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EAN : 9782253079903
384 pages
Le Livre de Poche (03/02/2021)
  Existe en édition audio
4.29/5   5653 notes
Résumé :
Ce que la vie prend, elle le redonne aussi.
Amande ne pensait pas que l'on pouvait avoir si mal. En se réfugiant dans une maison isolée en Auvergne pour vivre pleinement son chagrin, elle tombe par hasard sur les calendriers horticoles de l'ancienne propriétaire des lieux. Guidée par les annotations manuscrites de Madame Hugues, Amande s'attelle à redonner vie au vieux jardin abandonné. Au fil des saisons, elle va puiser dans ce contact avec la terre la force... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (673) Voir plus Ajouter une critique
4,29

sur 5653 notes
Lorsque j'ouvre ce livre, j'hésite d'abord à le refermer.

Il me frappe au coeur. Il me bouleverse. Il me fait mal. Il tape dès les premières pages.

Pourtant, je continue. Et grand bien m'en prend !

J'ai découvert une plume. J'ai découvert une émotion. J'ai découvert une voix.

Il est question de lendemains. Ceux qui déchantent, ceux qu'on ne veut pas voir venir, ceux qu'on ne peut affronter.

Amande vient se cloîtrer dans une vieille maison auvergnate. Face aux deuils les plus terribles qui soient pour une femme heureuse et amoureuse.
Elle compte les soleils qui passent au-dehors sans jamais les voir. Jusqu'au jour où le battement d'une aile de papillon, littéralement, va laisser entrer ses rayons dans la maison, dans le cœur d'Amande …

Mélissa Da Costa murmure le deuil, l'abandon de vivre, et cette reconquête de soi, pas à pas, à force de silence. le chemin. Son chemin. Pour revenir vers la vie.

J'étais, pour quelques heures, dans cette maison. J'étais aux côtés de cette héroïne de la vie. J'étais là et tant d'émotions m'ont traversé. C'est une lecture, à la fois contemplative et bouleversante qui m'a étreint.

Ce roman est une rencontre. Entre le lecteur et cette héroïne abîmée. Comme rarement, j'ai eu le sentiment d'être plongé dans une sorte d'intimité, sans artifice, juste viscérale. Où les choses les plus simples revêtent les aspects les plus merveilleux.

Le cœur tremble, les yeux mouillent. Je n'ai pas honte de le dire.

Ce livre débute dans les larmes, puis se dévore d'espoir, l'espérance folle au cœur. Tout prend corps, tout reprend vie, au fil de ces pages écrites à l'encre d'une forme certaine de sincérité.

Vous l'aurez compris, je suis tombé complètement sous le charme. Follement. Comme seule la littérature sait réenchanter l'existence.

Je vais devoir très rapidement lire TOUT LE BLEU DU CIEL pour retrouver cette plume bouleversante. Mélissa Da Costa fait maintenant partie des auteurs que j'attendrai impatiemment …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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L'auteure de Tout le bleu du ciel signe ici avec son deuxième roman un hymne à la nature et à la renaissance.

Amande vient de perdre son mari ainsi que son bébé Manon mort née après le choc du décès de son mari. Elle s'en va au plus loin de son quotidien, dans une vieille maison perdue en pleine campagne. Seule avec ses démons, elle commencera par maudire le soleil et les papillons pour doucement faire corps avec son environnement. Dans la vieille maison, elle tombera sur les carnets de jardinage de la propriétaire Lucie Hughes.

Si la première partie de ce roman m'a semblé très triste et mélancolique, j'ai par contre été éblouie par la seconde partie quand la terre réveille ses trésors à cette jeune Amande fragilisée. C'est certainement ce que j'ai préféré dans ce roman, les rouges-gorges qui pépient, le chat gris bourré de puces, le pin sacré réceptacles des confidences d'Amande, les fleurs et les fraises qui poussent grâce à la patience et l'amour de la jeune femme.

