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Critique de JosephAlexianHeartfire


• « 𝔏𝔞 𝔐é𝔠𝔞𝔫𝔦𝔮𝔲𝔢 𝔡𝔲 𝔠oe𝔲𝔯 » 𝔡𝔢 𝔐𝔞𝔱𝔥𝔦𝔞𝔰 𝔐𝔞𝔩𝔷𝔦𝔢𝔲, 𝔭𝔲𝔟𝔩𝔦é 𝔠𝔥𝔢𝔷 𝔉𝔩𝔞𝔪𝔪𝔞𝔯𝔦𝔬𝔫.

• La critique de ce roman est une occasion spéciale pour moi, car ce livre revêt une importance majeure dans ma vie, et notamment à la période de mes années d'adolescent. Je sais que ce livre a été lu et critiqué à de très nombreuses occasions (651 critiques sur Babelio au moment où j'écris ces lignes), et que probablement tout a déjà été dit à son sujet. C'est pourquoi je vais faire les choses différemment aujourd'hui, en exprimant mon point de vue littéraire et ce que représente ce roman à mes yeux. J'ai profité de l'occasion de cette relecture pour visionner le film d'animation adapté sous le nom : "Jack et la mécanique du coeur", dont je vais consacrer un paragraphe plus bas. Je vais également parler de l'album du groupe Dionysos, dont Mathias Malzieux est le chanteur. Cette critique sera donc bien plus longue qu'à l'accoutumée, peut-être même trop, c'est pourquoi je vous invite à seulement lire les passages qui vous intéressent.. Allez, c'est parti, et rassurez-vous, il n'y aura aucun spoil !

• Avant d'écrire la critique en elle-même, je vais vous raconter la rencontre avec ce petit livre. Je suis tombé dessus par le plus grand des hasard lors de mes recherches de livres, dans un local revendant des occasions à petits prix. C'est en faisant défiler mes yeux devant les bibliothèques que j'ai été interpellés par le titre de ce roman, et c'est en retirant celui-ci de l'étagère que je fus conquis.

~ 𝑳𝒆 𝒍𝒊𝒗𝒓𝒆 ~

• Visuellement, cette couverture claque ! Elle est tout bonnement magnifique, tout dans son design était fait pour m'amener à l'aimée. La simplicité des couleurs, le jeu d'ombre, la typographie du titre et du nom de l'auteur, les personnages dessinés dans un style que j'affectionne particulièrement, l'onirisme lattant de la scène.. Un travail d'orfèvre qui répond parfaitement à mes attentes d'une belle couverture. Et pour parfaire le tout, l'histoire est tout aussi jouissive.

• le récit de notre jeune Jack est tout bonnement incroyable de par ses qualités d'écriture et de narration. Un mélange étrange entre noirceur et poésie, se complétant dans une parfaite harmonie. Passionnante, entrainante et addictive tout à la fois, même après l'avoir relu plusieurs fois, bien qu'il faut avouer que je suis LE bon client. C'est une histoire d'amour pas comme les autres, qui d'une certaine façon casse les codes établis pour nous proposer une expérience rafraîchissante. L'auteur parvient avec brio à nous illustrer toutes les facettes de la romance, dans un délicieux ton doux-amer. Car oui, cette aventure est loin d'être rose bonbon, et réserve des chamboulements à ses lecteurs, un maelström de sentiments confus et contradictoires. La fin est exceptionnelle, tant elle est inattendue et nous pousse à la réflexion. Mathias Malzieux nous écrit une histoire d'une humanité troublante dans sa façon d'être réel dans un univers si fantaisiste.

• Ce qui fait également la qualité d'un tel écrit, provient bien évidemment de son univers, et surtout des personnage peuplant celui-ci. le casting général dégageant un charisme et un charme fou, la palme d'or revenant pour moi au personnage de George Méliès, inspiré par l'homme du même nom ayant bel et bien existé, mondialement connu pour être l'un des pionniers dans les techniques de cinématographie, et notamment pour "Le Voyage dans la Lune" de 1902. Ce personnage, qui arrive comme un cheveu sur la soupe lors du voyage de notre jeune Jack, est un excellent orateur qui n'aura de cesse de nous inspirer, un sympathique charmeur décousu que l'on ne peut qu'apprécier. Jack arrive en deuxième place des protagonistes, celui-ci étant rapidement attachant malgré ses défauts, l'écrivain aimant à rendre ces personnages véritablement humains, avec des failles et des côtés moins brillants, rendant l'expérience immersive. La famille de fortune de notre héros n'est pas non plus étrangère à l'ambiance rapidement confortable du récit, celle-ci offrant des moments mémorables et drolatiques. Même l'antagoniste principal de cette histoire nous charme de par sa stature, et son imposante carrure nous marque l'esprit. Reste l'élégante Miss Acacia qui étrangement m'aura bien moins marqué, car elle représente l'image trop simple de la jeune femme que l'on peut voir dans la vie de tous les jours, un peu de substance et d'histoire la concernant n'aurait pas fait de mal, tant une certaine distance semble s'installer entre elle et le lecteur..

