Un pari plutôt audacieux : le héros en proie à une phobie bien naturelle, la mort, devient gardien de cimetière contre son gré (poussé par sa femme pour qui un salaire est un salaire). Comment surmonter ses angoisses quand on voit passer des cortèges funèbres toute la journée ? La solution de Ludovic, très touchante, lui confère une popularité immense auprès des familles qui viennent se recueillir sur la tombe de leur défunts. Ludovic finit par se demander si sa phobie de la mort n'avait, pour finir, pas une utilité dans ce bas monde et bien sûr c'est là où les choses se corsent. Vraiment un beau roman, poignant, drôle et un poil philosophique.
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Les vivants sont intolérants ! Dès que vous flanchez, ils disent : «Que diable ! Secoue-toi !». Comme si c’était facile d’être énergique quand on a perdu celui ou celle que l’on aime… Comme si c’était facile de tourner une page lourde comme du plomb !
Le contact, il est vrai, était un moyen de communication important. Les animaux le savaient et en usaient abondamment. Pas les humains. Pourquoi ? Etait-ce si honteux de se blottir contre quelqu’un pour obtenir un peu de réconfort ? Pourquoi fallait-il que nos vies soient à ce point ficelées autour de nos amours propres et de nos tabous ? Nos existences n’étaient-elles que les fragiles châteaux de cartes évoqués par ma visiteuse ?
- Libre ?
- Libre de parler, d’évoquer des souvenirs, les bons et les mauvais. Libre de rire, de pleurer et d’être en colère contre le monde entier. Libre de pouvoir exprimer ce que l’on a sur le cœur sans être jugé. Oui, avec vous, c’est très différent… Vous avez un talent… Un pouvoir sur les gens.
La mort fait peur parce qu’elle peut survenir de façon imprévisible mais la mort, on en meurt toujours, c’est affreusement mathématique. Son implacable théorème est tatoué sur notre destinée. Poser son mouchoir sur cette réalité est plus douloureux que de la regarder.
Elle ne nous aimait pas, pourquoi donc se lamenter autant sur sa disparition ? Certainement parce qu'il avait partagé de bons moments avec elle, du temps où elle s'intéressait à la vie, pas encore, et si sauvagement, aux gens. Mon pauvre père marchait comme un zombie aux articulations rigides, ses genoux calleux frôlant le pare-choc de la Cadillac. Il le savait, sans toutefois pouvoir l’admettre, que sa mère avait occupé, sans jamais faillir et toute sa vie durant, le poste de tyran familial.
Amateurs de suspense, de réincarnation et d'ambiance paranormale ? Laissez-vous emporter par cet intense roman de 165 pages.
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