Keleana, tome 5 : L'empire des tempêtes

- Même si Maeve m'avait réduit en esclavage, je l'aurais combattue. Chaque jour, chaque heure, à chaque souffle, répondit-il, et il l'embrassa doucement. J'aurais passé ma vie à lutter pour te retrouver. Je l'ai su quand tu as surgi des ténèbres des Valg et que tu m'as souri à travers tes flammes.

𝑬𝒍𝒍𝒆 𝒔𝒆 𝒅𝒆𝒎𝒂𝒏𝒅𝒂 𝒔'𝒊𝒍 𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒑𝒐𝒔𝒔𝒊𝒃𝒍𝒆 𝒅'𝒂𝒊𝒎𝒆𝒓 𝒂̀ 𝒆𝒏 𝒎𝒐𝒖𝒓𝒊𝒓. 𝑺'𝒊𝒍 𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒑𝒐𝒔𝒔𝒊𝒃𝒍𝒆 𝒅'𝒂𝒊𝒎𝒆𝒓 𝒕𝒆𝒍𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔, 𝒍𝒂 𝒅𝒊𝒔𝒕𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒆𝒕 𝒍𝒂 𝒎𝒐𝒓𝒕 𝒏'𝒂𝒗𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒅'𝒊𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒂𝒏𝒄𝒆.

Je t'aime. Il n'y a aucune limite à ce que je peux te donner et je n'ai pas besoin de temps. Même quand ce monde ne sera plus qu'un souffle de poussière oublié au milieu des étoiles, je t'aimerais toujours.

Elle descendrait en flèche vers le fond, puis le frapperait du pied pour ramener tout son pouvoir à la surface. Son poids serait écrasant. Ce serait une épreuve décisive de force et de maîtrise de soi. C'était facile, si facile de plonger au coeur du feu et des cendres. Ce qui ne l'était pas, c'était de les faire remonter - cela pouvait vous briser.

!! ATTENTION SPOILER !!

Rowan n'avait pas d'armée à offrir à Aelin et à Terrasen.
Alors il en avait levé une pour elle, en faisant appel à tout ce qu'elle avait déclaré vouloir de lui, et rien de plus : son coeur, sa loyauté et son amitié.
Rowan regrettait que sa Flamme Ardente ne soit pas là pour voir les navires des Whitethorn s'abattre sur la flotte de Maeve, et la glace et le vent jaillir au milieu des vagues.

Chez les Fae, le pouvoir appelait le pouvoir. Peut-être qu'Aelin Galathynius n'avait tout simplement pas eu de chance que, bien avant sa naissance, les officiers de Rowan se soient sentis attirés par le pouvoir de Maeve et liés à elle par le serment du sang.
Ou peut-être étaient-ce eux qui n'avaient pas eu de chance, parce qu'ils n'avaient pas eu la possibilité d'attendre une reine meilleure que Maeve.

Cette cour ne se contenterait pas de bouleverser l'ordre de l'univers : elle en créerait un nouveau.
Elle était capable de conquérir ce monde... et n'importe quel autre.
Si elle le désirait. Si cette femme debout dans la plaine le désirait. Car c'était la question cruciale.

La reine des flammes et des ombres, l'Héritière du feu, Aelin du feu Ardent, Flamme Ardente...
Elle brûlait sous chacune de ces formes à l'instant où elle les incarnait, où elle devenait ces noms que des ambassadeurs étrangers avaient prononcés d'une voix sifflante pour évoquer le pouvoir instable et grandissant d'une reine encore enfant à Terrasen. Une promesse chuchotée dans les ténèbres.

Lorcan tendit la main et saisit son menton pour la forcer à le regarder. Un regard éteint et sans illusion rencontra le sien. Il essuya du pouce la trace d'une larme.
- J'ai promis de te protéger et je tiendrai cette promesse, Elide.
Elle voulut s'écarter, mais il resserra sa prise sur elle pour capter son regard.
- Je te retrouverai toujours où que tu sois, promit-il.
Elle déglutit.
- Je te le promets, chuchota Lorcan.

- C'est du meurtre pur et simple.
- C'est la guerre. La guerre, c'est du meurtre légitimé, quel que soit votre camp, répliqua Manon, et la colère illumina le visage de Dorian.