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Critique de Alfaric


Avec leur série "Tomoë", le scénariste Jack Manini et le dessinateur Tieko, joliment aidé aux couleurs de Dominique Osuch, veulent nous conter les dernières heures du Shogunat Ashikaga et les sombres heures de la Guerre d'Onin qui aboutit au chaos généralisé de la période Sengoku…
D'un côté nous avons le game of thrones de Kyoto, avec le mikado qui a délégué ses pouvoirs au shogun, et le shogun qui a délégué ses pouvoirs au kanrei… Les clans aristocratiques menés par Hosokawa et Yamana sont à couteaux tirés, et tout le monde voit une ouverture dans le fait que le shogun sans descendance mâle rappelle son frère d'un monastère pour l'associer au pouvoir. Mais c'est sans compter sur Sei, soeur de Yamana, épouse d'Hosokawa et amante du shogun qui intrigue à qui mieux mieux pour remporter le jackpot et leur damner le pion !
D'un autre côté, nous avons le seigneur pirate Yoshinaka, une sombre brute persuadée d'être porté par le même destin que son homonyme de la Guerre de Genpei entré dans la légende. Il souhaite reformer un couple terrible avec l'héritière de la guerrière Tomoë Gozen amante et vassale de son supposé aïeul, mais faute de la trouver il est prêt à tout et au reste pour la fabrique de toutes pièces (quitte à torturer son propre père et son propre fils pour y parvenir). Nous suivons ainsi le calvaire de la jeune Sayo renommée Tomoë, qui au coeur des combats semblent acquérir d'étrange pouvoirs sur l'eau quand ses yeux passent du noir au bleu…

Une chouette bande dessinée historique, d'autant plus que le spécialiste Julien Peltier explique tout ce que lecteurs et lectrices doivent savoir pour l'apprécier à sa juste valeur. Mais le résultat a autant les qualités de ses défauts que les défauts de ses qualités : c'est très/trop classique. Toutefois cela sent bon les bds des années 1990 et on retrouve tout le charme de la collection Vécu de chez Glénat, avec le Japon à la fois beau et cruel du cycle "Le Vent des Dieux" de Patrick Cothias et Philippe Adamov (ou d'autres se souviendront de la série "Kogaratsu"). La différence se fait sur la progression des techniques scénaristiques et graphiques, et je félicite les éditions Bamboo de nous avoir offert une oeuvre très soignée tant sur le fond que sur la forme ! (même si j'aurai sans doute préféré qu'on s'attaque directement à l'adaptation BD du "Heike monogatari" ^^)
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