C'est un roman né dans la souffrance et qui ressuscite dans la terre, transformant les larmes en colliers de fleurs.

Un roman qui nous donne envie d'embrasser le printemps, de remercier la nature, de la regarder frémir et frétiller les yeux grands ouverts, les mains brunies et calleuses d'avoir remué l'or de la terre mère.

On sait combien la terre est nourricière et capable d'enterrer dans ses couloirs nos chagrins et nos peurs. Je ne connaissais pas l'Amélanchier mais je n'ai qu'une hâte, m'en procurer un en souvenir de ces lendemains.
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Après m'être délecté, comme beaucoup de monde , du superbe " Tout le bleu du ciel ", c'est en " pleine confiance " que j'ai tourné les premières pages des " Lendemains " . Inutile de le nier , ça commence par une véritable " descente aux enfers " , un destin brisé , la solitude de celui qui reste .. Terrible ...De quoi refermer le roman et se projeter vers une lecture plus " légère " ....Pourtant , quelque chose vous retient , vous pousse à prendre les pas d'Amande. Voyeurisme ? Compassion ? Empathie ? Un peu de tout ça peut - être tant nous sommes souvent , les uns et les autres , tellement empruntés, souvent maladroits envers ceux et celles qui traversent une telle épreuve si douloureuse . Et puis , ce qui vous " tient " aussi c'est cette extraordinaire faculté que Mélissa Da Costa , cette douceur des mots , cette beauté dans les images et puis cette patience qui accompagne , soutient , on n'entre qu'au compte gouttes , progressivement , dans ce monde dévasté qu'est devenu l'univers d'Amande . Prendre son temps , écouter, observer , revenir à des valeurs simples , et , surtout , surtout , se laisser guider par ces si belles phrases sans pathos et poétiques.
Peu de personnages mais des personnages " forts " , attachants , de " belles personnes " dépeintes avec un soin particulièrement minutieux et un charisme incroyable . La lenteur du propos traduit parfaitement la difficulté de la reconstruction mais chaque page lue nous fait " grandir " avec Amande .
Et puis , cette maison . Que dire ? Plus qu'un havre de paix , le véritable " ventre d'une maman " où tout commence , où tout recommence . La maison de Julie où plane encore la belle âme disparue de Lucie et de Paul ....C'est magnifique . Pas d'oubli , ça non , mais un bel " appui " sur le passé pour mieux appréhender les lendemains , ces lendemains de tragédie , une tragédie qui , si elle laisse épouvantables blessures , cèdera peu à peu la place à l'apaisement , lentement , douloureusement , jour après jour , pas à pas ,là- bas , dans la maison isolée au bout du chemin des Lendemains ....
Pour la trouver la maison .?..Ah ben , c'est facile , y'a un chat , un nid de rouges - gorges , un beau jardin fleuri ....Et puis l'arbre de Paul ....C'est quoi l'arbre de Paul ? Ou là , c'est une longue histoire , vous devriez lire le roman , ça sera bien mieux raconté ....Le mouchoir ? Ben oui , un peu , nous ne sommes pas " de marbre " ....
Pour moi , Mélissa Da Costa est devenue ...incontournable !!!! Bravo et ...merci .
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L'an dernier j'ai découvert Mélissa Da Costa avec son premier roman « Tout le bleu du ciel » (il existe en version poche), un réel coup de coeur pour moi (mais aussi mon entourage). Je mettais donc la barre haute pour ce deuxième roman dont je surveillais la sortie. Je ne suis absolument pas déçue, il m'a confirmé qu'elle avait un réel talent. Elle arrive à apporter l'espoir, le positif dans des situations difficiles. Au début du roman, j'avais limite les larmes aux yeux tellement l'épreuve vécue par le personnage d'Amande doit être difficile à vivre, la douleur est inimaginable. Et finalement, comme le personnage, on évolue, on reprend gout à la vie, pas à pas, on s'accroche à des petites choses et on finit par se reconstruire. Quelle belle leçon de vie, quel beau message transmis par ce livre ! le style est délicat, toujours dans la bienveillance. Il me reste juste à surveiller la sortie du prochain !
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On a le droit de ne pas aimer tout ce qui ressemble à la « feel good littérature », ces livres grand public au goût trop sucré, faciles à lire et ne laissant généralement aucune empreinte sur le cerveau.

