AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le colonel ne dort pas (65)

tu étais aussi jeune que moi ton uniforme
presque semblable au mien
sauf le petit écusson là imaginez-vous à quoi
ça tient

la vie et la mort

un écusson de tissu de
rien du tout
voilà à quoi tient l'ennemi
Commenter  J’apprécie          130
L'ordonnance, lui, se tient toujours en dehors du cercle de lumière (qui n'est accessible qu'a partir d'un certain nombre de galons) et il reste donc très concentré sur son étude des couleurs pour ne rien voir d'autre.
Surtout pour ne pas trop voir la chose, l'ordonnance n'imagine pas quel autre mot utiliser, bien sûr qu'il sait qu'il s'agit (qu'il s'agissait) d'un homme, mais vraiment il faudrait faire un effort pour se rappeler que ce fut un homme alors l'ordonnance, dans ses réflexions à lui-même, parle toujours de chose.
Commenter  J’apprécie          20
Il survécut au changement de régime, aux purges, aux procès, parce qu'on ne pouvait pas se passer de son talent, et peut être aussi parce qu'il n'avait jamais été un homme de cour, qu'il était déjà, depuis longtemps, grisé et pour ainsi dire invisible, se fondant presque avec le paysage. (Qui se charge de limoger une ombre ?)
Commenter  J’apprécie          40
c'est un peu comme
une forme de torture très lente
et très raffinée
le tortionnaire torturé
de sa propre main
le persécuteur persécuté
chaque jour dans la pièce du sous-sol
je regarde l'homme dans le cercle de lumière
dans cette lumière trop crue qui me brûle les yeux
à moi qui n'ai plus le droit à
la lumière
je regarde cet homme
cette nouvelle recrue
cet homme qui va devenir mon ombre
(p.74)
Commenter  J’apprécie          30
je croyais n'avoir plus peur de la mort
de l'avoir trop donnée elle est devenue une
habitude une
compagne
une amie une
alliée
mais enfin vous avouerez que ce n'est pas

la même chose

selon l'extrémité


on se place
donner la mort ou la recevoir
ce n'est pas tout à fait
pareil
Commenter  J’apprécie          20
les hommes ont oublié qu'il y a mille façons de voir
et qu'une étoile de loin ça ressemble à

une épingle
Commenter  J’apprécie          30
après la guerre après les Hommes-poissons les
marécages
il n'y avait que le silence
et les médailles les décorations accrochées sur
les poitrines que les âmes
avaient désertées
du clinquant du doré sur une poitrine vide
ça fait joli mais ça sonne creux
Commenter  J’apprécie          20
les morts de guerre ne sont pas des crimes
soldats
nous disait-on
puisque vous avez tué pour une cause
noble
pour la défense de la Nation
pour la Victoire
et dans leur voix tu sentais la majuscule
alors que vie n’en prenait pas
Commenter  J’apprécie          10
 Spécialité
bien sûr on ne me les formula pas ainsi
au départ
non
c’était plus subtil que ça
sécuriser
protéger
et toujours la cause la noble cause noble forcément 
Commenter  J’apprécie          50
Le colonel arrive un matin froid et ce jour-là il commence à pleuvoir. C'est cette époque de l'année où l'univers se fond en monochrome. Gris le ciel bas, gris les hommes, grises la Ville et les ruines, gris le grand fleuve à la course lente. Le colonel arrive un matin et semble émerger de la brume, il est lui-même si gris qu'on croirait un amas de particules décolorées, de cendres, comme s'il avait été enfanté par ce monde privé de soleil.
Commenter  J’apprécie          443






    Lecteurs (650) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1225 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}