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Je suis ressortie très secouée de cette lecture, qui en dit plus et mieux sur le thème des migrants que bien des documentaires… L'auteur est d'ailleurs journaliste et écrivain.

Le roman raconte les destins de quatre personnages bien différents, en 1992, fuyant leur pays pour différentes raisons : Virgil quitte la Moldavie, laissant sa femme et leurs trois fils, pour trouver du travail et nourrir sa famille ; Assan, après le meurtre de sa famille, fuit la Somalie avec sa jeune fille Aman, 15 ans, pour lui permettre de grandir loin des pratiques barbares sur les filles (âmes sensibles, attention…) ; la famille de Chanchal, du Bangladesh, dont le nom signifie « Sans-Repos », compte sur lui pour survivre à la misère. En Ile-de-France, leurs destins vont se croiser.

La vie des migrants est présentée dans toute sa rudesse : les passeurs sans scrupules, les marchands de sommeil, les constructeurs exploitant cette main d'oeuvre facile jusqu'à l'esclavage, le racisme et sa violence, les filles obligées de se prostituer. En même temps, il raconte aussi la solidarité et l'humanité de ces migrants mais aussi de ceux qui leur ouvrent leur maison. C'est un roman bouleversant, extrêmement actuel, qui touche juste et qui va loin.
Lien : https://dautresviesquelamien..
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Dommage qu'il n'y ait pas plus d'étoiles!

Je le savais, je le sentais que ce livre allait me remuer.

Leur histoire, on les a vues, on les a entendues, on est peut-être même allé donner des vêtements et des vivres dans des centres. Mais au fond, on ne sait jamais ce qu'ils ont vécu pour arriver dans ce qu'ils pensent être un Eldorado. Et surtout ce qu'ils continuent à vivre une fois arrivés à bon port: humiliation, violence, viol, esclavage... déshumanisation.

Toutes leurs galères, toutes leurs tentatives aussi brèves qu'inutiles parfois, m'ont serré le coeur et m'ont parfois fait espérer que le livre allait basculer dans un happy end imaginaire. Mais non, leur vie ne devient jamais, ou rarement, un joli conte. Parfois, ils rencontrent un Monsieur Julien qui leur donne de l'espoir mais oh... c'est tellement rare.
Je vous recommande chaudement cette lecture qui laisse un gout amer mais qui est nécessaire.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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Vies de migrants

Ils sont trois migrants, trois échoués : Virgil, le Moldave, Chancal, le Bangladais et Assan, le Somalien. Ils sont partis de leur pays pour des questions de survie (économique ou guerre...).
A travers le douloureux voyage et l'arrivée en France, endettés mais vivants, Pascal Manoukian fait le récit brûlant d'actualité des migrants. Sans pathos mais vibrant d'humanité.
Lien : https://carnetsdeno.wordpres..
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Bouleversant ai-je lu sur un réseau social avec un petit oiseau bleu. Que dire de plus ? Ce roman est véritablement bouleversant. Il se passe en 1992, on est donc encore très loin des bateaux qui s'échouent au large de Lampedusa ou des migrants qui siègent à Calais en espérant un passage vers l'Angleterre, mais chaque histoire est individuelle et ressemble sans doute à beaucoup de titres à celles des quatre clandestins de ce livre. Je ne vais pas raconter ici ce qui les a menés à quitter leurs pays, la misère, la guerre, les massacres, tout cela P Manoukian le fait très bien et c'est poignant parfois même à la limite du soutenable, mais c'est malheureusement le quotidien de certains. Tous sont attirés par l'occident, par nos richesses et nos facilités de vie, Virgil le dit très bien à un syndicaliste venu leur expliquer le droit du travail français : "Même ce qui semble terne chez vous brille à nos yeux ! Plus vous vous rendez la vie belle et plus vous nous attirez comme des papillons. Et ça ne fait que commencer, nous sommes les pionniers, les plus courageux. Vous verrez, bientôt des milliers d'autres suivront notre exemple et se mettront en marche de partout où l'on traite les hommes comme des bêtes. Il n'y aura aucun mur assez haut, aucune mer assez déchaînée pour les contenir. Parce que ce qu'il y a de pire chez vous est encore mieux que ce qu'il y a de meilleur chez nous. Vous n'y pouvez rien, croyez-moi, ce qui vous gratte aujourd'hui n'est rien à côté de ce qui vous démangera demain." (p.268)

Après la lecture de ce roman, on ne peut plus croire si tant est qu'on y croyait avant, que c'est par plaisir que les candidats à l'exil viennent clandestinement en occident. Lorsqu'on lit le calvaire de leur voyage, les méthodes inhumaines employées par les passeurs qui se font payer cher, et le cauchemar de leurs conditions de vie et de travail lorsqu'ils en trouvent : les employeurs des clandestins sont de véritables négriers et leur manière de choisir tel ou tel ouvrier se rapproche des marchés aux esclaves.

