Primée, Ceux qui restent est à l'origine du succès de la série Les vieux fourneaux. Ce succès de librairie est pour le moins étonnant, tout comme l'album surprend par les sentiments qu'il suscite.
Le scénario que nous propose
Wilfrid Lupano est pour le moins classique. Au fil de ces 56 pages nous découvrons, comme de bien entendu, trois compères à l'hiver de vies bien remplies, aventureuses, mais pas trop. le trio fonctionne selon une mécanique bien huilée : le meneur rebelle anticonformiste totalement barré, monsieur tout le monde qui a des problèmes menaçant de péter un câble et enfin le neutre. Ils se retrouvent après un événement qui va enclencher des péripéties, une histoire rocambolesque qui n'oublie pas de lancer quelques secrets bien lourds.
Les dessins de
Paul Cauuet sont à l'image de cette bande : sympathiques et colorés, sans surenchère. Ils s'articulent bien avec le ton général de l'humour et permettent de mettre certaines situations en valeur. le rythme est assez varié pour éviter l'ennui. Toutefois, ce style n'est ni vraiment réaliste, ni vraiment humoristique et léger et se situe dans cet entre-deux.
D'où vient le succès alors ?
Il y a d'abord les dialogues truculents et postures (ah le duel avec la machine, où le ludisme se teinte de valeurs chevaleresques) des différents personnages qui contrebalancent une première partie assez fadasse. Ensuite, il y a ce savoureux règlement de compte générationnel… le discours moralisateur n'est pas celui auquel on aurait pu s'attendre et il se fait particulièrement habile. Une certaine scène se déroulant sur une aire d'autoroute mérite notre entière attention !
Sympathique, inattendue et surprenante sur la fin, Ceux qui restent nous permet de passer un agréable moment. le dénouement nous offre des promesses et justifie les albums à venir. Les perspectives promettent de grands moments de rigolade et c'est donc tout naturellement que l'envie de suivre notre fine équipe nous incite à poursuivre notre lecture…