• Si le livre m'a tellement enchanté, ce n'est pas uniquement dû à ses qualités narratives, mais au sens qu'il représente à mes yeux. le titre était déjà évocateur à mes, ayant toujours comparé mon coeur à un système d'engrenages, dont les rouages grippés ne savaient assimiler correctement les sentiments.. Comme Jack, d'une certaine façon, j'aime de travers. Toujours en décalage avec mon époque et mon entourage, même si le temps semble soigner ces maux existentiels, je reste un étrange original. le livre ne m'a pas guérie, cela serait exagéré, mais il a su me montrer que ma vision du monde n'était pas unique et qu'une échappatoire était possible.. Et c'est un peu ce que l'on devrait tous pouvoir trouver lors du passage de l'adolescence.

~ 𝑳𝒆 𝒇𝒊𝒍𝒎 ~

• Est-ce que le film m'a tout autant fait chavirer le coeur ? Non, mais il faut lui reconnaître une singularité et une beauté des plus marquantes. le film n'est pas une bête reproduction mot pour mot, et prend de grandes libertés avec l'intrigue générale. Même si l'idée d'une copie conforme au roman ne m'aurait pas déplu, tant je l'adore, je ne peux que valider cette version pour ces bonnes idées. Les scènes ajoutées au film d'animation sont pour la plupart franchement intéressantes à voir, car elle offre à certains personnages et à certaines situations un coup de projecteur bienvenu. C'est notamment le cas pour la belle Miss Acacia, qui brille de mille feux dans ce film, lui offrant une véritable histoire et une attractivité délicieuse. Celle-ci est doublée par une Olivia Ruiz qui nous charme rapidement de sa voix séduisante et mélancolique. Georges méliès y est bien évidemment là encore époustouflant, bien que certains passages diffèrent grandement du livre, celui-ci offre des scènes magiques et enchanteresses. Et là encore le casting vocal de celui-ci est tout simplement parfait, car c'est le grand Jean Rochefort qui se prête au jeu, un monsieur terriblement charismatique et classe, à l'image de notre personnage. le rôle du rival amoureux de Jack est doublé par Grand Corps Malade, qui rien qu'a sa voix provoque des frissons et une tension pesante, avec une forte présence. D'autres surprises sont réservées aux spectateurs, dans le casting vocal, les chansons tirés de l'album de Dionysos (le groupe dont le chanteur est l'écrivain du roman) que j'ai apprécié dans le film, mais pas en dehors, les danses et les chants de Miss Acacia, les rêveries de Jack, la poèsie et la noirceur toujours autant présente, la fin qui change radicalement du livre.. Un pur bijou de l'animation française, qui a de plus eu le privilège d'être réalisé et scénarisé par l'auteur lui-même, et ça, c'est assez rare mine de rien !

~ 𝑳𝒂 𝒑𝒆𝒕𝒊𝒕𝒆 𝒗𝒐𝒊𝒙 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒊𝒏 ~

• Je pense que cela ne fait aucun doute, j'ai adoré ce livre et je continue de l'aimer après tant d'années, Mathias Malzieux étant devenu l'un de mes auteurs à suivre, avec une place de choix dans ma bibliothèque. Je n'ai à ce jour lu qu'un de ces autres romans, qui m'a peut-être moins emballé, mais qui a le mérite d'être, encore une fois, unique en son genre. Si vous ne l'avez jamais lu, je ne peut que vous conseiller "La Mécanique du coeur ", qui ne vous plaira peut-être pas, mais aura au moins le mérite de vous offrir quelque chose d'inédit.

𝕷𝖊𝖘 𝖆𝖎𝖌𝖚𝖎𝖑𝖑𝖊𝖘 𝖉𝖊 𝖒𝖔𝖓 𝖍𝖔𝖗𝖑𝖔𝖌𝖊 𝖘𝖊 𝖈𝖆𝖑𝖒𝖊𝖓𝖙 𝖊𝖓𝖋𝖎𝖓..
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