Mélissa Da Costa nous sert un roman universel, touchant et émouvant qui tombe à pic pour nous lecteurs qui avons plus que jamais besoin d'espoir et de croire que les lendemains seront meilleurs !

Elle aborde le deuil avec simplicité et honnêteté, sans autre prétention que celle de partager avec tact de précieuses réflexions sur notre capacité à nous reconstruire après des drames innommables.

Lorsque les vies basculent et que le seul choix qu'il nous est donné est celui de renaître de nos cendres, être au contact de la nature favorise le bien-être physique et psychologique.

L'environnement naturel favorise la guérison, il aide à diminuer le stress et la dépression, on constate une amélioration de l'estime de soi, du sentiment de bonheur ou encore de la créativité.

L'auteure française construit une jolie histoire autour de la reconstruction après une perte.
Le tragique côtoie sans cesse le merveilleux.
Les souvenirs sont mis en forme comme nous les ferions d'un jardin.
Taillés, choyés, entretenus.

Avec tact et intelligence Mélissa Da Costa fait opérer la magie des lieux.
Tout en finesse et humilité, Les lendemains se sirote comme une célébration, nous invitant à apprécier les valeurs de la vie.


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Citations et extraits (193) Voir plus Ajouter une citation
INCIPIT
La serrure rouillée cède difficilement. L’homme est obligé de forcer, de retirer la clé, d’essayer encore. Ici aussi il fait terriblement chaud. Pas aussi chaud qu’en ville ou qu’en plaine, mais tout de même. La température avoisine les trente degrés. L’homme souffle, semble réfléchir une seconde, puis donne un léger coup d’épaule contre le bois de la porte, en même temps que la clé tourne. Un déclic : le lourd panneau de bois à la peinture écaillée cède et bascule vers l’intérieur, vers l’obscurité, la fraîcheur.
La maison n’a pas dû être ouverte depuis des mois. Une légère odeur rance y flotte, mais l’impression désagréable est balayée par la fraîcheur qui y règne. Vingt-deux degrés : j’ai le temps d’estimer la température intérieure. Pas plus. Parfait. J’entends l’homme qui s’active à côté de moi, pose sur le sol sa pochette professionnelle en similicuir. Des clés tintent. Il les range dans sa poche de pantalon.
« Je cherche l’interrupteur », précise-t-il.
J’attends sagement, debout dans l’entrée sombre. Je n’ai rien de mieux à faire. Attendre est devenu ma seconde nature depuis ce soir du 21 juin. Mon unique occupation. Il souffle. La chaleur ? La difficulté de chercher à tâtons ? Je ne l’aide pas. Je n’y pense pas. J’attends.
Un temps indéterminé s’écoule entre les murs épais de la vieille maison. Je note l’absence de voisinage et le silence. Ça aussi, c’est une bonne chose.
« Et voilà, excusez-moi. »
Soudainement la lumière éclaire l’entrée. L’agent immobilier essuie son front, m’adresse un sourire désolé. Il est persuadé que je vais m’enfuir en courant. La faible luminosité de l’ampoule, l’odeur rance de l’intérieur, la porte qui peine à s’ouvrir – le bois a gonflé sans doute… Pourtant je ne me sauve pas en courant. J’observe le couloir où je me tiens. Un couloir sombre sans fenêtre. Un carrelage d’un marron cuivré. Des murs blancs. Des plinthes en bois foncé. Un tableau représentant une église en pierre.
Des bruits de feuilles qu’on extrait. Il relit ses notes. Il n’est pas au point. Il essuie encore son front moite. Je ne bouge pas. Je ne demande rien. Il va y venir. Ou pas. Peu importe.
« Une maison de 1940. La façade a été ravalée il y a dix ans. Le toit a été isolé l’hiver dernier. »
Je crois noter une lueur de satisfaction dans son regard. Un argument de choc sans doute. Je fixe sans vraiment le voir le tableau représentant l’église.
