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3,68

sur 655 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai mis beaucoup de temps à entrer dans ce livre… il est particulier ce livre, c'est comme un long slam, car la langue y est essentielle et seul l'auteur pouvait donner autant de puissance et de musicalité à ses mots, à ses phrases qui sont ciselés comme un long poème ou chanson… Un mélange d'argot, de verlan, une langue précise, vive et rythmée.
Ce livre raconte une banlieue d'une ville de 15000 habitants proche de la campagne, une zone périurbaine, un territoire entre-deux et la bande de Jonas (le narrateur) : Ixe, Poto, Habib, Romain, Lahuiss, Untel, Miskine, Sucré… Ils ont tous ou presque des surnoms.
Ils se retrouvent pour fumer cigarettes et/ou pétard, boire, jouer aux cartes… Ils se chambrent, tuent le temps, s'ennuient, draguent les filles… Jonas pratique la boxe mais il n'a pas assez la niaque pour espérer percer. Lahuiss est le seul, parti en ville faire des études, il aime les mots et la littérature, il fait faire, à ceux de la bande, une dictée, pour rigoler. Il a choisi un texte de Céline : « On devient rapidement vieux et de façon irrémédiable encore. On s'en aperçoit à la manière qu'on a prise d'aimer son malheur malgré soi ». Une phrase qui fait parfaitement écho à ce que vit la bande…
Dans la version audio, l'entretien bonus avec l'auteur, toujours très intéressant, m'a bien aidé à comprendre ce texte.
Lien : https://aproposdelivres.word..
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Voilà un roman drôlement bien écrit ! Transportée dans l'univers des quartiers, mais pas que, il semblerait que la vie des protagonistes se résume à zoner, ou presque... pourtant, au coeur de ce roman, on trouve l'amitié mais aussi l'espoir ou tout au moins l'envie... cette envie que tout change mais tout en restant identique...
Et si tout n'était qu'un éternel recommencement... ou peut-être pas...
Bref... un livre attachant et addictif... dont le style ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais un livre qui change un peu de ce qu'on a l'habitude de lire.
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Fief, c'est quoi ?

C'est l'histoire de Jonas, jeune garçon (je dirai dans la vingtaine) aimant la boxe et les joints, et de ses amis : Poto, Ixe, Untel, Haziz, Lahuiss, Sucré et Miskine pour les principaux. Tous ont une particularité : Jonas aimé la boxe, Poto écrit des textes bourrés de fautes d'orthographe, Ixe cultive et fournit le cannabis, Untel traine dans des affaires louches, Lahuiss a étudié et est un peu l'érudit qui s'est éloigné, Sucré est en surpoids, Miskine est une petite frappe. Ils habitent pas tout à fait à la campagne mais pas tout à fait à la ville. Ils n'ont pas de travail, pas d'autres occupations que de se retrouver pour fumer, boire et jouer aux cartes.

Jonas est le narrateur de ce roman d'une quinzaine de chapitres plus ou moins courts, qui se lisent facilement une fois qu'on s'est accoutumé au langage "wesh-wesh" et à la structure du récit (les dialogues ne sont pas distingués du récit). Immersion complète dans l'univers de ces jeunes qui n'ont aucun plan d'avenir, qui n'ont aucun but et qui pourtant aspirent sans l'avouer à quelque chose de mieux. Même s'ils ne savent pas à quoi. Jonas est un personnage attachant, plein de poésie. Il a aussi de nbx doutes et interrogations qu'il décrit avec une certaine clairvoyance. C'est un garçon en mal de tout. Difficile d'y rester insensible. Peu de suspens ou de rebondissements, on suit juste le quotidien de ces jeunes comme on regarderait un reportage. Dans ce roman, à travers ces personnages, on lit le quotidien d'une génération livrée à elle-même, en marge du système et qui ne sait pas trouver sa place. Ce ne sont pas des délinquants, ce sont des gosses paumés, sans exemple à suivre. Jonas est touchant quand il parle de sa vie ou de Wanda, unique fille de ce roman, qui se sert de lui et on sent qu'il en ressent une certaine tristesse. Un sentiment d'infériorité vis à vis d'elle.

Un petit pincement au coeur à la lecture du chapitre "Virgule" dans lequel Jonas et ses amis se lancent le défi de faire une dictée pour savoir lequel d'entre eux fera le plus de fautes. Les voilà motivés avec feuilles et crayons. Et sous la dictée de Lahuiss, ils reecrivent des citations de Louis Ferdinand Céline. C'est à ce moment qu'on comprend bien que ces jeunes qui se la racontent sont en fait des enfants, pleins de naïveté. On ressent toute leur candeur pendant ce passage.

Ça a été une agréable lecture malgré le type de langage !
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FIEF raconte le quotidien flasque d'un de ces jeunes de ville moyenne, Jonas. le roman s'inscrit dans son regard qui embarque assez bien le lecteur notamment grâce à une langue verte, remuante parfois violente, toujours bien sentie. Ça fleure bon la poésie de quartier (pour ceux qui aiment.) Et pourtant le quotidien n'est pas reluisant : ennui, fumette, un peu de sport, cartes, playstation...
J'ai apprécié l'humanité du personnage. Se dégage une tendresse touchante au coeur du vide et c'est à mettre au crédit de l'auteur. Mais le propos suit paradoxalement une structure trop scolaire. Chaque chapitre aborde un thème et on finit par s'ennuyer. le long cunnilingus n'est pas sans charme. En revanche, la réception et le match de boxe manquent d'idées.
Mais c'est un premier roman et la sincérité de l'ensemble l'emporte.
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Ce livre "Fief" en fait, n'est pas un roman mais plutôt un constat de
"ce qu'on fait quand on ne fait rien".

