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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans la famille Mann, le prix Nobel de littérature est bien sûr le plus connu et pourtant, ce sont tout d'abord des nouvelles de son fils Klaus Mann que j'ai lues, et maintenant ce document de sa soeur Erika…
Elle y dresse le portrait d'une petite ville du sud de l'Allemagne en 1930 et le tableau qu'elle décrit est saisissant et prenant. On a beau savoir ce qui se passait dans les années 30 en Allemagne, la façon dont la vie quotidienne de chacun est touchée, des classes moyennes aux paysans pauvres, des commerçants aisés aux chefs d'entreprise, révèle des aspects méconnus et haïssables. L'absence de liberté individuelle était pratiquement totale, et ces nouvelles révèlent mieux que de grandes analyses comment il était difficile, pour ne pas dire insurmontable, de tenter de s'opposer aux nombreuses lois, plus iniques les une que les autres, qui régissaient le quotidien. Les commerces et entreprises déclarés pas assez rentables étaient obligés de fermer, leurs patrons envoyés pour travailler à l'armement de la nation, alors que le dit armement n'avait jamais auparavant été d'une aussi piètre qualité pourtant. Les exercices répétés et obligatoires d'entraînement pour tous, les restrictions de nourriture sous le prétexte que « les gens avaient mangé trop de viande », l'injonction d'avoir au moins quatre enfants pour ne pas passer comme anti-patriote, l'encouragement à la dénonciation, et bien d'autres lois particulièrement absurdes, dressaient des murs qui empêchaient de tenter la moindre réaction, opposition, combat.

Le texte en langue originale a été perdu, et le texte présent est une nouvelle traduction française à partir de la nouvelle traduction allemande qui est elle dérive du texte américain paru en 1940 ! La forme de ce livre est originale, dix nouvelles retracent des destins individuels, mais ce répondent et se complètent l'une et l'autre. Des documents d'actualité de l'époque, décrets, discours, articles de journaux rapportés par l'un ou l'autre des personnages confèrent une authenticité aux textes qui font froid dans le dos en général, et rassurent parfois sur la capacité humaine à réagir devant la folie organisée par un état.
Un document indispensable à garder dans sa bibliothèque !
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Dix nouvelles qui se passent dans une petite fille d'Allemagne des années 30. Ces nouvelles s'entrelacent et l'on retrouve certains personnages d'une histoire à l'autre.
Cs textes ont fait évoluer mon image de cette période en Allemagne.

Un livre que je recommande.
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La guerre n'a pas encore éclatée, imaginons un touriste se promenant dans une petite ville riante, proprette, fleurie, une petite ville disons ...de Bavière. Un étranger qui la visite la trouverait pimpante, une ville où il fait bon vivre, « seuls les drapeaux rouges bruissaient dans le vent ».Ce n'est pas tout à fait une ville comme les autres.

C'est le premier récit du livre qu' Erika Mann écrivit en 1940.
Comment faire comprendre, expliquer, dénoncer ce qu'est devenu son pays sous la botte nazie ? Erika Mann va tenter de le faire à travers une dizaine de récits qui vont petit à petit passer de la douceur trompeuse, à l'inquiétude, à l'incompréhension, à la peur jusqu'à la terreur pure.

Que va faire le patron d'une usine qui découvre que sa secrétaire, dont il est tombé amoureux, est à moitie juive ?
Pouvait-on imaginer qu'un paysan soit arrêté parce que dans le gosier de ses poules on a trouvé de l'orge, nourriture interdite par le régime en place, cela pourrait prêté à sourire si ...
Quand la bêtise s'en mêle une jeune fille est poussé au suicide par les ragots....
Que penser de cet homme qui la nuit falsifie ses livres de comptes non pour cacher des bénéfices mais au contraire pour enfler son chiffre d'affaire par crainte de voir son entreprise désignée comme inutile.

Pas de grand plaidoyer, c'est à travers des scènes de la vie quotidienne d'une ville sans nom que l'on voit petit à petit se mettre en place le système qui broie les individus, qui les rend lâches, qui les pousse à l'indifférence coupable ou à la résistance héroïque. La délation devient la règle, la bêtise est récompensée,
Pasteur, professeur d'université, médecin, tous les citoyens sont soumis au même dilemme, sont tentés par la même lâcheté.

Une préface et une post-face présentent très bien les circonstances dans lesquelles fut écrit ce livre, le parcours de son édition. Il est traduit pour la première fois en français.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Le livre d'Erika Mann, fille de l'écrivain allemand Thomas Mann, est publié en 1940 aux Etats-Unis où elle vit en exil. Ce cycle d'histoires sur la vie quotidienne d' une ville provinciale allemande entre 1935 et 1939, basée sur des faits réels, nous éclaire sur le fonctionnement du nazisme et son emprise sur la population. Désinformation et terreur sont les armes utilisées par le régime. Ici et là, des consciences s'éveillent, s'interrogent et résistent.
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Dans une petite ville de Bavière, dans les années qui précèdent le début de la seconde guerre mondiale, différents personnages expérimentent la perte des libertés individuelles et la montée de la terreur liées au régime nazi. Un régime dont la plupart d'entre eux pensaient au départ qu'il n'affecterait pas leurs vies, voire même auquel ils étaient favorables.

Ecrit en 1939 en allemand, l'ouvrage est paru peu après en traductions américaine, française et espagnole. le manuscrit est perdu et les éditions contemporaines ont été faites à partir de ces plus anciennes. le récit adopte une forme romancée mais Erika Mann (la fille de Thomas et la soeur de Klaus) affirme que toutes les histoires qu'elle rapporte sont basées sur des faits réels. Elle s'est appuyée notamment sur des discours de dirigeants nazis ou sur la presse du parti dont les références sont citées en fin. Il y a aussi une préface de la traductrice Danielle Risterucci-Roudnicky et une postface de Irmela von der Lühe, biographe d'Erika Mann qui présentent le livre et son auteure.