« Une surface de soixante mètres carrés. La porte sur votre droite mène à la chambre et celle de gauche à la salle de bain. »
Il tend une main, me scrute. Il me faut plusieurs secondes pour comprendre qu’il m’invite à avancer, à faire quelques pas et à pousser la porte de droite. Mon esprit est lent. L’homme finit par me précéder avec un nouveau sourire désolé.
Cette porte-ci s’ouvre plus facilement. À part un léger grincement, rien de notable. Ses pas disparaissent, s’étouffent. J’en déduis la présence de moquette.
« Je vais ouvrir les volets. »
J’attends. Le bruit d’une poignée qu’on active. Un grincement rauque. Un rai de lumière faiblard. Une poussée plus franche qui provoque un grincement affirmé, celui-ci. La seconde d’après, la lumière pénètre dans la pièce. Un rayon de soleil percé de grains de poussière qui volent nonchalamment. Je distingue une moquette, effectivement, du même marron cuivré que le carrelage du couloir. Un lit également. Grand. Une tête de lit en bois massif et lourd, sombre. Une armoire à l’ancienne, bois brut, haute. Rien de plus. L’essentiel. Ça me va. Je ne demande rien. Du silence, de la fraîcheur et moins de soleil.
« La fenêtre donne à l’est. Vous pourrez voir le lever du soleil sur la forêt si vous êtes une lève-tôt. »
Il ne sait pas, lui, que je ne compte pas ouvrir les volets. Rester dans le noir.
« Vous avez des questions ?
– Non. »
Surpris, pas surpris ? Je ne m’attarde pas sur son visage. J’attends juste. La fin de la visite. Les clés. M’enfermer.
On repart en direction du couloir. Porte de gauche cette fois. Même manège. Volets qui grincent. Lumière qui entre. Une baignoire à l’ancienne, d’un affreux saumon. Un bidet. Qui utilise encore ça ? Un lavabo. Quelques rangements.
« Il faudra laisser couler l’eau un petit moment… Elle a été coupée depuis un bout de temps. J’imagine qu’elle sera un peu jaune au départ. »
De l’eau jaune. De l’eau transparente. De l’eau, en somme.
La lumière tremblote quand nous reprenons le couloir. L’ampoule sera à changer. Il pousse la dernière porte, toussote. La pièce est poussiéreuse sans doute. Quelques secondes sont nécessaires entre l’activation de l’interrupteur et l’apparition d’une lumière blafarde. La pièce est dans le même goût que les précédentes : un carrelage sombre, une cuisine équipée en bois foncé, un papier peint saumon orné de motifs de bambous blancs. Une fenêtre s’écarte, les volets suivent pour permettre à un air plus pur d’entrer. La luminosité m’oblige à plisser les yeux. Ce soleil m’insupporte. Ce ciel bleu est une insulte. L’homme parle et je me détourne de la fenêtre. Je recherche la fraîcheur, l’obscurité de nouveau.
« Comme vous pouvez le voir, l’ancienne propriétaire avait un jardin. Il est laissé à l’abandon, mais quelques coups de pioche permettront de le réhabiliter si l’envie vous en prend. »
Il s’interrompt. Il me fixe, je crois.
« Vous ne regardez pas ? Tout va bien, madame ? Vous craignez la lumière ?
– Une migraine.
– Pardon. Je vais refermer. »
Je lui en suis reconnaissante. Il poursuit, persuadé qu’il faut tout ça pour signer le bail aujourd’hui :
« La précédente propriétaire était une vieille dame. Elle est décédée il y a trois ans. La maison est restée inhabitée depuis… Non qu’elle ne soit pas en bon état, bien au contraire, elle a été parfaitement conservée par la fille de cette dame, qui vit à l’autre bout de la France, mais qui revient ici une fois par an pour faire un peu d’entretien. L’isolation du toit l’an dernier, notamment… »
Je n’écoute plus vraiment. Il ne s’en aperçoit pas.
« Non, le problème c’est que les gens fuient les zones rurales. C’est partout pareil. L’Auvergne, ça ne fait plus rêver grand monde.
– Les meubles resteront ? »
Il acquiesce, pas plus vexé que cela d’avoir été interrompu.
