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Comme toujours séduite par l'écriture d' Andreï Makine dont c'est le premier roman. Ce roman débute avant la conception de la fille du héros, avant même le mariage de celui-ci, en fait tout commence pendant la guerre 1940-1945 qui fera d'Ivan un héros, un héros de l'Union soviétique qui reçoit l'Étoile d'or, la plus haute décoration de guerre. Ivan épousera Tatiana qui l'a sauvé pendant la guerre. Tatiana, ambulancière , l'a ramassé inconscient sur le champs. À la fin de la guerre Tatiana est blessée, un éclat que l'on ne peut enlever, sous la cinquième côte, aura pour conséquences qu'elle devra éviter tout effort, elle reçoit le conseil de ne pas avoir d'enfants. Malgré cela, elle épouse Ivan, ils ont un premier enfant mort-né et ensuite Olia, magnifique petite fille.
Avec les voix d'Yvan et d'Olia c'est tout un pan d'histoire que me raconte Andreï Makine, la vie en Union soviétique, les dirigeants politiques qui se succèdent : «Avec la rapidité inconvenante d'une bande dessinée mourait l'entourage de Brejnev. Et l'on célébrait si souvent des funérailles sur la place Rouge, au son de la Marche funèbre de Chopin, que les Moscovites se surprenaient à en siffler l'air comme celui d'une mélodie à la mode.», une époque pas si lointaine mais déjà du siècle passé.

Challenge Petits plaisirs 2016 - 210 pages
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Sombres naïvetés ou admiration idéologique ? Cette fille, Olia, croit à la toute puissance de son système politique et à sa mansuétude. Son père - « ce héros de l'Union soviétique » - lui lentement ne semble plus croire à rien. Ni comment faire pour croire. Lui dont les traces d'héroïsme s'effacent avec le temps qui passe et s'estompent dans la tête des jeunes soviétiques. Il a combattu vaillamment ; il s'est conduit en homme honorable et fier pour sa patrie, pour sa famille, pour la mémoire. Maintenant il bat le pavé assourdi par l'alcool ; elle le réchauffe, le fait oublier et l'enfouit dans un manteau de honte. Mais qu'importe puisque ses médailles n'ont plus l'éclat des jours glorieux. L'Union soviétique acclame d'autres soldats : la guerre d'Afghanistan fait rage. Lui, vieillit, est proche de la misère et de la révolte. Il est dépassé par l'époque. Il se sent surtout bafoué, humilié comme le plus misérable moujik. Sa fille accueille vaillamment des hommes d'affaires occidentaux dans un lit d'une chambre d'hôtel pour leur voler des secrets industriels et économiques. C'est une espionne en nuisette qui rêve d'un mariage avec un diplomate pour aller vivre ailleurs : à Paris, Londres... Elle se dégoûte un peu, mais pas trop. le Parti a besoin d'elle et saura la récompenser. Elle aussi est un brave petit soldat qui parfois vacille sur ses jambes. En fait, c'est une vie banale, morne et hiérarchisée. Cette jeune fille est une poupée de chiffon qui aimerait se vêtir de soie, mais le temps passe, le temps presse et alors ?
Cette histoire simple et assez courte prend des allures d'épopée majestueuse, de conte amer et glacé. Je n'emploierai que l'adjectif « beau » pour ne pas inonder ces lignes de tous les synonymes qui me viennent à l'esprit quand je pense à l'écriture d'Andreï Makine. Et ce mot est à la fois juste et insuffisant. Se détache du récit une prose désespérée, réaliste où couve des gemmes poétiques ; un lyrisme contenu et poignant. Une flamme littéraire.
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"La fin de l'homme rouge" de Svetlana Alexievich restera pour moi la révélation de ce que furent dans toutes leur diversité les 'homo sovieticus, loin des clichés véhiculés de l'autre côté du rideau de fer.
Parmi ces figures se détache celle du soldat, du "croyant de la première heure que le seul nom de Staline faisait se lever en toutes circonstances quelle que soit l'adversité - et Dieu sait s'il y en eut, des combats à mener contre l'ennemi, l'âpreté des conditions de vie, la violence politique de la société. Combats dont le dernier fut le plus rude: celui contre l'oubli.
C'est cette figure que Makine met en scène dans ce premier roman autant abouti qu'investi, à travers le personnage d'Ivan, héros national, combattant, décoré, honoré puis peu à peu mis au rebut, confronté à sa fille qui dans les années 80 a suivi les codes et les dérives de l'utopie originelle.
Le récit de la vie d'Ivan des bourbiers du champ de bataille aux lendemains de guerre où tout manque est passionnant, l'évocation de la période trouble qui précéda et accompagna l'essor de Gorbachev est troublante; et par-delà la grande histoire, la relation qui unit ce père et cette fille que tout oppose est profondément émouvante.
Premiers pas d'un grand auteur en devenir.
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Premier roman d'Andréï Makine, je ne m'attendais pas à un roman aussi réussi : un style très fluide, humain, une représentation de la vie sous le régime soviétique toute en finesse, où l'on perçoit bien des choses derrière les faits narrés de manière objective. Une grande sensibilité pour ses personnages que l'on comprend, qui nous touche et nous émeuve dans leurs faiblesses. Une famille typiquement soviétique, du sortir de la guerre jusqu'à la Pérestroika, ses désillusions, son parcours fataliste.
Les adeptes de la Russie, quelle que soit l'époque, adoreront ce petit roman dans lequel toute l'âme russe ressort, avec ses qualités et ses travers.
Une très belle découverte, qui me pousse à continuer bientôt avec un cinquième ouvrage de Monsieur Makine.
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Un livre qu'on ne lâche pas, car les trois personnages d'Ivan, de Tatiana et d'Olia nous retiennent. Une époque où les gens vrais sont trahis, où le mensonge est le seul moyen de se tirer d'affaire. L'Union soviétique est démontée, la gloire militaire aussi, et même l'amour paraît un mensonge. "Comme tout est fragile et étrange ici-bas" : la première phrase donne le ton, qui résonne en continuité avec la littérature russe la plus haute. Porte d'entrée de l'oeuvre de Makine, à lire absolument.
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Roman d'amour ou comédie de moeurs ??? l'amour est là mais tourne au désespoir pour ce héros de l'Union Soviétique le jour où il perd sa femme...et il tourne au vinaigre pour sa fille lorsqu'elle fait le bilan de son dévouement à la patrie...est -elle espionne ? ou prostitué ?
En fait nos héros ne s'apitoient jamais longtemps sur leur sort...ils se sacrifient pour l'Union Soviétique et il faut être fier et fort pour faire honneur à ce titre de Héros et à la médaille qui va avec. Mais parfois ils baissent la garde et constatent à quel point ils sont malheureux.
Un beau roman qui ne peut pas laisser indifférent...
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La fille d'un héros de l'Union soviétique est plus qu'un roman ; c'est de la littérature!

