Vous avez un don, l’œil d’un artiste, la capacité de saisir des formes. Toute votre vie s’est passée à l’exprimer au travers de votre art. Mais l’expression n’est évidemment pas l’œil. Il me faudrait devenir vous pour comprendre ce que vous voyez dans sa totalité. L’enseignement des techniques artistiques ne saura jamais transmettre cela. Et, sans me détruire, je ne possède aucun moyen d’effacer suffisamment ma propre personnalité pour devenir vous.
Les télépathes apprennent à pénétrer les archétypes mentaux. Les télépathes apprennent non seulement les archétypes humains, mais également les archétypes verdiens et même aberrants, car ils doivent être prêts à entrer en contact avec toutes sortes d’archétypes mentaux. L’entraînement est dur.
Elle a un caractère difficile. Comme vous avez pu le constater, ces masques l’obsèdent. Elle pense qu’à côté de leur valeur artistique et de leur intérêt historique, ils possèdent certains pouvoirs spéciaux. À mon avis, elle croit qu’ils lui rendront la vue.
Ce qui me tracasse, en revanche, c’est tout ce qu’un télépathe pourra découvrir en sondant son esprit.
… Les autres, ils s’amusent. Ils font de jolies images. Ce n’est pas cela l’art. C’est tout ce que tu es capable de donner. C’est ce qui demeure quant au détour d’un chemin tu aperçois la route, avec le Cavalier qui vient à ta rencontre. Ça demeure, parce que c’est dans ton propre sang que tu as trempé ton pinceau.
Les lignes droites ne mènent nulle part ; elles sont imaginaires. On tourne en rond, mon vieux, en rond, et ça ne s’arrête jamais…
La chance. Autrefois on l’appelait Dame Fortune. Maintenant, elle se nommait la chance, elle avait perdu son visage mais point sa force. Tous les Hypers y croyaient. La chance pouvait être mauvaise, c’était l’infortune, et elle pouvait être l’heureux hasard. La déesse de l’hyperespace.
Ce n’était pas du barbouillage, mais un travail minutieux qui, il le savait, aboutirait un jour à un ou plusieurs tableaux. Sévèrement, il s’efforça de contrôler l’excitation qui faisait courir trop vite sa plume sur le papier. C’était comme faire l’amour. Doucement. Doucement.
On peut rencontrer les gens dans les endroits les plus inattendus. On peut même les rencontrer sur des mondes où on ne les cherchait pas. Le hasard est capricieux.
La Mort était-elle apparue ainsi à l’artiste, sous les traits d’un homme jeune et beau aux cheveux roux ? Voilà une mort bien agréable à contempler.