« Petites histoires », dont est tissée la grand histoire…
Un livre sympathique, en partie autobiographique et sans prétention littéraire. Écrit comme au fil de la plume, un fait ou une idée entraînant l'autre dans un joyeux désordre. Contre toute attente, les histoires les plus captivantes sont celles où l'auteur relate, d'une plume alerte, les combats victorieux qu'il a menés comme leader syndical, en ayant recours à la grève – ou à la menace de grève – dans un pays, la Suisse, où cet outil de lutte sociale semblait abandonné au profit d'une illusoire « paix du travail ».
Un livre qui rappelle aussi, notamment à ceux qui, tout en ayant le coeur à gauche, vivent comme des privilégiés du système, que la classe ouvrière n'a pas disparu, tant s'en faut, même si les Suisses y sont aujourd'hui en minorité, remplacés désormais par des immigrés italiens, espagnols, portugais, kosovars, africains… qui exécutent les travaux manuels les plus dangereux et les plus pénibles. Une classe ouvrière dont les membres, ayant généralement conservé leur nationalité d'origine, ne jouissent pas du droit de vote, citoyens de seconde zone dans un pays dont ils font fonctionner l'économie et où ils payent leurs impôts.
Un livre, pour conclure, qui se lit facilement et avec plaisir, tant ces récits reflètent la personnalité optimiste, volontariste et combative de l'auteur,
Pierre-Yves Maillard, syndicaliste et politicien socialiste respecté et populaire dans son canton. Et qui, en post scriptum, remercie, un peu étonné, son éditeur,
Michel Moret des éditions de l'Aire, d'avoir « trouvé intérêt à tout cela ».