Livre relativement ancien, le narrateur a été légionnaire mais s'agit il de l'auteur lui même, rien n'est certain. Les deux premières parties sont consacrées à "son" exode en 1940 alors qu'il est encore adolescent, son errance de part et d'autre de la ligne de démarcation jusqu'à son engagement dans la Légion, sa formation, ses premières armes dans la Legion de "papa" reflet des années 1920, sa participation aux combats de Tunisie puis avec le RMLE, la "guerre moderne" avec la remontée de la vallée du Rhône jusqu'en Alsace puis en Allemagne. Sa vie sentimentale nous occupe aussi, utilement dans le recit.
Les deux parties suivantes, qui occupent l'autre moitié du livre, sont le recit de ses deux sejours en Indochine. La partie 3 c'est son passage au 3eme REI (bizarrement jamais cité, il faut attendre la 4eme partie pour le decouvrir) elle même partagée entre la Cochinchine et le Tonkin. L'impression de lecture est assez bizarre notamment parce que nombre d'événements sont comme anonymisés (déjà le régiment ou les numeros des Cies puis certains lieux, les noms des officiers ...) mais pour autant l'atmosphère générale est très bien rendue. Si vous reprenez le "Tu survivras longtemps " de Mattei vous retrouverez cette ambiance générale en demie teinte, de non guerre, de vie au ralenti avec ce danger toujours latent jamais direct dans le Sud puis une image du Tonkin d'avant 1950, combats de guerilla, courts, vviolents, ...totalement décalés avec ceux des années
De Lattre et suivantes.
La partie 4 est elle consacrée à son second séjour, après ses ennuis hiérarchiques, qui provoquent son volontariat au 1er BEP. Cela de partie est beaucoup plus curieuse et pour tout dire manifestement incoherente. En résumé il est au 1er BEP puis suite à une bagarre de beuglant se fait partiellement casser de son grade et muter au 2eme BEP où, très peu de temps après, il est fait prisonnier par les viets avec tout un groupe de combat. Promené comme trophée du Laos à l'Annam il est finalement libéré. Rien de très crédible dans tout cela ni de bien consistant, la partie personnelle prenant largement le dessus comme pour éviter les explications sur les opérations militaires pourtant primordiales dans les BEP. Pour corser le tout des erreurs grossières gâchent encore plus le discours (2 exemples : un hélicoptère évacue un blessé en 1948, ou 49, les numéros des Cies sont ceux du 2eme alors qu' il est supposé être au 1er BEP) de plus et de nouveau les tentatives pour rendre des gens ou des officiers anonymes mal réalisées. Enfin ! rien ne va ou si peu dans cette partie au point de se demander si il y etait vraiment ou s'il ne s'est pas approprié des histoires entendues ici ou là d'ex collègues ! Dommage mais, du coup, on va juste retenir le début !