Une bande de potes qui s'emm... dans une petite ville de province (comme Nemours, domicile de l'auteur).
Le lecteur sait seulement qu'ils sont issus de la zone pavillonnaire
et puis le livre "tend le micro" à Jonas qui raconte quelques tranches de vie sans début ni fin. Une vie faite d'inactivité, de joints, beaucoup de joints et d'alcool pour meubler les journées entre deux entrainements de boxe.

Ce sentiment de désoeuvrement est bien rendu et on s'ennuie en même temps qu'eux !
Deux bons passages à noter : le résumé de Candide de Voltaire et la dictée issue de voyage au bout de la nuit.
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L'histoire...

Le personnage principal, Jonas, habite seul avec un père qui aime autant les oinjs que lui, dans une petite ville située quelque part entre la campagne et la banlieue. Quand ils ne jouent pas aux cartes ou à celui qui roule le mieux, lui, Poto, Miskine, Sucré, Lahuiss ou encore Ixe passent leur temps à zoner, un peu désoeuvrés, livrés à eux-mêmes, et aspirant à un ailleurs, par définition meilleur.

On est totalement immergés dans leur quotidien, on a l'impression de faire partie de cette bande de potos, on apprécie les blagues de l'un, la manière de parler littérature et philosophie de l'autre, leur manière d'émailler chacune de leur phrase par un "wesh" et de faire de "gros" une sorte de point final à chaque phrase.

Si vous aimez les romans d'aventures, plein de rebondissements, passez votre chemin. Ici, l'action est celle du quotidien. Étant plus de cette catégorie de lecteurs, je n'ai pas été très passionnée par cette écoute, mais ai tout de même passé un bon moment. J'appréciais les dialogues savoureux entre ces copains - mention spéciale pour la scène de la dictée.

La narration...

La narration assurée par David Lopez est très adaptée au style oral de ce texte qui fait la part belle aux dialogues. On sent qu'il a été formé au rap, tout dans le rythme, la musicalité des phrases le laisse transparaître. J'ai trouvé que le fait que ce soit l'auteur lui-même qui lisait était une excellente idée - on aurait trouvé beaucoup moins naturel qu'un narrateur, aussi talentueux soit-il, comme Denis Podalydès ou Thibault de Montalembert, se livre à cet exercice de lecture particulier.

Vous voulez découvrir Fief de David Lopez en version audio ? Rendez-vous vite ici !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre; je pense que la version papier m'aurait mieux convenu. Il ne se passe presque rien: des jeunes s'ennuient: drogue, jeux de cartes, boisson...seul Jonas fait de la boxe avec un succès inégal.
Tout est dans le travail sur la langue: le long entretien qui suit la lecture le montre bien.
C'est un premier roman dont l'auteur me semble sûr de son talent; il a reçu le prix inter décerné par un jury de 24 lecteurs sélectionnés avec soin.
Le texte est lu par l'auteur;"je lis vraiment comme j'ai écrit"
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Ça passe ou ça casse, cette écriture wesh en mode narrateur interne (« je lui fais... », « puis il me sort... » ...)
En tous cas chez moi c?est passé crème, après quelques pages un peu déstabilisantes. On se glisse assez bien dans le survet? de ces jeunes un peu paumés entre la banlieue et la campagne péri-urbaine. Teuchi, techa, tise, zonzon... tout y passe, pour combler le vide de leurs rêves déçus. Marrants et donc attachants.
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Ce roman est remarquable par son style littéraire et son écriture. Il a su retranscrire le parlé d'une génération dans un style très personnel et imagé. Il est très différent des autres livres que j'ai lus. Son style est actuel. Actuel. Dans quelques années, ce livre sera daté ou culte.

Ce livre est dédié à l'ennui et au recours du joint pour le tromper. La bande de potes du héros, Jonas, vit dans un entre-deux de ville et campagne. Une zone oubliée qui se rappelle à nous avec les manifestations des gilets jaunes.

Sans intrigue dans le roman, David Lopez arrive à faire que l'ennui devient le personnage principal de son livre. Les personnages n'ont pas de quête, pas de projet, pas de boulot si ce n'est se retrouver dans leur fief et fumer.

Lien : https://lilietlavie.com/2019..
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Chronique de l'ennui dans une zone périphérique quelconque, entre banlieue et campagne, Fief de David Lopez scrute au plus près les vies stagnantes de Jonas et sa bande de copains. Les distractions sont rares dans leurs journées passées à boire, fumer et jouer aux cartes, mais David Lopez met en scène leur principale ressource : le langage.

Puissamment cadencé, distribuant les punchlines à tout-va, passant en quelques pages d'un texte de rap à un résumé très moderne De Voltaire ou de Céline, Fief donne toute son importance à cette langue dite "des banlieues" trop souvent utilisée en littérature comme un gadget qui dispense de tout autre travail de style. Pour David Lopez, il s'agit d'une matière mouvante, dont la maîtrise réclame une attention de tous les instants - comme la boxe que pratique son héros.
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