Ne pas avoir le regret des choses pas faites : et si c'était cela, le secret d'une vieillesse sans rancune, sans tristesse ou sans nostalgie ? (p. 61)
" L'amitié est une chance. Elle est la solution à des tas de problèmes, graves et moins graves. C'est un endroit protégé où tout est possible, un espace imaginaire fabriqué à deux où l'on peut se retrouver, se reconnaître, où l'on a ses propres échelles de valeurs et où l'on ne juge pas. C'est le royaume de l'empathie et un laboratoire où l'on expérimente les sentiments les plus divers. " Agnès Desarthe (p. 40)
"Traduire un grand livre est une expérience au moins aussi formatrice et bouleversante qu'écrire un livre. Je ne suis pas certaine que j'aurais écrit si je n'avais pas traduit. Je me demande parfois comment font les écrivains qui ne traduisent pas. C'est comme si on me disait d'un danseur qu'il ne s'échauffe pas et ne s'exerce jamais à la barre (...) " Agnès Desarthe
Extrait d'un Texte d'une conférence sur l'enseignement de la Shoah et la création artistique par Agnès Desarthe
I.B. Singer exprime ses doutes de la manière suivante : "L'espoir que la grande littérature puisse apporter la paix ou améliorer l'humanité est sans aucun fondement." Il écrivait encore : " Au mieux, l'art ne peut être autre chose qu'un moyen d'oublier un moment le désastre humain" (...)
La barbarie a sa place dans l'humanité, dans son histoire, dans sa construction. Le ratio entre le bien et le mal est constant, ce qui réfute, j'en ai peur, toute idée de progrès. (p. 82)
Pour Agnès Desarthe, une histoire pas racontable, ça n'existe pas.
Une histoire impossible à entendre, à comprendre, ça n'existe pas.
Une ombre sans intérêt, ça n'existe pas non plus.
Parce que tous les livres d'Agnès, et plus encore ses contes animaliers, ont à voir avec l'amour. Les animaux lui servent à parler de cette chose étrange, ils sont ces braves gens qui ne courent pas les rues. (...) [Ces animaux-personnages] Tous nés quelque part, tous à la recherche d'un endroit où il ferait bon être soi-même et vivre, tous montrant d'une manière drôle et tendre que nous sommes chacun le Juif de quelqu'un, des exilés sur notre route commune, des sans-papiers. Et tous de poser la question de l'appartenance au monde. (p. 67)
Extrait d'un Texte d'une conférence sur l'enseignement de la Shoah et la création artistique par Agnès Desarthe
Grace Paley, pour tenter de définir le mouvement qui préside à la création littéraire, a dit : " On écrit avec ce que l'on ne comprend pas."On écrit avec ce que l'on ne comprend pas et qui pourtant nous obsède, nous réjouit, nous excite, nous tourmente. (p. 79)