« Bien sûr. Tout restera. La fille de madame Hugues, la précédente propriétaire, a voulu conserver l’intérieur ainsi que les effets personnels. Elle envisage peut-être de s’y installer un jour… Pour la retraite par exemple. Les affaires personnelles sont dans le grenier, à l’étage. Elles sont bien ordonnées, dans des cartons, mais si elles vous gênent, je peux éventuellement la contacter…
– Ça ne me gênera pas. »
Il se frotte les mains avec satisfaction.
« Je vous laisse peut-être faire un deuxième tour de la maison à votre guise ?
– Non. Ça ira.
– Le jardin peut-être…
– C’est que je suis pressée.
– Ah…
– On pourrait signer les papiers maintenant ? »
Il tombe des nues, je le vois. Il ne s’attendait pas à l’emporter aussi facilement. Une maison qu’il a sur les bras depuis trois ans. Une seule visite et l’affaire est conclue.
« Vous êtes sûre de vous ? »
Il se surprend lui-même à le demander, je le lis sur son visage.
« Oui.
– Bon, alors… Oui, j’ai les papiers dans ma voiture mais… il va me falloir des pièces justificatives. »
Je n’attends pas la fin de sa phrase pour me mettre à fouiller dans mon sac à main. J’ai tout préparé, soigneusement rangé dans une pochette en plastique chacun des documents demandés. L’avis d’imposition, mes derniers bulletins de salaire, le papier du notaire concernant le testament et la somme d’argent me revenant, ma pièce d’identité.
« Oh… Tout est là ? C’est parfait ! »
Nous nous installons à la table de la cuisine pour remplir le bail et procéder aux différentes formalités.
« Vous attisez ma curiosité. »
Il me faut quelques secondes pour comprendre qu’il s’adresse à moi, et constater qu’il a terminé de ranger les pièces justificatives et m’observe, les deux mains à plat sur la table.
« Pardon ?
– Vous êtes de la région ?
– Non. Je vivais en région lyonnaise.
– Pas de famille dans le coin ? »
Je secoue la tête. Il émet un bruit de succion censé traduire son étonnement.
« C’est une drôle d’idée pour une femme seule de venir s’installer dans un coin si isolé. »
Il n’obtiendra aucune réponse de moi, ce qui clôt notre conversation. Je lui rends le bail signé en deux exemplaires, le stylo Bic bleu.
« Bien, alors on peut passer à l’état des lieux.
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Comment font les gens? Comment peuvent-ils voir leur univers s’écrouler et reprendre leur vie à l’identique? Retourner au travail au bout de quelques jours, continuer de vivre dans le même appartement, fréquenter le même quartier… C’est au-dessus de mes forces. Ils ont quitté mon monde brutalement, tous les deux, durant cette même nuit, et à partir de ce moment-là ce monde-là, celui dans lequel j’évoluais, je respirais, je me réveillais depuis vingt-neuf ans, ce monde-là a cessé d’exister. (…) Tout ce que je souhaitais, à la sortie de l’hôpital, c’était fuir l’été, ses rayons brûlants et ses foules joyeuses sur les bords du Rhône. J’aurais préféré qu’ils meurent en hiver, un soir de pluie torrentielle, sous un ciel gris-noir. Pas au son des orchestres, des pétards et des rires, pas ce premier jour de l’été. p. 15-16
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Autrefois, on observait le deuil pendant des semaines, voire des mois. Les femmes portaient du noir pour exprimer leur douleur, un long voile de crêpe couvrait leur visage et tout bijou était interdit, excepté ceux en bois noirci. Les hommes fixaient un ruban de crêpe noir autour du bras. On interrompait toute activité et on se réunissait en famille. Il y avait un temps pour panser sa douleur, pour se rappeler, pour dire adieu correctement. Aujourd'hui, à peine l'enterrement passé, le quotidien doit reprendre ; le travail, les factures à payer... La société n'a plus le temps pour le deuil.
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Parce qu’il y a des livres qui touchent plus que d’autres …

