L'asile et le garde fou

petite chronique de retour de lecture d'un très bel ouvrage que je vous conseille d'avoir avec vous et pas que dans une bibliothèque. ce livre a le don de vous bousculer, vous questionner... c'est une perle en toute puissance.
Cher livre "l'asile et le garde fou", de Olivier Mailleux.
Lorsque je t'ai démarré, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, j'avais plein de questions, et plein d'attentes aussi certainement... puis au fil des mots, je me suis laissé envahir, porter, transcender... j'ai pleuré, j'ai ri aussi parfois à certains moments parce que je me vois avec cette même innocence et naïveté encore aujourd'hui avec toutes mes questions et cette âme d'enfant qui ne veut pas me quitter, elle m'anime et me fait vivre.
D'autres m'ont fait sourire de douceur comme une douce plume qui se pose sur la joue... comme un nuage qu'on regarde et qu'on imagine la forme, comme ces cerises que l'on met aux oreilles, ou cette croûte de crème que l'on craque délicatement....
j'ai vu ces images, ce grand hêtre et son reflet, ce jeu d'ombre, et mon ombre à moi est elle vide ou pleine? et me voilà parti dans le tourbillon de mon être qui suis-je? suis-je encore cette marionnette? ai-je encore ce masque pour plaire ou suis-je moi ? ai-je ôté ce masque que je mets quand j'ai peur, comme inerte... ou suis-je en possession de moi ?
parfois je me demande, ce qui se passe, pourquoi je ressens tout ça, j'ai eu ma réponse ...
Tu as marqué mon âme dès les premiers mots, les images qui défilent, tu as transpercé mon être, toutes mes épaisseurs et mes cuirasses parce qu'il y a tant d'amour qui se dégage de toi, tant de douceurs... tant de questions qui étaient miennes aussi... ce fut un grand plongeon d'émotion et mon corps le ressent encore... à certains moments je me revois retenir mes larmes, ma gorge se serre et fait des roulis , j'aurais pu crier tout ce qui m'envahissait mais rien ne sort, seulement remonter ma couette et retrouver ce moment de tendresse, et te serrer fermer contre moi, ce besoin de se sentir câliner, rassurer, reprendre une grande respiration, ... et continuer à te lire.
A certains passages j'avais l'impression d'y être, il y a tant de similitudes, et ce discours à Dieu, lui seul sait, inaccessible et pourtant si présent, ces mots, ce ressenti, ces émotions grandissantes, ces odeurs, toute cette sensibilité, tout ce qui nous effleure la peau, tout ce qui se projette à nos yeux, pourquoi être aussi sensible, et tout capturer comme ça?
la boule au ventre, la gorge qui se serre, les larmes coulent. ce "je" appelait à être... j'ai laissé couler d'autant plus que j'avais l'impression d'avoir lu la lettre quelque part, comme si elle était empreinte... c'est une sensation bizarre... des mots entendus...j'en fais mon compagnon... sans question.
je laisse ces sensations m'envahir sans comprendre.... sans chercher d'explication. cette présence dans ce silence une chaleur unique.
Merci à toi, tu m'as bousculé et je grandirais avec toi. Tu es mon fidèle compagnon, mon livre de chevet.
il est des livres qui nous marque, celui-ci en est un.