Une sale affaire qui commence pour le commissaire divisionnaire Mallock.
Une femme est retrouvée chez elle dans une position étrange, le corps meurtri, torturée, morte.
C'est l'oeuvre macabre d'un tueur ayant déjà un surnom, le maquilleur.
Ce dernier lui vient de sa manie de maquiller outrageusement ses victimes.
Et nous voilà, lecteur passif, à suivre Mallock et son équipe dans cette enquête et à découvrir, comme eux, les nouveaux corps que le ou les meurtriers sèment sur son chemin tortueux ainsi que les maigres indices qu'il(s) laisse sur son passage.
Fort heureusement, le commissaire est doté d'un don qui lui permet, une fois sous domination de substances illicites, de "voir" dans la tête du tueur.
Par ce procédé, des informations codées lui sont révélés lui permettant ainsi d'évoluer dans son enquête.
Difficile de noter ce livre qui ne m'a pas totalement convaincu mais pourvu aussi d'éléments très intéressants.
J'aimerai finir sur les bonnes choses donc je vais commencer par les mauvaises.
Le scénario général, d'abord, ne m'a pas semblé sortir des sentiers battus de ce genre de littérature :
Un commissaire, trouvant des corps au fur et à mesure, coursant un sérial killer et qui se rapproche petits à petits de lui en suivant des indices...scénario linéaire, simple. Exit les rebondissements qui nous coupe le souffle et les montages alambiqués qui nous perdraient. Dommage.
Le don de Mallock ne m'a pas non plus séduite. Un peu trop facile à mon goût, me donnant l'impression de masquer les difficultés de l'auteur de faire avancer son équipe par des moyens plus concrets.
Enfin, j'ai vraiment été déçue de trouver le coupable avant Mallock.
C'est toujours frustrant de ne pas avoir la surprise lors de la révélation finale.
Et malgré cela, je lui mets 4 étoiles.
J'ai hésité mais les bons points m'ont donné envie de continuer ma lecture et même de lire les autres aventures de Mallock :
D'abord Mallock lui même ! C'est un personnage complexe : bourru, fort mais avec ses blessures.
Certes, c'est le packaging typique pour un commissaire de thriller mais l'auteur l'a rendu vivant avec des phobies, de la sensibilité, un côté gauche touchant avec la gent féminine et des pensées très réalistes.
C'est aussi cela qui m'a poussé à poursuivre
Les visages de Dieu : le style de Mallock, l'auteur.
Au début, il a fallu que je m'habitue à son style très métaphorique mais ensuite se fut un régal.
C'est vivant, une écriture presque parlée mais aussi poétique, créant des images émouvantes (cf. la citation relatant le rêve de Mallock avec un ange que j'ai mis sur Babelio. Passage que j'ai trouvé tout simplement... beau.) mais aussi des images sublimement atroces.
L'auteur nous parle de cet esthétisme des scènes de crime que ressent son personnage principal.
Ceci provoque chez lui dégoût mais aussi attirance.
Et on le comprend car Mallock (l'auteur) arrive à nous faire la description de ces scènes de manière à nous les faire "voir" ainsi, comme un artiste nous décrivant une oeuvre représentant une scène atroce mais nous faisant en même temps l'éloge des valeurs esthétiques, matérielles de cette même oeuvre.
Cette sensibilité artistique qui se ressent chez les deux Mallock et ce don pour créer des images a été pour moi la force de ce livre.
Ce fut donc la découverte des deux Mallock. Une rencontre ambigu mais intéressante que je renouvellerai très certainement.