarquée sur un bateau afin de gagner une île isolée où se déroule le tournage et où elle sera logée. du fait de son fonctionnement, elle a, sans cesse, tous ses sens en alerte et de ce fait, elle réalise rapidement qu'il y a une atmosphère étrange sur les plateaux. Bien sûr, elle a du mal à définir ce qu'elle ressent mais elle est certaine d'une chose : il y a eu de nombreuses démissions et ce n'est pas normal.

De plus, elle comprend que le sujet du film n'est autre que d'évoquer un meurtre non élucidé qui a eu lieu, au même endroit, vingt ans plus tôt. Pourquoi un projet comme celui-ci ? Que cherche à prouver le réalisateur ? Comment a-t-il choisi ses acteurs ? Qui sont les deux adolescentes de l'hôtel qui essaient de mener une enquête sur cet assassinat ? Beaucoup de questions se posent. C'est par le regard et les observations de Marissa que le lecteur va petit à petit cerner les personnalités, comprendre ce qui se déroule.

J'ai beaucoup aimé ce récit, Les références cinématographiques ne m'ont pas dérangées, au contraire, j'ai trouvé qu'elles étaient ciblées et astucieusement intégrées au texte. le style et l'écriture d'Elizabeth Little sont agréables, fluides (merci à Julie Sibony pour la traduction), elle a de l'humour, un peu pince sans rire et de bon goût. La construction de l'histoire est intéressante, sans temps mort. Ce recueil a été une belle découverte et un bon moment de lecture !

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Une vrai écriture, de l'humour, un poinçon de romantisme et une héroïne barrée mais férue de cinéma ; voilà une recette qui m'a beaucoup beaucoup plu. Marissa, une jeune monteuse accepte au pied levé une proposition de travail pour un film "spécial" qui se tourne sur une île perdue dans le Delaware. Très vite, elle se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond dans l'hôtel qui sert de décor au film. le livre se déroule sur quelques jours et les chapitres sont ponctués par des extraits d'un podcast ce qui peut perturber au début mais on s'y fait d'autant plus que très vite ces intermèdes font comprendre les motivations des personnages principaux.
J'ai totalement adhéré à l'humour de Marissa et de plus étant cinéphile j'ai passé un très bon moment de lecture ; je le conseille !