Sergueï Essénine s'est pendu dans une chambre de L'Hôtel Angleterre à Saint-Petersbourg dans la nuit du 27 au 28 décembre 1925, après s'être ouvert les veines pour écrire un poème d'adieu avec son sang. Les derniers vers en sont :
"Mourir n'est pas nouveau dans cette vie,
Mais vivre assurément n'est pas plus neuf"
Du moins est-ce la version officielle.
Les Russes adoraient
Essénine. Il était le chantre de la Russie éternelle, le "poète paysan". C'était aussi un beau jeune homme aux boucles d'ange. Tout l'opposait apparemment à
Vladimir Maïakovski, le poète futuriste, le poète de l'avant-garde à la mâchoire carrée. Ils entretenaient une rivalité certaine mais les deux hommes se respectaient et s'estimaient. L'annonce de la mort d'
Essénine entraîna une vague de suicides en Russie. C'est pourquoi Maïakovski achève son poème ainsi :
"Dans cette vie
Mourir est trop facile.
Refaire la vie
est bien autrement dur".
Il n'empêche que quatre ans plus tard,
Vladimir Maïakovski mit fin à ses jours.