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J'ai fait la connaissance d'Antoinette, dit Toni, en 2017, à travers son témoignage poignant Ne le dis pas à maman. Toni racontait alors l'enfer de son enfance, lorsqu'elle était encore une petite fille qu'abusait un père abject, sous les yeux effarés d'une mère impassible. Depuis, Toni a osé parler et raconter son histoire et son père a été incarcéré. Mais sa peine de prison n'excède pas la peine commise à Toni durant toutes ses années. Aussi, lorsqu'il s'apprête à sortir, après seulement quelques années sous les barreaux, Toni redoute son retour.

Ils ont laissé papa revenir raconte donc la suite des malheurs de Toni. Alors que la jeune adolescente a retrouvé un semblant de vie normale aux côtés de sa mère, qui lui témoigne plus d'amour qu'elle ne l'a fait de toute sa vie, l'ombre du retour de son père plane en permanence au-dessus d'elles. Jusqu'au jour où il se matérialise réellement dans leur salon. Toni est à la fois bouleversée, en colère, triste, apeurée… autant de sentiments qui se mélangent en voyant son bourreau, de nouveau sous le même toit qu'elle, malgré tous les abus qu'il lui a fait subir. Ce qui attriste particulièrement la jeune fille, c'est l'attitude de sa mère, consentante et heureuse de retrouver ce mari, qui a pourtant détruit leur famille. Toni ne supporte pas ce portrait trompeur d'une vie de famille normale et décide de les quitter, alors même qu'elle n'a pas encore atteint la majorité.

J'avais été bouleversée en lisant Ne le dis pas à maman. Ici, mes sentiments sont tout autre. Je suis plutôt en colère et dépitée par cette administration judiciaire qui ne fait que très peu de choses pour protéger les personnes qui sont en danger et/ou venger ceux qui ont tant soufferts. le père de Toni a été incarcéré seulement quelques années, qui ne correspondent même pas au nombre d'années total où il a abusé de sa fille. C'est une injustice tellement grave, qui prouve que le viol est minimisé, l'inceste davantage, alors qu'ils causent des troubles psychologiques graves chez les personnes qui en sont victimes. D'ailleurs, j'aurais apprécié lire des considérations plus générales sur ces thématiques, pour prévenir et mettre en garde les lecteurs contre ce genre de pratiques, qui est bien plus répandues que ce que l'on pourrait croire.

Depuis le premier volume, Toni a grandi, muri, évolué. Elle prend maintenant pleinement conscience des actes de son père et du comportement de sa mère, ainsi que du rejet commun qu'ils lui opposent, sans explication rationnelle. S'en est déchirant. D'autant plus que Toni continue à garder l'espoir que l'un comme l'autre, ils puissent changer de comportement à son égard et former une famille normale, unie et soudée. Pendant toutes ces années, elle gardera contact avec eux, malgré tout ce qu'ils lui ont fait subir. Était-elle trop indulgente ou trop naïve ? Dans tous les cas, je ne cautionne pas le fait qu'elle revienne régulièrement chez ses parents. Elle va pousser le vice jusqu'à répondre présente lors de leurs derniers moments de vie, à l'aune de leur mort. Un dernier adieu à ces deux personnes qui lui ont gâchées la vie.

Dans son enfance, après avoir été abusée par son père pendant de longues années, Toni revient sur les conséquences de ces actes durant son adolescence. Un témoignage fort et poignant sur le martyr qu'a vécu Toni et les troubles psychologiques qui en résultent.
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Mon opinion :

