Grandeur et misère de l'armée rouge

« La formation terminée, nous avons été envoyés, serrés comme des sardines, en wagons à bestiaux, à Volokolamsk, où se trouvait l’état-major du Front26 du Centre. Puis on nous a affectés au secteur de la 31e armée. Il fallait repasser par Moscou. J’ai pu y voir mes parents – j’ai passé ces deux jours à la maison, deux jours de bonheur. De Viazma, on m’a expédié directement au front, au bord de la rivière Vazouza. Je commandais une compagnie dans un bataillon indépendant de transmissions attaché à la 31e armée. Mais le commandement de l’artillerie ne savait trop quoi faire de nous, et notre formation pour le VNOS les rendait perplexes. Alors nous avons servi de bouche-trous. Sous les bombardements, nous assurions la liaison entre les corps et les divisions, entre ceux-ci et l’artillerie antichar d’une part, les aérodromes d’autre part. »