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Critique de Lenocherdeslivres


D'un côté Sherlock Holmes personnage créé par Sir Arthur Conan Doyle, enfant maudit détesté sur la fin. Modèle littéraire connu de tous pour sa rigueur de raisonnement, sa capacité à déduire à partir d'un faisceau infime d'indices. de l'autre Cthulhu, monstre imaginé par H.P. Lovecraft, horreur pleine de mépris pour les humains qui ne sont que des possibles aliments, de méprisables larves sans importance. Entre les deux, James Lovegrove, écrivain britannique auteur, entre autres de Royaume désuni, roman catastrophe sympathique bien que mal fichu. le résultat de cette union : une trilogie dont ce roman est le premier opus.

Disons-le tout de suite, je pense que les amoureux de Sherlock Holmes ne peuvent qu'être déçus. Tout comme les admirateurs du mythe de Cthulhu. Par contre, si l'on prend ce roman pour ce qu'il est, c'est à dire un divertissement de qualité, alors là, bingo ! Car James Lovegrove connaît son affaire. Et les deux univers auxquels il s'attaque. Et il le montre bien (mais sans trop faire étalage de sa culture holmesienne ou cthulhienne). Et, pour quelqu'un comme moi, qui connaît ces deux mondes et les apprécie, mais n'est définitivement un spécialiste ni de l'un, ni de l'autre, la sauce prend.
On commence comme dans pas mal de romans de ce type, par un texte retrouvé dans un vieux coffre et transmis au narrateur, presque par hasard. Il s'agit en l'occurrence de mémoires du Dr Watson qui s'engage à raconter enfin toute la vérité. Pas pour être publiée, mais pour être expulsée hors de lui, afin de lui permettre de la supporter. Pour continuer à vivre malgré le poids de ces cauchemars horribles dus à l'irruption des créatures du mythe dans sa vie. Car Watson, avec Holmes, a découvert l'existence des Grands Anciens. Et il a pu en voir les effets. Et même rencontrer une divinité. Cela, à coup sûr, peut perturber une vision du monde. Voire perturber définitivement un esprit. Il faut toute la force d'âme de Sherlock Holmes et du Dr Watson pour résister à de telles révélations.

James Lovegrove mélange donc plutôt habilement les deux mythes, les deux logiques. On retrouve les rues de Londres et leur brouillard épais, mais aussi les cimetières et les cryptes. On croise le 221B Baker Street, avec Mme Hudson, mais aussi les bas-fonds des bibliothèques avec les livres interdits. On aperçoit la pipe, le violon et la drogue de Sherlock, mais aussi le Necronomicon et des références au fameux Abdul al-Hazred On rencontre Mycroft, Lestrade et bien sûr Moriarty, mais aussi des êtres reptiliens et des adorateurs humains inconscients des horreurs qu'ils invoquent. Un peu de tout. Juste ce qu'il faut pour que l'on se sente en territoire connu, mais sans excès : pas de grands raisonnements à la Holmes qui bluffent le lecteur ; pas non plus de grandes scènes d'horreur dévastatrices (même si certaines valent leur pesant de cacahuètes et sont à éviter d'être lues seul dans un maison abandonnée en plein milieu des bois – heureusement que l'on se trouve rarement dans ce genre de situation!).

J'ai, au final, passé un bon moment de lecture, bourré de clins d'oeil venant de l'univers de Sherlock Holmes et d'autres venant de celui de Cthulhu et de ses sbires. Avec peu de surprises, mais sans aucun déplaisir. Quand je me serai procuré le tome suivant, je m'y attellerai avec enthousiasme.
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