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Critique de Calimero29


Depuis que j'ai lu "Cinq cartes brûlées" et "L'enfant aux cailloux", Sophie Loubière est une auteure que je suis avec intérêt. Maintenant que j'ai compris que la classification de thriller ou roman policier était peu adaptée à son oeuvre, je ne cherche plus un rythme endiablé, des rebondissements à chaque page que l'on peut en attendre mais apprécie les ambiances, les atmosphères qu'elle sait installer comme un écrin pour mettre en valeur ses personnages.
Nous voilà en compagnie de la famille recomposée Mara; la mère, Madeline, divorcée d'un mari bipolaire a eu Michaël, 14 ans; elle est sapeur-pompier à Paris; son mari, Christian, travaille à la Ville de Paris comme jardinier; ils ont eu deux enfants, Eliot, 9 ans et Anna, la petite dernière. Suite à mutation de Christian, toute la famille emménage dans la maison de gardien du cimetière de Charenton; seul, Christian est enthousiaste. La maison est vieille, suintant l'humidité, traversée de bruits bizarres.
Petit à petit, le couple, la famille, Christian se délitent, pourrissent de l'intérieur à l'image de la moisissure qui envahit la maison mal entretenue et mal chauffée.
Une atmosphère angoissante, pesante, s'installe d'autant que le prologue, qui nous fait assister au suicide d'un adolescent par arme à feu sans plus d'explications, laisse deviner un drame. le père dépérit, phagocyté par les tableaux qu'il peint et qui le dévorent de l'intérieur. Madeline, quant à elle, n'arrive plus à surmonter les horreurs liées à son métier. Les enfants sont perturbés par le cimetière. La maison est un personnage maléfique à part entière qui semble vouloir du mal à ceux qui vivent en son sein.
Ce roman noir rend un hommage appuyé aux pompiers avec les dangers quotidiens auxquels ils font face, la violence qui les prend pour cible en tant que représentants de l'état, la non-reconnaissance de leur travail dont les conditions se sont considérablement dégradé.
L'art de Sophie Loubière, c'est de semer des indices comme des petits cailloux anodins, insignifiants auxquels le/la lecteur/trice ne prête pas vraiment attention mais qui prennent tout leur sens au fur et à mesure, en s'emboitant parfaitement pour l'épilogue qui nous cueille par surprise.
Son art, c'est aussi de toujours se renouveler tout en gardant quelques constantes qui font sa marque : une atmosphère prenante, des personnages psychologiquement fouillés et l'intrigue centrée sur un personnage de femme qui laisse voir ses faiblesses et ses failles tout en ne baissant pas les bras.
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