Je découvre un pays où les restrictions et l'inflation poussent agriculteurs et commerçants à mettre la clé sous la porte pour aller s'engager dans des usines d'armement qui produisent des avions qui s'écrasent et des chars qui explosent (ça, cela me surprend car ce n'est pas l'impression que m'avait laissé la guerre éclair). La durée des études est raccourcie et la carte de membre du parti nazi sert de référence à des étudiants médiocres pour être engagés comme médecins. Les salaires baissent, les civils sont requis pour le travail obligatoire et ne mangent plus à leur faim, la santé de la population se dégrade.

Je me rends compte en lisant cet ouvrage que, si j'ai pas mal lu sur les méfaits des nazis hors de l'Allemagne, je suis peu documentée sur la vie quotidienne dans l'Allemagne nazie. Un oubli qu'il va falloir que je répare.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Ce texte édité en 1940 est bien plus qu'un roman. C'est un document exceptionnel écrit par la fille du célèbre Thomas Mann. Il met la lumière sur une dizaine de tranches de vies, juste avant la guerre, en Allemagne, dans un quotidien étroitement lié au nazisme. Il est industriel, prof, journaliste, médecin, pasteur, paysan, ... Elle est secrétaire, mère de famille... Ils sont un couple d'amoureux ... La vie pourrait être si simple, mais la propagande engendre la peur, la lâcheté ou la résistance.
Erika Mann précise que les crimes et les martyrs ne sont pas la règle, mais des exceptions, autant sous le Troisième Reich qu'ailleurs.
Les destins croisés de ces êtres "normaux" est décrit d'une manière très simple et lorsque le totalitarisme pointe son ombre, alors, les mots les plus justes plongent le lecteur dans l'effroi de la suggestion, du non-dit.
Un livre qui fait froid dans le dos, certes, mais indispensable au devoir de souvenir.

Lien : http://bibliobleu.blogspot.fr/
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Ce livre est écrit en exil par Erika Mann, de la famille de Thomas Mann. Erika a été très tôt critique du régime, notamment.en créant ses cabarets à Munich, "le moulin au poivre", et ensuite en Suisse, à Genève. C'est une peinture d'une petite ville de la société allemande des années 30. Elle l'a écrit en Anglais, première édition, parce qu'elle voulait expliquer aux Américains l'ignominie du système nazi. le livre s'adresse plus aux étrangers qu'aux Allemands quand elle l'écrit. Les dix histoires nous font rentrer dans le quotidien des petites gens, étudiants amoureux, paysans, ouvriers, pasteur, prof de droit, petit patron et même chef de la gestapo, en Allemagne. Ceux-ci sont contraints par la propagande et la brutalité d'hitler et de ses SA. Dans ces histoires, le régime décide de ce qui est bon ou pas dans l'économie, l'alimentation, la morale, la justice, le droit, le travail. Les nazis peuvent tout se permettre jusqu'à l'absurde. Par exemple, Goebbels voulaient que les Allemands fassent 4 enfants minimum (Hitler en sera incapable) et en même temps les nazis diminuaient les salaires alors les familles n'avaient pas de moyens pour survivre. Une histoire montre par l'absurde encore comment le régime ne maintenait par idéologie que l'activité rentable, obligeant les petits entrepreneurs endettés à arrêter leurs activités, trop faibles. Toutes les heures étaient "décisives" et donc tout manquement à la politique du parti était punissable de prison où de camp de concentration, ce que deviendra le pays. Une des histoires montre Eberarht, chef de la gestapo, qui ne supportera plus la politique de chasse aux juifs, il les avertira avant leur arrestation et fuira de l'Allemagne. E.Mann montre que la liberté individuelle ne vaut plus rien face au devoir collectif, les règles, imposés par le NSDAP. Cela se passe avant la guerre de 33 à 39, et on voit bien comment les nazis on infiltré toute la société. C'est facile à lire et un livre important car il montre que les Allemands n'étaient pas convaincus et pas tous militants de cet horrible régime. Mais le nationalisme a pourri la société. Erika Mann était une antifascite et son message passe bien à travers ces nouvelles. Ces récits pourraient paraître politiques mais on est loin du discours idéologique, c'est plus une démonstration de l' oppression du régime montrée dans le quotidien des Allemands de l'époque. Ceux qui aiment Kafka ne seront pas déçus !

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Un livre très intéressant, très bien écrit et qui nous dévoile la vie des Allemands lors de la montée en puissance d'Hitler entre 1935 et 1940, qui était loin d'être rose.

C'est le premier livre que je lis sur le quotidien des allemands pendant cette période là et j'ai vraiment été surprise. Je pensais (à tort) que leur vie avait été améliorée avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir, raison pour laquelle ils l'avaient suivi avec autant d'abnégation alors qu'en fait pas du tout...

Ce livre est très instructif.
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Très intéressant pour comprendre la mentalité des allemands à la fin des années 30. A lire en complément de Seul dans Berlin pour ceux qui seraient intéressé par ce genre de documents.
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Une lecture scolaire sollicitée par le professeur d'histoire de mon fils.
Je dis merci à ce professeur car j'ai pu ainsi me plonger dans ce récit, ce pan de l'histoire allemande que je ne soupçonnais pas.
Livre très bien écrit. Lecture ô combien édifiante !
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