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En 2004, l'annonce de l'attribution du Prix Nobel de la Paix à Wangari Maathai "pour avoir planté cinquante millions d'arbres au Kenya" fut tellement peu médiatisée que je n'avais pas eu le temps de retenir son nom.

Ce n'est qu'en février 2009 au FESPACO (Festival du film africain de Ouagadougou), en visionant le documentaire Taking Root consacré au combat de Wangari Maathai que j'ai enfin pu comprendre le sens de ses combats non seulement contre le changement climatique, mais aussi pour les droits de l'homme au Kenya.

Il a fallu attendre 2013 pour que je puisse me procurer un exemplaire de son autobiographie en français "Celle qui plante les arbres". Un livre qui permet de mieux comprendre les combats de cette fille de paysans réussissant à devenir la première femme noire doctorante en biologie d'Afrique de l'est, après avoir fait des études aux Etats-Unis et en Allemagne.

A son retour au Kenya après l'indépendance, elle s'est vite heurté au pouvoir en place, qu'elle accuse de néocolonialisme en privilégiant les cultures de rente (essentiellement café et thé) aux mains des hommes, au détriment des cultures vivrières pratiquées essentiellement par les femmes. Les femmes sont également pénalisées car elles doivent assurer les corvées eau et bois nécessaire à la cuisson des aliments.

En s'appuyant essentiellement sur les paysannes, elle est parvenue à reboiser de grands espaces permettant ainsi de réguler le changement climatique et d'éviter en partie l'exode rural.

Wangari Maathai est morte en 2011, mais son combat pour le reboisesment continue au Kenya et dans de nombreux pays d'Afrique.



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Wangari maathai était une biologiste, professeur d'anatomie en médecine vétérinaire, militante pour le développement durable et la lutte démocratique. Wangari a grandi au coeur de la campagne Kényane, en pleine nature, au milieu des champs où la végétation était abondante et permettait de nourrir toutes les familles.

Lorsqu'elle n'est encore qu'une enfant, sa mère décide de l'envoyer à l'école alors que c'est assez rare pour les filles à l'époque. A la fin de son cursus au lycée, sa soif d'apprendre lui permet d'obtenir une bourse destinée aux étudiants kényans leur permettant de terminer leurs études dans les universités américaines. 1964, c'est la première femme de l'Afrique de l'Est à obtenir une licence en biologie.

Elle aura également l'occasion d'aller travailler en Allemagne, obtiendra un doctorat, deviendra professeur à l'université et aura a coeur de transmettre ses connaissances à ses étudiants.

Elle se marie, a des enfants, mais celui-ci demandera le divorce sous prétexte qu'elle est trop instruite, forte de caractère, et ingérable.

C'est lorsqu'elle revient de son séjour aux États-Unis qu'elle s'aperçoit des changements au niveau environnemental. Son attachement à la nature et à sa préservation vont la conduire à être à l'initiative du mouvement de la ceinture verte où les femmes s'engagent à planter de jeunes pousses afin de lutter contre la déforestation grandissante dans ce pays.

Wangari s'engage également dans un combat plus coriace celui de la lutte démocratique. A plusieurs reprises, elle sera jetée en prison pour avoir osé exprimer son opinion sur les agissements d'un gouvernement corrompu, et pour avoir organiser des rassemblements dont le seul but était d'ouvrir le débat sur la vie.

Récompensée par le Prix Nobel de la paix, elle est la première femme africaine à le recevoir.

Une lecture marquante, j'ai découvert une femme forte qui a su se battre pour ses convictions. J'ai apprécié son courage tout comme sa persévérance, malgré tous les revers, toutes les brimades qu'elle a dû subir, elle ne lâche rien.
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Comment naît un engagement public ? Comment mûrit-il malgré les impondérables du quotidien, et dans un contexte socio-politique mouvementé ?
Il est des parcours de vie dont on est en droit de se demander si ce n'était pas écrit ! Une sorte de destin, comme une lumière, juste là pour éclairer les autres dans un moment d'obscurité.

Wangari Muta Maathai est de cette trempe. Elle aura usé de toute son énergie pour lutter contre la déforestation tout en l'intégrant à des problématiques connexes, de son Kenya natal.
Un combat justement récompensé par le prix Nobel de la paix en 2004.
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Wangari Maathai est née en 1940, dans un Kenya encore fertile, où les rivières coulent à flot, dispensant de l'eau potable à profusion. Son prénom, elle le doit à la "Mère du clan des Anjirus" de la tribu des Kikuyu. Son enfance, elle la passera dans ce pays qui doit son nom à un malentendu (un guide indigène a erronément donné le nom de la calebasse qu'il portait à la taille à un colon britannique qui s'informait du nom de la montagne qu'il avait devant lui. L'histoire a fait le reste quand le pays a pris le nom de la montagne qu'il pensait s'appeler Kenya), dans un environnement où l'on "cultivait aussi bien la terre que l'imagination".
Les colons, la mondialisation, la corruption de la politique, la course à l'argent... ont remplacé les cultures locales dans les champs pour les remplacer par du café et du thé qui se vendent bien à l'international. Les forêts ont laissé place aux champs, pour cultiver encore plus. En 30 ans, de déforestation en cultures intensives, les cours d'eau se sont asséchés quand ils n'ont pas été pollués, les terrains ont commencé à glisser, rendant stériles des parts de plus en plus importantes du territoires. le bois de chauffage s'est raréfié, l'alimentation a du changer, les carences sont apparues, accompagnées de la pauvreté de plus en plus ravageuse.