D'abord l'écriture qui coule de source puis, les personnages : le père (le héros), la mère et la fille. Makine raconte en parallèle l'histoire de ces gens et de la Russie sous différents gouvernements.

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Récit des désillusions multiples d'un héros soviétique de la bataille de Stalingrad au cours de laquelle il gagne son étoile d'or qui le rend si fier et son statut de héros. Tous les espoirs sont permis dans l'URSS du "petit père des peuples" en 1945 au lendemain de la victoire. Les déceptions ne tardent pas à arriver : privations, monotonie de la vie quotidienne, rationnement, files d'attente, logements trop petits ou collectifs (ou les deux). Ivan se console avec sa fille, brillante traductrice et diplomate aux affaires étrangères qui gagne si bien sa vie. Il découvre que c'est grâce à d'autres activités moins avouables qu'elle s'en sort financièrement et qu'elle-même est dégoûtée de cette vie.
Atmosphère de l'URSS de la bataille de Stalingrad au début des années Gorbatchev avec en prime la très belle plume de Makine.
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Le thème de ce livre m'importe énormément : la vie quotidienne à l'époque de l'Union soviétique. Dans ce roman, un combattant de la bataille de Stalingrad se rend compte que sa fille a été contrainte de se mettre (et de mettre son corps) au service du régime soviétique. Andreï Makine a la réputation d'avoir un style très fin et je dois reconnaître que ses phrases sont un plaisir à lire. Je suis beaucoup plus critique sur l'organisation du roman que je divise en trois parties : l'histoire du père pendant et après la seconde guerre mondiale, l'histoire de la fille, Olia, la déchéance du père et sa venue à Moscou, et enfin la mort du père. Sur ces trois parties, seule la deuxième, heureusement la plus importante, m'a paru bien construite.
La première partie m'a paru confuse alors qu'elle sert de base à ce qui va se passer dans les années 80. Même chose pour la dernière partie, trop courte certainement et qui ne raconte pas grand chose, si ce n'est peut-être que l'espoir semble mort.
Une autre déception est que la place du féminisme dans l'Union soviétique ne soit pas davantage évoquée et critiquée, entre discours officiels et utilisation contrainte du corps des femmes pour l'espionnage.
Bon, pas encore convaincue par Andreï Makine mais ses autres livres auront l'opportunité de me conquérir.
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SYNOPSIS : Olia est née après la guerre, dans l'euphorie du communisme triomphant. Son père, décoré de l'étoile d'or, est un vétéran enfermé dans un rôle où il se reconnait de moins en moins. La mère nation ne tient pas ses promesses, et Olia elle aussi se retrouve prisonnière du système.
POURQUOI J'AI AIME ce premier roman d'Andréi Makine, écrit remarquablement en français ?car il est rare de pouvoir lire le quotidien de L'URSS, avec un double angle de vue : les désillusions du communisme, et en même temps la version officielle de l'époque. Terrible. 5/5
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