Toute société, à plus forte raison quand c’est une petite communauté, est remplie de crainte ou d’espoir quand un étranger débarque en son sein. Crainte qu’il n’apporte du changement… et espoir qu’il en apporte.
Il se trouva aussitôt plongé dans le silence, que seul troublait le léger sifflement du vent. Regardant vers le sud, il vit la poussière se soulever et former un cône qui s’éleva dans les airs en tourbillonnant. Un djinn du désert.
Tel un djinn impétueux, elle courait partout, soutenant une conversation ininterrompue avec son mari, lequel semblait condamné à une existence silencieuse dans un univers parallèle où tout bougeait beaucoup plus lentement.
C’est un sujet sensible et ils ne veulent pas marcher sur les pieds de qui que ce soit.
– Quels sont les pieds qui les préoccupent ?
Vous êtes un citadin. Les gens abandonnent leur identité quand ils partent pour la ville. Ils s’égarent dans une transe de bruits et de lumières criardes. Ici, nous n’oublions pas d’où nous venons.
Les maisons délabrées et abandonnées offraient un aspect fantomatique, comme si les esprits de cette lointaine époque veillaient encore sur le présent.
(...) le football, langue universelle pour communiquer.
Alexandre le Grand, disait-on, avait emprunté ce même itinéraire, suivant un vol d’oiseaux qui l’avait conduit à l’oasis. Le désert avait jadis englouti Cambyse II et la totalité de son armée. La route correspondait à l’ancienne piste des caravanes.
Certains prisonniers sont retenus dans des prisons secrètes qu’on appelle “Black Sites”. Personne n’en connaît l’emplacement exact. Ces gens-là sont efficacement retirés de la circulation. »
Vous avez grandi par ici ?
– Moi ? s’esclaffa-t-elle. Non. J’ai grandi loin, très loin, dans un monde d’illusion. »