Les figuiers séculaires permettaient, par leurs racines, de maintenir le débit des cours d'eau; les forêts étaient autant de remparts au vent venant du Sahara; les espaces verts sont le refuge d'une faune importante pour la biodiversité du pays... Consciente des enjeux liés à la préservation de l'environnement, aussi bien pour l'avenir de son pays que pour celui de la planète toute entière, Wangari Maathai a fondé le "Mouvement de la Ceinture Verte" (Green Belt Movement) pour replanter des arbres. Et ce fut son premier pas officiel de militante; un militantisme qui l'a occupé toute sa vie. Et elle n'imaginait pas, en plantant son premier arbre, qu'elle allait aussi semer d'autres graines: l'envie de liberté, l'envie de démocratie, l'envie de conditions féminines correctes, l'envie de voir tomber les gouvernements corrompus,...

Cette autobiographie est à l'image de celle qui la porte: nette, claire, sans fioriture, explicite et porteuse d'espoir. Elle se lit presque comme un roman parce que la vie de Wangari Maathai a été particulièrement agitée. Elle parcourra le monde pour porter son message écologique et démocrate, elle franchira de nombreux obstacles que ses opposants, le gouvernement et la police en tête, mettront sur son chemin, elle fera quelques tours en prison, elle se retrouvera barricadée chez elle, elle se fera attaquer, frapper,... pour ses convictions et ses actions qui dérangent l'intelligentia en place.
Rien ne l'empêchera jamais d'avancer, rien n'entachera son intégrité, rien ne la fera vraiment plier, rien ne la brisera.
Et malgré les nombreux prix internationaux qu'elle récoltera tout au long de sa vie, elle sera rarement en sécurité dans son propre pays, dans sa propre ville.

Et c'est tout cela qu'elle raconte dans son autobiographie. Et c'est cette femme courageuse que le lecteur accompagnera jusqu'au Prix Nobel de la paix qu'elle a reçu, les yeux pétillants, en 2004.

Wangari Maathai a depuis rejoint ses ancêtres (en 2011), enterrée dans un cercueil de bambou car il n'était pas question de couper un arbre pour l'y accompagner. Jusqu'au bout, elle fut en harmonie avec ses convictions et ses combats.

