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Critique de brigittelascombe


"-Qu'est-ce que vous attendez pour avancer avec moi?
comme si quiconque ayant deux doigts de jugeote pouvait avoir envie d'avancer vers la mort vu que c'est bien là et nulle part ailleurs que vous conduisent les heures..."
La mort. Il est souvent question de mort dans ce roman (que je qualifierai de chaotique): La nébuleuse de l'insomnie de l'auteur portugais Antonio Lobo Antunes. de mort et de folie, une dislocation du moi du personnage principal (fort bien rendue par la longue logorrhée close à chaque fin de chapitre juste fragmentée par des injonctions, interrogations ou bouts de pensées) d'où mon qualificatif de chaotique.
L'histoire narrée par un enfant dit "autiste", par les infirmiers lors de son internement ou "idiot" par son grand-père humiliant, un enfant que je verrais plutôt schizophrène en catatonie (on retrouve la folie de le tambour de Günter Grass mais pas de cri), revient sur des souvenirs et la vie aisée dans le domaine familial de Trafaria près de Lisbonne.
Des animaux aux pattes cassées (dont le narrateur a été témoin), un oiseau aux ailes coupées (dont il a été l'instigateur, on pense au sadisme de la fillette de Poing mort de Nina Bouraoui), incendie, meurtres,transgression des tabous (la belle-fille obéit aux injonctions "Toi" du grand-père à "la fringale de canari" se jetant sur tous les jupons qui passent à sa portée).
Mais ce "Toi" balancé anonymement à qui s'adresse-t-il? A elle, sa mère, aux petites bonnes ou à lui dont le prénom est tu?
"Qui suis-je?" interroge le narrateur perdu.
Ce roman est dur car violent, mais émouvant vu le manque d'amour, les rapports de domination et l'isolement du personnage principal déstructuré, mais j'avoue que le style haché, étouffant (tout comme L'empreinte à Crusoé de Patrick Chamoiseau) m'a perturbée.
La nébuleuse de l'insomnie ne m'a pas vraiment plu (de par son manque de fluidité) car, difficilement compatible avec ma propre méthode de lecture, il m'a semblé que je me heurtais continuellement à des murs.
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