Accrochez-vous, ce n'est pas une lecture facile. Elle n'est pas facile dans le sens où l'histoire est sordide, où l'injustice est flagrante et où on est profondément choqué par les gens et par le système. J'avais lu le premier livre « Ne le dis pas à maman », il y a plus de 5 ans, c'est le temps qu'il m'a fallu pour oser affronter la suite de l'histoire d'Antoinette. le récit se passe dans les années 60 en Irlande. Antoinette subit les viols répétés de son père depuis l'âge de 6 ans, sa mère le sait et ne dit rien, car elle a le syndrome de la famille parfaite, et du « qu'en-dira-t-on ». Antoinette tombe enceinte à 14 ans, sa mère l'envoie chez le médecin qui lui pratique un avortement clandestin avec des suites catastrophiques. Elle ose enfin dire tout à son institutrice et dès lors la machine judiciaire se met en marche. Pour info, l'Irlande ne vient d'autoriser l'avortement que depuis mai 2018. Dans ce second tome, on retrouve Antoinette, qui essaie de se reconstruire et de créer une relation normale avec sa mère, pendant que son père n'a écopé que de 4 ans de prison pour 7 ans de sévices. Seulement voilà, au bout de 2 ans, il sort de prison et sa mère le laisse revenir dans leur maison. Les brimades, les insultes, les coups, le harcèlement moral, la soumission vont être le lot quotidien d'Antoinette jusqu'à ce jour où son père exige qu'elle quitte la maison. Antoinette va commencer une descente aux enfers et se retrouver enfermée dans un hôpital psychiatrique jusqu'à sa délivrance. Vous aurez compris que dès les premières lignes on s'attache à Antoinette, et que l'injustice qu'elle subit vous serre le coeur. Un témoignage très dur, mais où la vie gagne malgré tout.

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Je ne connaissais pas cette auteure, et je n'ai pas lu son premier roman témoignage:《Ne le dis pas à maman》.Ce n'est que la suite d'une enfance brisée; là , comme l'indique le titre , le retour du père à la maison va lui briser son adolescence. Un témoignage fort, réaliste , qui au travers l'écriture lui servira d ' exutoire. Sans pathos, bien écrit, bien analysé , un livre facile à lire et qui démontre une fois de plus que dans la vie tout n'est pas blanc ou noir, et que parfois, si le noir prédomine au départ , dans la vie de certaines personnes, à l'arrivée , c'est le blanc qui l'emporte car l'auteur conclut sur un note optimiste en disant qu'elle a tué ses démons et qu'à présent elle est heureuse.A conseiller pour les amateurs du genre.♡♡♡
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Une histoire douloureuse...

Toni a vécu l'enfer durant sa petite enfance, le père est en prison, Toni et sa mère ont déménagé, elle se croit désormais en sécurité...jusqu'au jour, où revenant du travail avec des cadeaux de Noël plein les bras, elle voit son père assis son fauteuil et sa mère toute guillerette d'avoir récupérer son mari.

Ce n'est pas le père que j'ai détesté le plus, mais cette mère qui sans cesse culpabilise sa fille, lui serine que tout est de sa faute, qu'elle n'est qu'une sale égoïste. Cette mère qui estime être la seule victime de ce drame...

Nous sommes dans les années 1960, les mentalités ne sont pas les mêmes qu'aujourd'hui, la famille doit être parfaite, il faut se méfier du "qu'en dira-t-on"....

A mon sens, ce n'est pas une excuse, quelle que soit l'époque une mère ne peut pas fermer les yeux et laisser faire... Elle est aussi coupable sinon plus....
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Tout comme le premier « Ne le dis pas à maman », il est pour moi difficile d'écrire une critique sur « Ils ont laissé papa revenir ». Mais son témoignage m'a tellement bouleversé que je ne pouvais pas passer à côté de la suite. Je voulais absolument savoir ce que Toni Maguire était devenue, dans les années suivantes.

Pas besoin de revenir sur l'histoire de Toni Maguire, en détail du moins. Je vais donc le faire en une seule phrase.
Antoinette Maguire a été abusée, par son propre père, durant sept longues années, dans le silence le plus complet de sa mère, qui savait tout.

Cela m'a fait plaisir de retrouver Toni Maguire. Comme l'indique le titre, elle vient finir de raconter son histoire dans ce deuxième livre. Cette histoire si poignante, lorsque son père, qui a purgé sa peine aux yeux de la justice, est de retour.

Une fois son père en prison, beaucoup pense que c'est terminé, que Toni en a fini avec les sévices, que sa vie va pouvoir enfin commencer. Mais comment vivre une fois détruite ? Je trouve que ce livre est basé sur l'après, et il nous le démontre très bien. Certes, les sévices physiques sont bels et bien finis. Mais un autre enfer commence…

La reconstruction, les séquelles mentales. Toni doit faire face à cela et ce n'est pas de tout repos. Effectivement, elle commence a essayer de vivre sa vie, comme toutes les jeunes filles de son âge. Elle veut sortir, faire la fête, voir des garçons, mais elle sait au fond d'elle qu'elle n'est pas comme toutes les autres. Elle a grandi beaucoup trop vite, son père lui a volé son innocence. C'est donc dans un centre d'internement psychiatrique qu'elle va terminer, sans même avoir le soutien de sa mère, qui, je le rappelle, la rejette du fait qu'elle a envoyé son véritable amour en prison. Elle va devoir s'en sortir, seule, contre tous, encore une fois. Elle nous montre tout cela, avec toujours beaucoup d'humilité et de pudeur, mais aussi beaucoup de courage !

