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Mon avis
Témoignage très fort de la vie parallèle de clandestins qui ont fui leur pays pour essayer de survivre en France et surtout travailler dans n'importe quelles conditions pourvu qu'il y ait un peu de salaire. Ils peuvent devenir des esclaves de ces négriers qui les insultent, les humilient, les font crever à la tâche mais il leur reste une chose que personne ne peut leur prendre l : leur dignité et leur volonté de survivre pour les leurs restés au pays.
Dans ce livre ils ont la chance de se rencontrer : le moldave, le Bangladais et le somalien et sa jeune fille qui a l'âge de sept ans a subi l'excision. Il veut la faire « découdre » et est prêt à payer le prix fort. C'est un vétérinaire qui s'en occupera…
Le Somalien et ses frères sont effeuilleurs de roses la nuit, vous savez ces jeunes gens venus d'ailleurs qui parfois viennent nous proposer des roses dans les brasseries ou restaurants, quand ils ne se font pas « vider » .
Je ne verrai plus jamais ces hommes de la même façon et je me promets de leur acheter une rose quand j'en rencontrerai un.
Un bon témoignage sur les horreurs, les difficultés non pas à vivre mais à survivre en parallèle d'une société qui sait très bien qu'ils existent mais ne veut pas les voir.
Quand un couple essaie de s'investir pour donner un peu de confort à nos personnages du roman, ils ont toute la copropriété qui veut faire une pétition : ils craignent pour leur sécurité… le monde est égoïste et ce roman nous le démontre encore une fois.
Mais il faut aussi retenir l'espoir insensé de ces hommes devant leur destin et leur désir de survivre et surtout leur solidarité face à tout ce qu'ils peuvent subir de pire.
Bravo à l'auteur
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Les chemins de Virgil le Moldave, Chanchal le Bangladais et Assan le Somalien accompagné de sa fille Iman vont se croiser un jour à Villeneuve-Le-Roi en région parisienne.

Ces quatre exilés ont fui respectivement leur pays touché par la guerre, la violence ou la misère et sont venus en France dans l'espoir d'un avenir meilleur.

Mais la réalité va vite reprendre le dessus. Ces hommes sont désormais sous-exploités, sans-papiers, et vivent dans la peur constante d'être arrêté.

Malgré tout, ils vont se battre, s'entraider et faire preuve de solidarité pour surmonter les obstacles car leur instinct de survie est inébranlable.

Dans ce récit, nous basculons en 1992, période où la crise des migrants ne fait pas encore débat.

Tout au long de ma lecture, j'ai été portée par la plume exceptionnelle de Pascal Manoukian, ancien reporter qui, grâce à son expérience sur le terrain, nous livre une histoire terrifiante de réalisme.

On partage ainsi la souffrance de ces clandestins, leur détresse. le voyage que chacun d'eux a effectué pour arriver jusqu'en France est tout simplement inhumain et les conditions de transport effroyables. Beaucoup n'en réchapperont pas.

Je suis ressortie du récit les larmes aux yeux, touchée par ces portraits et par le dénouement du roman. Un livre qui a changé ma perception de l'immigration et m'a fait comprendre les raisons de leur exil.

Un récit fort, bouleversant, percutant et rempli d'humanité. Je n'ai pas assez de mots pour décrire ce livre, à quel point il est essentiel de le lire, de le partager afin de nous ouvrir les yeux sur la réalité dramatique de la condition des migrants. Un roman coup de poing incontournable sur un sujet malheureusement toujours en plein coeur de l'actualité.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Un livre très dur mais qui nous fait mieux comprendre les raisons qui poussent les immigrés clandestins à fuir leur pays et leurs conditions de vie lorsqu'ils arrivent en France. Nous connaissons ces faits par les médias mais cet auteur, journaliste, a bien fait d'écrire un roman qui nous permet d'être totalement dans la peau des personnages et de prendre conscience de ce drame du XXI e siècle.
C.Meaudre
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C'est un livre magnifiquement bien écrit.
Les mots sont justes, à la fois d'une grande violence mais d'une grande douceur pour se représenter en images l'histoire.
C'est une écriture qui m'a beaucoup plus. le quotidien des migrants qu'on croit connaitre ou tout du moins imaginer nous cassent nos certitudes. Les personnages sont d'une grande humanité. La vie avec eux d'une extrême violence.

