Amsterdam, à l'hôpital un petit garçon d'origine afghane déguisé en fille a été transporté par une ambulance après qu'il se soit fait renverser. Dans un état critique les médecins feront tout pour le sauver.
Sarah Hafez, journaliste, se trouvait dans l'établissement de soins à l'arrivée de l'enfant. D'origine afghane elle aussi, elle reconnaît la tenue du garçon, il s'agit d'habits traditionnels afghans. Cela ressemble à la tradition séculaire du « bacha bazi », qui consiste à faire danser des jeunes garçons déguisés de façon aguichante devant des hommes riches qui pourront passer une nuit avec eux. Melle Hafez en fait une affaire personnelle et compte bien mener son enquête.
De son côté le duo de policiers d'Amsterdam, Joshua
Calvino et Marouan Diba vont devoir trouver le responsable de cette situation avant de mettre en danger le jeune afghan.
Walter Lucius nous livre le premier volet de la trilogie Hartland en mêlant policiers et journalistes au coeur d'une bombe à retardement. Chaque partie de son roman est un fil coupé entre le détonateur et la minuterie, on sait que lorsque toute l'affaire apparaîtra au grand jour, telle une bombe, les conséquences seront terribles.
Les chapitres sont courts et posés, l'auteur nous impose un rythme plutôt lent qui se lit avec plaisir grâce aux multiples rebondissements. On appréciera le point de vue journalistique faisant opposition à celui des forces de l'ordre. Pour une fois dans un thriller, le véritable enquêteur est le journaliste, cela donne une autre dimension à la structure de l'intrigue. Bien que réussi, je regrette qu'il faille lire les deux autres romans afin de connaître la véritable chute.
On aimera le côté tradition séculaire, qui apporte de la culture et nous ouvre les yeux sur certaines pratiques plus ou moins répandues dans des régions arabes du fait de la séparation des hommes et des femmes dans la vie en société. Par contre la chute de ce roman, faute au fait d'être le premier volet d'une trilogie, est inexistante. Cela est frustrant et gâche un peu le plaisir que l'on a pu avoir à lire ce bon bouquin.