A Serguéi Iessénine

et que le temps
éclate en boulets de feu !
Vers les jours passés
le vent qui se déchaîne
emportera
la seule étoupe des cheveux.
Pour les jouissances
notre planète
est encore un piètre asile.
Notre mot d’ordre :
arrachons la joie
au temps futur !
Dans cette vie
mourir est trop facile. —
Refaire la vie
est bien autrement dur.

Votre production journalière eût été de cent lignes,
fastidieuses et longues comme chez Doronine.
Pour moi, advienne cette extravagance,
il y a beau temps que vous vous seriez détruit.
Car, à tout prendre, mieux vaut mourir d’intempérance
que d’ennui !

Vous êtes,
comme on dit,
parti pour l’autre monde.
Le vide...
Vous cinglez vers le ciel
d’étoiles pailleté.
Plus d’à-comptes,
de bière blonde.
Régime sec.
Sérénité
Non, Iessénine,
je n’ai pas le cœur à rire.
La douleur,
dans ma gorge,
est un caillot compact.
Je vous vois,
d’une hésitante main de cire,
secouant
de vos propres os le sac.
Il suffit !