Le roman se passe en 1992 mais il n'a pas d'age . Sur ce sujet l'histoire se répète en permanence ça pourrait être aujourd'hui, je ne souhaite pas demain, mais l'homme est il capable de retenir et d'apprendre du passé.
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Virgil, Chanchal, Assan et sa fille Iman. 4 personnes qui ne semblaient avoir rien en commun de prime abord. Tous viennent de pays différents, Moldavie, Bangladesh ou encore Somalie, et se retrouvent au même endroit: la banlieue de Paris. Tous ont quitté leurs pays, et enduré les pires épreuves pour y parvenir. Et pourtant, ce n'est pas l'eldorado dont ils rêvaient. On suit leurs parcours, les difficultés qu'ils ont du traverser pour arriver en France, et surtout, les difficultés auxquelles ils doivent faire face pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.
Le récit est touchant, on se rend compte de la condition de vie des migrants, mais aussi leurs conditions de travail. Payés au lance-pierres, pour un travail dangereux. Dormir dans des lieux insalubres, se battre au quotidien pour tout.
J'ai bien aimé ce roman qui nous fait prendre conscience de la chance que nous avons. Toutefois il n'est pas à la hauteur, selon moi, de « Ce que tiens ta main droite » du même auteur, beaucoup plus poignant et que je vous conseille!
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Ça déchire, ça dérange. On se sent si impuissant devant ces parcours tragiques et pourtant si ancrés dans le présent. Ce livre m'a fait ouvrir les yeux, et comprendre différemment ces destins et ces parcours de vie. A mettre en toutes les mains.
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Les échoués c'est une histoire de fuite. de réfugiés qui ont tout perdu et vont perdre encore plus. Perdre leur dignité puis perdre espoir.
Les échoués c'est la somme de guerres civiles, rébellions et crises humanitaires. Mais avant tout, c'est la rencontre de 3 vies sur le sol français.

VIRGIL
Un moldave qui a fait la promesse à sa femme de lui bâtir un avenir meilleur après l'indépendance de la Moldavie. Une terre qui s'est épuisée à la lutte et gît sur le bas-côté du paysage européen sans plus aucunes ressources à offrir.

CHANCHAL
Un Bangladais de 19 ans qui a du laisser sa famille en proie aux moussons et cyclones qui ravagent son pays. Il vous fera changer de regard sur les vendeurs de roses. Croyez-moi !

ASSAN
Un Somalien qui a été contraint de quitter précipitamment son pays en guerre. Partir sans sa femme et ses enfants massacrés. Partir avec sa seule fille survivante, mais mutilée.

Trois hommes avec le même but.
Fuir. La misère.
Fuir. Pour une vie meilleure.
Fuir. Pour se reconstruire.
Un même chemin de fuite qui les amènera à se croiser. Une fuite en avant qui les contraindra à faire deux pas en arrière, car la France n'est pas la terre d'accueil tant espérée.
Douce illusion.

•••

Ancien reporter de guerre, Pascal Manoukian livre un témoignage réaliste et travaillé sur la condition des réfugiés. L'écriture est belle mais n'y cherchez pas du suspense. D'ailleurs, j'ai une nette préférence pour son livre plus "romancé" : Ce que tient ta main droite t'appartient. Une petite bombe à lire absolument ! La thématique est encore plus dure mais si bien racontée.
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Je me souviens, lors de sa sortie, d'un concert de louanges. Et c'est vrai, "Les échoués" compte de nombreuses qualités.

En suivant le parcours de quatre migrants quittant leurs pays pour la France, Pascal Manoukian nous immerge dans un quotidien dont il n'omet aucune des difficultés, des dangers, des vexations et des violences.

Virgil a laissé derrière lui, en Moldavie, sa femme bien-aimée et leurs trois garçons, pour tenter de gagner sur les chantiers français l'argent qui lui permettra de rembourser la dette contractée auprès des mafieux qui, depuis la chute de l'URSS, ont la mainmise sur tous les niveaux de l'économie du pays.
Chanchal, orphelin, a fui quant à lui la pauvreté du Bangladesh, et tente de vendre ses roses aux amoureux attablés sur les terrasses parisiennes.
C'est la guerre, enfin, qui a poussé Assan à quitter la Somalie, emmenant avec lui sa fille Iman, dont il rêve de faire libérer l'hymen cousu au nom d'un Dieu auquel, après avoir assisté au massacre du reste de sa famille, il ne croit plus vraiment...
Ces quatre personnages, au fil de leur périple, vont se rencontrer, nouant une belle histoire de solidarité -une denrée rare, y compris entre des migrants qui ont apporté avec eux leurs antagonismes ethniques-, d'amour et d'amitié, malgré leurs sordides conditions de vie.
"Il faut être prêt à tout arracher à plus misérable, plus fragile, plus découragé que soi. C'est ça aussi, la clandestinité".
Car rien ne nous est épargné du cauchemar promis à ces êtres pour lesquels l'ailleurs, plus qu'un rêve, est une échappatoire, parfois la seule chance d'une survie devenue impossible dans leur pays dévasté par des maux auxquels leur nation d'accueil n'est pas toujours étrangère...
Aux conditions effroyables qui entourent leur migration vers leur pitoyable Eldorado, succèdent celles de la misère et de la brutalité qui les attendent au bout du voyage. S'abriter, manger -et surtout, ne pas tomber malade-, échapper aux matraques de ceux qui les jugent hautement indésirables pour tomber volontairement dans les griffes de ceux qui, leur reconnaissant à peine un statut d'être humain, les exploitent pour quelques euros par jour... un véritable chemin de croix qu'il faut, chaque jour, réemprunter...
"Trois choses importent quand on est clandestin. Conserver de bonnes dents pour se nourrir de tout, avoir des pieds en bon état pour être toujours en mouvement, se protéger du froid et de la pluie pour rester vivant. le reste est superflu. La propreté, l'estime de soi, l'apparence, le confort, il faut savoir renoncer à tout."
Les migrants constituent ainsi le peuple d'un monde parallèle, que l'on côtoie sans le voir...

