Fief, c'est quoi ?
C'est l'histoire de Jonas, jeune garçon (je dirai dans la vingtaine) aimant la boxe et les joints, et de ses amis : Poto, Ixe, Untel, Haziz, Lahuiss, Sucré et Miskine pour les principaux. Tous ont une particularité : Jonas aimé la boxe, Poto écrit des textes bourrés de fautes d'orthographe, Ixe cultive et fournit le cannabis, Untel traine dans des affaires louches, Lahuiss a étudié et est un peu l'érudit qui s'est éloigné, Sucré est en surpoids, Miskine est une petite frappe. Ils habitent pas tout à fait à la campagne mais pas tout à fait à la ville. Ils n'ont pas de travail, pas d'autres occupations que de se retrouver pour fumer, boire et jouer aux cartes.
Jonas est le narrateur de ce roman d'une quinzaine de chapitres plus ou moins courts, qui se lisent facilement une fois qu'on s'est accoutumé au langage "wesh-wesh" et à la structure du récit (les dialogues ne sont pas distingués du récit). Immersion complète dans l'univers de ces jeunes qui n'ont aucun plan d'avenir, qui n'ont aucun but et qui pourtant aspirent sans l'avouer à quelque chose de mieux. Même s'ils ne savent pas à quoi. Jonas est un personnage attachant, plein de poésie. Il a aussi de nbx doutes et interrogations qu'il décrit avec une certaine clairvoyance. C'est un garçon en mal de tout. Difficile d'y rester insensible. Peu de suspens ou de rebondissements, on suit juste le quotidien de ces jeunes comme on regarderait un reportage. Dans ce roman, à travers ces personnages, on lit le quotidien d'une génération livrée à elle-même, en marge du système et qui ne sait pas trouver sa place. Ce ne sont pas des délinquants, ce sont des gosses paumés, sans exemple à suivre. Jonas est touchant quand il parle de sa vie ou de Wanda, unique fille de ce roman, qui se sert de lui et on sent qu'il en ressent une certaine tristesse. Un sentiment d'infériorité vis à vis d'elle.
Un petit pincement au coeur à la lecture du chapitre "Virgule" dans lequel Jonas et ses amis se lancent le défi de faire une dictée pour savoir lequel d'entre eux fera le plus de fautes. Les voilà motivés avec feuilles et crayons. Et sous la dictée de Lahuiss, ils reecrivent des citations de
Louis Ferdinand Céline. C'est à ce moment qu'on comprend bien que ces jeunes qui se la racontent sont en fait des enfants, pleins de naïveté. On ressent toute leur candeur pendant ce passage.
Ça a été une agréable lecture malgré le type de langage !