Le principal intérêt de cet ouvrage de 1980 réside dans sa classification classique du secteur public "à la française", et des modes d'interventionnisme économique, tels qu'ils ont existé entre les années 50 et la fin des années 80, et qui furent longtemps la base de l'enseignement de "l'élite" - à la française elle aussi- qui aurait à présider, dans les administrations et entreprises publiques françaises, aux destinées de la Nation... un corpus cohérent, sécurisant, et bien souvent erroné... auquel il est probable que l'on n'ait pas trouvé de digne successeur en ce début de XXIème siècle... qui se pilote donc à vue... nos politiques, faute de disposer de paradigmes actualisés, s'y réfèrent toujours, la plupart du temps, que ce soit pour le combattre ou pour y puiser des idées, peu novatrices...
Commenter  J’apprécie         30
Les entreprises publiques ont de lointaines origines en France. Au XVIIIème siècle, Colbert instituait les Manufactures de Porcelaine de Sèvres et de Tapisserie des Gobelins. Avec la libération du territoire en 1944 s'ouvrait l'ère des grandes nationalisations. Le premier mouvement, juste avant la Guerre, était provoqué par le désir de contrôler plus étroitement soit des entreprises bénéficiant de subventions, soit des entreprises travaillant directement pour la défense nationale. La seconde vague après-guerre était inspirée par une conception économique plus précise, visant à mettre sous contrôle direct de l'Etat les grands secteur de base de l'économie.
(...)
L'intervention publique se justifie si le fonctionnement d'une économie décentralisée ne conduit pas spontanément à l'évolution à long terme la plus conforme à l'intérêt de la collectivité nationale, qu'il s'agisse du rythme ou de la forme de la croissance.
L'Etat peut agir comme législateur (définition du cadre réglementaire, politique de concurrence, contrôle des prix) comme client (marchés publics) comme producteur (secteur nationalisé) , enfin comme financier. On précisera les actions de l'Etat sur trois points d'impact privilégiés : les investissements, la recherche et l'innovation, la gestion du secteur public industriel et commercial.