L'un des mérites de ce roman est, en nous faisant approcher la réalité de ce calvaire avec sensibilité et sans misérabilisme, en donnant à ces déracinés un visage, un nom, une histoire et un passé, de les humaniser, et de leur rendre ce droit à la dignité que voudraient nous faire occulter certains discours populistes...

Pascal Manoukian s'y veut également prophétique, en évoquant à plusieurs reprises dans son récit qui se déroule au début des années 90 la crise migratoire à venir, dont ses héros ne représentent que les prémices, ainsi que la montée des extrémismes qu'elle engendrera.

Un roman à la fois intéressant et émouvant... j'émettrai cependant quelques bémols qui m'empêchent de me joindre au concert de louanges évoqué plus haut, suscités par des points qui nuisent selon moi à la crédibilité du récit. Il y d'abord cette capacité des migrants mis en scène à s'exprimer dans un français trop correct -parfois même soutenu-... et puis, j'ai eu du mal à me laisser convaincre par les heureux hasards qui à un moment se succèdent, notamment par l'intervention de ces bons samaritains qui prennent les héros sous leur aile. J'aurais bien sûr aimé y croire, mais tant de générosité désintéressée opposée à la pourriture ambiante, j'ai trouvé ça un peu manichéen, et que ça finissait par verser dans la fable...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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3 parcours, 3 pays fuis à cause de la guerre ou de la pauvreté. Ce roman dans sa première partie retrace de manière forte ces périples et ce qu'endurent tous ces hommes et femmes qui ne souhaitent qu'une chose, arriver en Europe. le trajet, comme l'arrivée et ce que l'ont peut difficilement appeler l'installation en France sont racontés de manière forte, sans pathos, parfois crûment mais cela semble réaliste.
Sans dévoiler la fin, je trouve que le roman perd peu à peu de sa force et le dernier quart m'a semblé moins crédible, j'ai trouvé qu'on perdait l'écriture du début, engagée, efficace.
Malgré tout je recommande ce livre qui reste un livre fort sur le sujet.
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Au mois de mars, Canel m'a apporté un carton de livres et celui-ci en faisait partie.

J'ai attendu car il ne me tentait pas plus que ça et pourtant quel coup de coeur !

Je n'en attendais rien et j'ai été embarquée à la suite de Virgil, Chanchal ainsi que d'Assan et sa fille Iman.
Leur point commun : ils sont clandestins.

L'un vit caché dans une forêt française, "terré comme un renard" p.119 , l'autre est père de famille, l'un a vécu des massacres dans son pays, l'autre est en France depuis deux ans, l'un est père de famille, l'autre veut faire venir sa famille...

Leur vie est dangereuse, le risque est grand de se faire arrêter et reconduire à la frontière.

Ils vivent entre faux papiers ou pas de papiers du tout et travail clandestin "Le reste fonctionnait à la façon d'un marché aux esclaves traditionnel. Les camionnettes s'approchaient des groupes, passaient leurs commandes en ouvriers, écoutaient les offres des kapos, marchandaient, chargeaient les corps à l'arrière comme du bétail et les embarquaient sans jamais leur dire où ils allaient, les abandonnant parfois le soir à plus de cinquante kilomètres du parking" p.137

L'auteur nous fait toucher du doigt ce que peut être le quotidien de ces hommes et des ces femmes.
"Seul le sommeil leur rendait la liberté" p.175 

Mais de quoi se plaint-on, nous autres, bien nourris, bien logés, bien habillés ?
"Tout était fini, propre, fonctionnel, signalé, éclairé. Il en était de même pour les gares, les voies ferrées, les monuments historiques, les aéroports, les zones industrielles, les centres commerciaux. Les Français ne se rendaient pas compte du bonheur de vivre dans un pays achevé. Ils n'avaient qu'à l'entretenir, à le fignoler." p.200 

Ce roman m'a vraiment émue, c'est une très belle découverte et même un coup de coeur !
Lien : http://www.pagesdelecturedes..
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