Encore une fois, je suis très impressionnée par l'auteure, elle me laisse sans voix. Elle témoigne, avec des mots justes, forts, mais qui ne sont pas choquants. Elle décrit tout, sans véritable haine, et personnellement, je le sais, je ne pourrais pas. Elle n'en veut pas à la terre entière, et pour cela, c'est une grande femme. Au contraire, elle nous raconte son combat pour s'en sortir, et quel beau combat !
Parce que ce que je trouve inacceptable, c'est qu'on laisse un homme revenir dans son foyer, alors qu'il a fait subir de telles atrocités à sa fille. Quelle certitude a la justice sur le fait qu'il ne recommencera pas ? La justice pense-t-elle à l'enfant ? C'est une chose inacceptable pour moi, et cela me révolte. Parce qu'un homme coupable de certains actes ne devrait pas avoir le droit de sortir de prison, et de reprendre une vie normale…

Bref, je pense que ce c'est important de lire cette suite pour ne pas rester sur l'enfant abusée qu'a été Toni. C'est un livre au fond plein d'espoir que j'ai découvert ici.
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La suite donc du premier tome.
On reprend l'histoire poignante de Tony à la sortie de prison de son père. Et là, c'est un choc pour l'adolescente qu'elle est : sa mère accueille à nouveau son père auprès d'elle, contraignant ainsi Tony à vivre sous le même toit que lui. Le retour à une vie paisible, du-moins celle qu'elle a vécu pendant 2 ans, devient dès lors impossible. Assez rapidement la tension monte et avec elle, la violence d'un père qui ne peut plus atteindre sa fille par la sexualité. Tony va non seulement être chassée de chez ses parents mais elle évite aussi de peu l'internement à vie souhaité par eux. On ne peut que se dire : où est la justice dans tout ça ! Car même s'il y a bien une sanction contre le père, celle-ci est trop faible au vu des années d'offenses graves qui se sont répétées d'autant plus que l'agresseur revient dans son foyer et va poursuivre sa fille de ses brimades.
J'ajouterais aussi que les souffrances ressenties, semblent plus douloureuses que dans le premier volet, peut-être parce que Tony prend davantage conscience du rejet de ses parents, père et mère compris. Au point de faire une tentative de suicide. Seule l'équipe médicale qui la suit (un médecin et une infirmière) va en partie lui venir en aide, ce qui est peu au vu du nbre de personnes rencontrées...
Or si cette histoire est vraiment émouvante, j'ai tendance à faire le même reproche que pour le premier opus : toujours trop d'indulgence de la part de l'auteur à mon goût car malgré tous ces outrages, elle a gardé contact avec ses parents, une fois adulte, et elle est même allée à l'enterrement de son père. Enfin, dernier bémol au préalable déjà signalé : il manque dans ce récit des considérations plus générales sur le thème de l'inceste, la violence parentale (au vu des injustices subies).
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La suite de " ne le dis pas à Maman ", que j'ai beaucoup apprécié. On y vois comment Tony une fois ado se construit après ce qu'elle a vécu. Sa vie avec sa mère, puis son père qui reviens dans leur vie...Comment va t-elle réagir ? Ce roman nous montre tout son chemin vers la résilience qui est plein d'embuche. On a vision très intéressante du milieu hospitalier à un moment donné (je n'en dis pas plus). On voit toute sa détermination pour s'en sortir, et au final on sort de cette lecture avec une belle leçon de courage et une réflexion sur la façon dont de nombreux abus sont passés sous silence. Beaucoup se refuse à lire ce type de roman car c'est un sujet difficile mais lorsque j'ai refermé le livre je n'aie pas été mal, l'auteure à cette façon d'écrire et de décrire les choses qui épargne le lecteur. Bien sûr cela n'est que mon ressentie mais ces deux romans valent le coup d'être lu.
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C'est avec beaucoup d'appréhension que j'ai commencé ce témoignage. le premier livre m'avait bouleversé et retourné le coeur. J'étais si mal à l'aise d'entrer dans l'intime passé de l'auteure. Dans ce second livre, je redoutais le pire.

