Citations sur Le Nommé Louis Aragon ou le Patriote professionnel (5)
Le prototype du patriote professionnel apatride , celui qui a atteint une espèce de grandeur dans le maniement du bénitier stalinien , est le dénommé Louis Aragon , poète par la grâce des dieux , clarinette par la grâce de Saint Joseph : Louis Aragon , ex-dadaïste , ex-surréaliste , auteur du " Con d'Irène " , du " Paysan de Paris " , du Traité du style " , ex-lui-même ; Louis Aragon qui écrivait : " Qu'il me soit permis , ici , chez moi , dans ce livre , de dire à l'armée française que je la conchie " , ( je cite de mémoire ) -- Qui écrivait comme ça quand il avait du génie : Louis Aragon qui , tel le barde de service de l'Ouzbékistan , s'époumonait : " Hourra l'Oural " -- Qui s'époumonait comme ça quand il n'avait plus guère de génie ; Louis Aragon qui , plus cocardier que feu Déroulède s'égosille de la voix des coqs : " ... jamais éteint , renaissant de sa braise , perpétuel brûlot de la patrie . " Qui s'égosille comme ça quand , en fait de génie , il lui reste des briques .
Mais , peut-être suis-je injuste , peut-être me laissant aller avec complaisance au franc dégout que m'inspire la profession de patriote apatride , suis-je trop content d'accabler le nommé Louis Aragon . L'accabler au point de lui dénier une once de vraie émotion . peut-être au prix de mon écœurement a-t-il gagné d'autres adhésions plus valables , plus désintéressées que la mienne .
" Il y a une poésie de la bassesse " , écrit en se regardant dans la glace , le nommé Louis Aragon , à propos des " pages de journal " ( 1939-1942 ) d'André Gide ; et , dans le même texte , lequel en fait de bassesses est son chef-d'œuvre , il ajoute : " Je sais qu'il ne manquera pas de gens pour dire que vraiment on voit un peu trop d'où me vient la dent que je lui conserve ; " -- Eh bien , Dieu merci non , il ne manquera pas . Trop de gens savent en effet qu'Aragon pâmait d'aise à d'aise à toute virgule échappée de la plume de Gide quand Gide pensait que l'URSS ce qu'Aragon estime obligatoire que l'on en pense , et qu'il ne se lasse pas d'exiger la peau de Gide depuis que Gide ose penser qu'en URSS , on la crève . Trop de gens savent à quels nobles sentiments obéissent les véhémentes protestations d'Aragon contre le retour de Gide " parmi nous qui regardons encore des vides sanglants à nos cotés " -- TROP , trop , trop de gens . Mais si quelque naïf ne le savait point , Aragon en personne se charge de l'apitoyer sur les plaies de son cœur , cette dent , petit naïf , Je la lui garde à cause de ses deux livres sur son voyage au pays de ma flamme . Ce mortel péché -- Aragon ne dormira pas tranquille , Jeanne d'Arc ne cessera de renifler ses larmes -- tant que Gide ne l'expie pas dans son sang .
Le prototype du patriote professionnel apatride, celui qui a atteint une espèce de grandeur dans le maniement du bénitier stalinien, est le nommé Louis Aragon poète par la grâce des dieux, clarinette par la grâce de saint Joseph : Louis Aragon, ex-dadaïste, ex-surréaliste, auteur du «con d’Irène», du «Paysan de Paris», du «Traité du Style», ex-lui-même.
Je ne connais pas de mélange plus curieux de hargne, de glande lacrymale et de constipation chronique que cette dame qui se sent toute chose quand sur un manche à balai on hisse les couleurs de « sa » patrie, ce monsieur qui s’étrangle d’émotion quand bat le tambour de « son » régiment
Que le patriote bêlant dont l’oreille et le foie s’épanouissent au cocorico d’Aragon ne se gêne pas ; il le trouvera dans la poubelle au bas de mon escalier, et il peut l’y ramasser. Et maintenant je vais me laver les mains et me rincer la bouche