Citations sur La prisonnière (18)
Sculpteur ou pas, célèbre ou pas, c’est toi que j’aime, tes yeux, ton corps, ta présence. C’est tout cela qui m’a manqué, que j’ai désiré jusqu’au paroxysme, jusqu’à en perdre le sommeil et mon équilibre. Tu m’avais envoûté. Et quand tu as voulu te libérer de moi…
Elle a vingt ans, une vie toute neuve que n’ont pas encore entamée de profondes blessures. Et elle se dit avec commisération que Lisbeth se trompe. Y a-t-il une chose au monde qui puisse remplacer l’amour ?
La beauté, je l’admire où qu’elle soit. Je suis de l’avis du poète qu’une chose belle est une joie pour toujours.
Un ménage, c’est-à-dire le couple qui s’est soudé un jour, assemblé par le caprice du hasard ou des attirances, mettant en commun tout le présent et tout l’avenir, et sa force et sa faiblesse, et ses désirs et ses espoirs. Et parce qu’on a posé à deux la première pierre du foyer, parce qu’on a vécu quelques mois d’intimité au cours de ce voyage que notre volonté – et parfois notre destin – fait merveilleux ou terrible, nous sommes pris dans une multitude de liens invisibles que rien ne saurait briser.
La vérité est que la femme est esclave par nature, et qu’elle aime en raison directe de la puissance de celui qui l’a gagnée.
Elle l’aime. Guérie de sa blessure première, elle aura apporté à cette tendresse une flamme renouvelée, des espoirs refleuris.
Il sait par expérience quelle est son ardeur d’enthousiasme, son tempérament à la fois tendre et passionné. Si longtemps, lorsqu’il pensait à elle, pendant les nuits des tropiques, il avait revu ses yeux éloquents, ces yeux qu’elle lui offrait aux matins de leur premiers jours de vie conjugale, et où passaient tant de choses diverses : de l’émoi, de la reconnaissance, du désir et toujours un tel rayonnement de bonheur.
Décidément, il faut qu’à tout âge nous ayons dans le cœur une flamme qui brûle, ardente, pour quelqu’un ou pour quelque chose. Chez ces gamines assoiffées de tendresse, qu’un emprisonnement utile mais cruel a privées de la douceur du foyer et du sourire familial, la petite flamme s’est éveillée au son d’une voix d’or, au spectacle d’un beau visage ou d’une silhouette harmonieuse.
Le premier devoir qu’on devrait inculquer à la femme, avant tout autre, ne serait-ce pas celui de respecter le foyer d’autrui ?
Qui cherche ingénument dans la loi le remède de ton abandon, sache que rien ne peut défendre le foyer menacé contre les convoitises qui rôdent alentour.
Si, à l’automne de ta vie, une plus jeune ou plus habile ou moins honnête que toi, vient tenter cet être faible qu’est l’homme, il te reste comme recours de te taire ou de supporter les humiliations, les déboires et la tristesse de ton sort, ou de t’adresser aux hommes de loi. Alors, après des années de lutte, après tous les écœurements, tu obtiendras ce résultat merveilleux : être séparés pour toujours de celui que tu as aimé, que tu aimes peut-être encore et te dire qu’il pourra refaire son existence avec celle qui a détruit ton bonheur.
Il faut avoir du cœur à l’ouvrage pour obtenir un résultat.