Quelques années après les événements passés, le père de Toni alias Antoinette est jugé et condamné à faible peine. L'auteure tente de se reconstruire jusqu'au jour ou son bourreau est de retour chez elle. le retour en enfer est immédiat, le caractère du père toujours aussi cynique.

Antoinette est restée une jeune fille victime et très terre-à-terre, c'est ce que j'admire chez elle. Elle subit violences morales et physiques, et espère l'aide d'une mère présente physiquement mais absente mentalement. Malgré ces souffrances et l'abandon affectif de sa génitrice, elle continue d'espérer. Espérer une réaction, une défense, un amour réciproque. Ruth, la maman, est ce que je qualifierai d'« adoratrice ». D'un point de vue logique, il est évident qu'il n'y a aucune réaction de sa part car elle considère son mari et bourreau de sa fille comme un symbole d'idéal. Quant au père, une fois de plus, j'ai été choqué par ses attitudes. J'essayais de me convaincre que ce n'était que fictif et malheureusement, tout ce qui est écrit dans ce roman s'est produit.

Tout comme le premier livre, le rythme est lent, les longueurs se prolongent et n'en finissent plus, accompagné d'un thème peu intéressant abordé régulièrement par l'auteure : les soirées, les amis et l'alcool. L'univers est aussi triste que le premier tome, si ce n'est un peu moins car les péripéties ne sont pas les mêmes et sont, pour ma part, plus faciles à digérer. le lecteur est ballotté entre peine et mal-être pour tout l'amour que renferme Toni pour sa maman.

Je tiens à aborder un point que je trouve très important. Ils ont laissé papa revenir est la suite de Ne le dis pas à maman, pourtant, s'ils sont deux tomes distincts, ce sont également des tomes indépendants. Il est possible de lire le second livre sans avoir lu le premier et inversement. Concernant le roman, je l'ai trouvé plutôt ennuyeux dû aux longueurs interminables et aux sujets, qui pour moi une fois encore, ne m'intéressaient pas. Les moments qui m'ont plongé au coeur de l'histoire étaient malheureusement les passages les plus tristes, et c'est ce que je cherchais et attendais. J'ai acheté ce livre plutôt d'un point de vue psychologique et essayer de comprendre pourquoi les choses étaient ce qu'elles sont et non pour lire les aventures de l'auteure lors de ses soirées.

Je persiste tout de même à penser que ce livre a été écrit pour soulager la conscience de Toni Maguire et tourner la page de son passé alors puis-je lui en vouloir ? La réponse est non. Toute autobiographie mérite d'être lu mais ce n'est pas celle que je classerai dans « à lire de toute urgence ».
Lien : https://lademoiselleauxcerfs..
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Comme d'autres l'ont écrit avant moi, il n'est pas simple d'écrire une critique sur ce genre de livre tant l'histoire vécue pas Toni Maguire est atroce et inimaginable. Je ne comprendrais jamais qu'un adulte puisse s'en prendre aussi facilement à un enfant. N'est ce pas l'innocence incarnée ? Plus pour Toni Maguire (et autres personnes qui ont vécu la même chose) a qui on a volé cette innocence.
Ce livre, qui est la suite de "Ne le dis pas à maman" est aussi poignant que le premier.
Malgré une lecture un peu difficile (n'oublions pas que c'est une histoire vécue), je vous conseille de lire ce livre afin de ne pas oublier que l'abus est quelque chose de réel malheureusement. Combien d'enfants en sont encore victime de nos jours ?
Un énorme respect à l'auteur d'avoir sur trouver les mots et surtout réussi à survivre à cette tragédie, malgré le jugement des personnes extérieures à son histoire.
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malgré le fait qu'il n'exerçait plus sur elle des actes incestueux infectes, l'agression prit une tournure différente : mentale, psychologique, physique... Tout comme l'ouvrage précédent, son témoignage est toujours aussi éprouvant, on pouvait penser qu'elle avait vécu et subi le pire, et pourtant on est encore confronté à l'abandon, le rejet, l'internement psychiatrique, l'humiliation... Mais elle a su rebondir, serait-ce ce qu'on appelle la résilience... Toujours aussi fort et poignant.
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