Les lendemains de Mélissa Da Costa
Albin Michel
⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ COUP DE COEUR

MONUMENTAL COUP DE COEUR ! J’avais aimé le premier livre de l’auteure, mais celui-là est un pur chef d’œuvre du même calibre que « Changer l’eau des fleurs ».
Un livre qui m’a transportée littéralement. Peut-être est-ce le sujet qui m’a touché ou cette jeune femme Amande dont le parcours m’a bouleversée, en tous les cas, j’ai lu ce livre d’une seule traite avec la gorge serrée par moment, les yeux mouillés.
L’histoire :
Amande ne pensait pas que l’on pouvait avoir si mal. En se réfugiant dans une maison isolée en Auvergne pour vivre pleinement son chagrin, elle tombe par hasard sur les calendriers horticoles de l’ancienne propriétaire des lieux. Guidée par les annotations manuscrites de Madame Hugues, Amande s’attelle à redonner vie au vieux jardin abandonné. Au fil des saisons, elle va puiser dans ce contact avec la terre la force de renaître et de s’ouvrir à des rencontres uniques. Et chaque lendemain redevient une promesse d’avenir
Mon second coup de coeur de 2021. Un hymne à la vie qui quoiqu’il arrive, continue …

« Si un grain de blé n’est pas impermanent, il ne pourrait se transformer en tige de blé, et si la tige de blé n’est pas impermanente, elle ne pourrait donner l’épi que nous mangeons. »

« Les anciens textes chinois décrivaient l’hiver comme un temps de recueillement. (…) Ils décrivent l’hiver comme le moment de fermer les portes et de garder le trésor. (…) Tu as fermé la porte pour garder le trésor et il est temps aujourd’hui de l’ouvrir. »
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Je n'ai jamais compris pourquoi les gens s'adressaient à leurs morts devant une pierre froide et rugueuse, aux formes géométriques trop abruptes. Pourquoi ne leurs parlent ils pas en pensée, n'importe ou, n'importe quand? C'est ce que je me suis attachée à faire jusqu'à maintenant. Fuir le cimetière, la pierre froide, parler à Benjamin dans mon esprit, au milieu de mon jardin ou dans mon salon, n'importe ou, en fait.
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Vidéo de Mélissa Da Costa
"Melissa Da Costa est la romancière la plus lue de France. Pourtant avant 2019 - année de sortie de son roman Tout le bleu du ciel - elle n’avait jamais rien publié. Passionnée d’écriture depuis toujours elle est repérée en ligne par une maison d’édition et se hisse en 4 ans tout en haut du classement des auteurs les plus vendus en France! Malgré ce succès fulgurant Melissa m’a frappée par son humilité et son recul sur le succès public rencontré par ses romans. Dans cet épisode elle partage avec nous les dessous de la création de ses ouvrages, ses rêves et ses inspirations. Si vous cherchez un épisode pour stimuler votre créativité, ne cherchez pas plus loin : c’est celui la. Bonne écoute !"
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