Le retour des Willoughby

Alors soyez attentifs. Ce sera un peu confus au début, mais ça vaut le coup de s'accrocher. Et il n'y aura pas d'interro surprises.

Winston et Winifried gardèrent le silence. Un bifteck ? Ils savaient ce que c'était, mais il n'y avaient jamais goûté. Le dîner, chez eux, était généralement un ragoût grisâtre. Leur mère leur disait toujours de ne pas demander ce qu'il y avait dedans. Un jour où leur chat, Radis, avait disparu depuis la veille, Winston avait scruté le morceau informe dans sa cuiller et murmué, accablé : "Radis ?" Mais sa mère avait répondu avec horreur : "Bien sûr que non. Navet."
Peu après, Radis était rentré par une porte ouverte et avait vomi une boule d'herbe et de plumes d'oiseau sur le sol de la cuisine. La tâche était toujours là. (pp. 100-101)

- J'ai été adopté par Nounou et le commandant Melanoff après avoir perdu mes parents biologiques quand j'avais douze ans.
- Perdu ? demande Winifried. Vous ne saviez-plus où vous les aviez mis ? (p. 86)

Winston prit une grande inspiration.
- En fait, monsieur, dit-il, c'est la raison pour laquelle nous sommes passés, ma soeur et moi. Nous sommes pauvres, comme je l'ai expliqué, et...
Winifried continua à sa place :
Et notre père est en Alaska pour vendre des encyclopédies... enfin, on espère qu'il en vend parce qu'on a besoin de l'argent... et aussi pour chercher de l'or à ses moments perdus. Mais on ne sait pas quand il sera de retour parce qu'il a des problèmes avec la mélancolie et la... la quoi, déjà, Winston ?
- L'ébriété occasionnelle. (p. 83)