Il ne comprenait pas l’excitation causée par ces jeux politiques où les puissants luttaient pour étendre leurs terres ou renforcer leur emprise sur celles qu’ils possédaient déjà. Son travail lui apportait tellement plus de satisfaction ! Il avait consacré sa vie à l’étude des sortilèges et de leur poésie. Il créait de prodigieuses inventions à partir de ses poèmes. Une occupation bien plus intéressante que les exploits guerriers revendiqués par des bourgeois stupides en manque d’action.
Certains secrets finissaient par être oubliés ou dénaturés par l’érosion du temps. Le Nectar’Miel et les traités d’alchimie sensitive étaient-ils l’héritage d’une civilisation antique ? Ses descendants avaient-ils disparu ? Les preuves gisaient peut-être au fond des mers, dans de fabuleuses cités…
Misha ne pouvait affirmer qu’une vérité très simple : si les sirènes existaient, elles avaient beaucoup de goût.
Imaginez des poèmes tactiles qui vous permettent de sculpter à main nue, de soigner sans douleur les fractures d’un patient, de dénouer les tensions du corps d’une simple caresse… Imaginez des poèmes olfactifs qui éloignent les loups et les bêtes sauvages, qui dispersent les odeurs des cuisines, qui diffusent dans la ville le parfum des champs de fleurs environnants…
Alors ne rejetez pas ce qui vous semble impossible au premier abord. Apprivoisez cette part de surnaturel qui nous côtoie au quotidien.
Ce n’est pas une question d’alcool, mais de complexité aromatique… J’aime autant la subtilité de ces boissons que l’assaisonnement de certains plats. J’aime sentir les épices jouer avec mes papilles, titiller mon nez ou frapper mon palais. Le plaisir est dans la dégustation et non dans le degré d’alcool. Tout est une question de goût. C’est un sens extraordinaire.
Un fabricant d’armes est un créateur d’outils. Il n’est pas directement responsable des meurtres commis par leur biais, mais il en est le complice. Si leur utilisation est contraire à ses valeurs, il a le devoir moral de choisir d’utiliser ses talents à d’autres fins. À chacun de donner du sens à sa vie.
Ses connaissances alchimiques lui offraient un avantage sur les autres mages du royaume : il maîtrisait des poèmes capables d’absorber toute forme de magie dans des obsidiennes, même une décharge explosive. L’alchimie limiterait les effets d’un piège tendu par les rebelles, s’il en existait un…
La princesse était prête à tous les sacrifices pour sauver son peuple opprimé. Elle comptait sur sa ruse pour réussir là où ses parents avaient échoué.
« Nos ennemis ne se doutent pas des secrets de notre cargaison, murmura-t-elle. L’ignorance est une faiblesse qui causera leur perte. »
Pourquoi fallait-il garder le secret ? Les adultes avaient des règles bien étranges, qu’ils appelaient « peur ». Je n’avais aucune envie de grandir et de comprendre ce sentiment. A les entendre, il y avait une « peur » pour chaque chose. Ce devait être épuisant.
Il fallait profiter des douceurs de la vie avant que celle-ci ne s'enfuie sans prévenir.