Les messages portés depuis les années 60 restent valables aujourd'hui, peut-être de manière encore plus prégnante, et ce, partout dans le monde. Ce bouquin est une très belle leçon de courage, racontée avec humilité et clairvoyance.
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Quelle femme ! Quel courage ! Quel investissement !
Wangari Maathai est une pionnière dans son pays. Elle fut l'une des premières femmes à bénéficier d'une bourse pour étudier aux Etats-Unis, jusqu'à devenir doctorante puis enseignante chercheuse.
Mais de retour au pays, quelques années après son départ, le choc est brutal. Dès son premier jour, elle se heurte aux traditions africaines : une femme ne peut pas être supérieure à un homme, ne doit pas gagner plus, ne doit pas être plus instruite, plus intelligente, plus cultivée.
Dans sa vie privée, professionnelle ou en tant que militante, Wangari Maathai suit son chemin sans en dévier, et se met pour cela beaucoup de monde à dos. le régime au pouvoir est une dictature qui ne tolère aucune contestation, elle en subira donc plus d'une fois les conséquences.
Planter un arbre devient un acte symbolique, quand on comprend tous les enjeux qui sont autour de ce symbole.
Heureusement pour elle, elle n'a pas froid aux yeux, son carnet d'adresse s'est bien rempli au fil des années de lutte et de militantisme, l'opinion publique et les institutions mondiales la soutiennent au point de lui accorder le prix Nobel de la paix en 2004. Belle récompense pour une femme méritante, qui doit servir d'exemple.
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Il y a longtemps que je voulais lire ce livre, car l'histoire de cette femme qui s'obstinait malgré les difficultés à planter des arbres, au Kenya en premier lieu, m'intriguait. Pourtant, je repoussais chaque année l'échéance, me disant sans doute dans mon faible intérieur que celui-ci n'était, après tout, que le récit d'une activiste, ni plus, ni moins.
Or, je suis tombé sur un livre d'une très grande densité ! Il y a sur Terre des êtres humains qui sont extraordinaires, et cela ne fait pas de mal de lire leurs écrits, et aussi leur propre histoire. Wangari Muta Maathai fait vraiment partie de ce genre de personnes qui sont capables, par leur force de caractère et par leur action opiniâtre, de bouleverser les choses là où elles sont, mais au-delà, de donner un cours nouveau à des évènements se situant à un niveau beaucoup plus général (ou pour employer un mot à la mode, à un niveau plus global). Son combat a ainsi permis, non seulement de reboiser le Kenya (ce qui permet de redonner à la fois la fertilité à la terre et de lutter contre la misère des hommes qui y vivent), mais aussi de lutter pour l'émancipation des femmes, pour la paix inter-ethnique, et la démocratie au Kenya.
Wangari n'est pas une « enragée », ce à quoi le régime du dictateur kenyan Daniel Arap Moi (qui a sévit jusqu'en 2002 et qui n'a pas cessé les humiliations contre elle) voulait la réduire. A la lecture de ce livre, j'ai découvert en Wangari Maathai une intellectuelle, et, évidemment, une intellectuelle engagée, dans le plus noble sens du terme. Engagée parce qu'elle commence à chercher des solutions là où les autres, après avoir découvert un problème, s'arrêtent. Extrêmement volontaire, rien ne pouvait l'arrêter dans la défense d'une cause juste. de plus, et c'est là tout l'intérêt d'une autobiographie, sa prise de conscience, son parcours personnel, donnent à son engagement une cohérence, et révèlent une honnêteté indéniable.
Elle aime la nature depuis son enfance, lorsqu'elle allait garder les troupeaux de chèvres ou de moutons sur les flancs du mont Kenya, dégustant les baies juteuses de managu, jouant dans les rivières, au milieu des vertes vallées montagneuses. Cette idée d'une nature généreuse, de paradis perdu (car l'agriculture capitaliste va tout détruire), sera la source et le guide de toute sa vie. de ces deux idées fondamentales : un profond respect de la nature, et un sens aigu de la justice, sur lesquelles il était hors de question qu'elle ne transige, vont faire de sa vie un combat acharné, car elles vont rencontrer sur leur route le pillage des ressources et la tyrannie.
Ce que montre aussi son histoire, c'est que la mobilisation internationale pour la soutenir dans ce combat l'a sûrement sauvée de l'assassinat, tant le climat de violence politique a ravagé le Kenya, et perdure encore aujourd'hui. Un livre qui montre en tous cas que, même sous une dictature qui instaure un climat de peur, on peut encore se battre pour défendre ce qui est juste. Celle qui plantait les arbres, elle redonnait aussi l'envie de lutter à des milliers de kenyans...
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A travers ses mémoires, riches, denses, mais d'une lecture agréable, Wangari Maathai se raconte, bien évidemment, de son accession à l'école, ce qui n'était pas chose aisée pour une petite paysanne kényane à son époque, à l'attribution de son prix Nobel de la paix, notamment pour son engagement à la reforestation de son pays à travers son Mouvement de la ceinture verte, qui lui a causé de nombreux déboires avec le gouvernement - et pas seulement -, mais elle raconte aussi, et surtout, finalement, le Kenya, de la mainmise coloniale britannique sur le déclin, à sa naissance, jusqu'à l'indépendance, et les conséquences de celles-ci, pas vraiment plus bénéfiques au départ - corruption, inégalités qui se creusent encore... -.

A travers un regard assez clairvoyant, tant sur elle-même que sur le Kenya, qui n'hésite pas à pencher parfois vers une autodérision qui allège la situation, de plus en plus tendue pour la militante, en raison de ses engagements de plus en plus vindicatifs, Wangari Maathai raconte en somme une destinée hors du commun, ponctuée tant de coups du sort que de coups de chance, qui n'est pas donnée à toutes et tous, même avec la meilleure volonté du monde, même avec de la force, et de la résistance, envers et contre tout. C'est la seule chose qui m'a, en soi, gênée, dans Celle qui plante des arbres : le caractère trop exemplaire qui semble être donné à une existence que bien peu peuvent se permettre, même s'ils s'en donnent la peine - sans être fataliste.
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Autobiographie d'une femme africaine, prix Nobel de la Paix, universitaire, fondatrice d'une association féministe et écologiste "La Ceinture Verte". Elle a lutté contre la dictature dans son pays, le Kenya, de 1966 à 2000. C'est une maîtresse femme, divorcée, qui a su se battre sur tous les fronts.
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Femme visionnaire au destin incroyable, figure tutélaire de notre époque, les qualificatifs ne manquent pas pour désigner cette femme devenue un modèle pour les générations futures et dont chacune des actions visaient à dessiner un avenir où l'on a envie d'aller. C'est probablement Barack Obama qui en a parlera le mieux voyant en elle "une femme remarquable qui a consacré sa vie à protéger pacifiquement notre maison et notre avenir communs".
Un livre à lire, une personnalité à connaître.
Lien : https://www.linkedin.com/pul..
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J'ai beaucoup aimé cette merveilleuse autobiographie.
L'auteur raconte son enfance qui nous plonge dans l'univers des anciens villages d'Afrique où la vie paraissait paradisiaque avant l'arrivée des missionnaires et des colons qui ont altéré le système de vie.
Ensuite, l'auteur raconte ses batailles pour que ses enfants, ses petits-enfants puissent vivre dans un monde vert, retrouver cet Eden abîmé, une démocratie où il fait bon vivre et s'exprimer.
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