Ce n'est pas un roman que l'on lit pour se détendre, néanmoins, parce qu'il ne peut pas ne pas y avoir une once d'espoir, un minuscule ilot de bonheur dans un tel malheur, Pascal Manoukian ose intégrer une famille de Français pleine d'amour et d'envie d'aider son prochain. Cela ne suffira peut-être pas, mais Virgil, Assan, Iman et Chanchal profitent de toutes les minutes, de chaque seconde d'icelles, comme si elles ne devaient pas se renouveler.

Un roman magnifique, fort et poignant. Bouleversant disais-je en entrée d'article. Je confirme, bouleversant.

A rapprocher de l'excellent film passé récemment sur Arte je crois, La pirogue, de Moussa Touré.

A noter pour finir que Pascal Manoukian est un journaliste, spécialiste des zones de conflits et qu'il a déjà écrit un témoignage sur ses années de guerre : le diable au creux de la main, paru en 2013 chez Don Quichotte.
Lien : http://lyvres.fr
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L'idée de l'auteur est de faire se rencontrer des personnages qui ont tous pour points commun d'être ce que l'on appelle des migrants. Ils viennent d'horizons divers : Virgil est Moldave, Chanhal Bengladais et Assan, Somalien. Nous ne sommes pas en 2016, mais en 1992 et cela a son importance puisque l'auteur fait souvent un rappel de la situation actuelle en regard de ces années 90. Ils sont tous passés par des épreuves terribles avant d'arriver en France, raconter leur histoire, c'est jeter la lumière sur les conditions inhumaines dans lesquelles ces femmes, ces enfants et ces hommes transitent telles des marchandises, traités cependant avec moins d'égard que n'importe quel colis. C'est un roman plein de la violence des passeurs et autres exploiteurs de la détresse humaine, un roman sur la cécité des gouvernements, de la communauté européenne sur le puissant mouvement de population qui va s'amorcer, un roman qui aurait pu n'être que sombre et qui est pourtant illuminé par le geste désintéressé d'une famille qui fait tout simplement preuve d'humanité au lieu de détourner le regard. Une belle écriture, un sujet d'actualité traité sans misérabilisme mais peut-être trop d'optimisme parfois. Il n'empêche, c'est un bon roman.
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Ils ont fui la guerre, la terreur et la misère. Ils ont marché des milliers de kilomètres, proies faciles pour les passeurs, les esclavagistes, les assassins. A leurs côtés, ils ont vu mourir leurs semblables, leurs frères, leurs enfants, leurs amis, sans savoir pourquoi eux survivaient, ni jusque quand, ni quels nouveaux effrois, nouvelles souffrances les attendaient plus loin, plus tard.
Ils sont arrivés à Villeneuve-Le-Roi, déjà morts mais prêts à revivre parce que l'être humain est ainsi fait qu'il sait trouver une brindille d'espoir sur un champ de ruines. Seuls, sans famille, dans un pays dont ils ne connaissent ni la langue, ni les codes, ni la culture, un pays qui les rejette, qui les maltraite, mais un pays en paix. Exilés et seuls.
En 1992, Virgil, le Moldave, Assan, le Somalien et Chanchal, le Bangladais veulent simplement survivre et donner une chance à leur famille. Ils supportent les humiliations, les coups, les brimades et l'asservissement institutionnalisé, sans se plaindre, conscients d'avoir échappé au pire.
Repoussés, rejetés aux périphéries de nos consciences, ils vivent un exil dans l'exil et leur amitié, leur solidarité sont les seuls appuis qui leur permettent de tenir. Ils offrent tout ce qu'on leur refuse : compassion, aide, générosité.
Pascal Manoukian trouve la juste distance pour nous raconter ces vies à reconstruire, ces destins bousillés par le hasard d'une ville, d'un pays ou d'une religion de naissance. Certaines scènes vont au-delà du supportable mais jamais on ne soupçonne l'auteur d'en "rajouter". Bien au contraire. Il nous tend le miroir de notre époque telle qu'elle est et nous montre le reflet de notre honte, sans didactisme, simplement en racontant l'histoire de Virgil, d'Assan et de Chanchal, une histoire qui se répète encore et encore. Une histoire si peu fictionnelle qu'il suffit d'ouvrir les yeux pour la voir se dérouler chaque jour.
"Est-ce ainsi que les hommes vivent ?" demandait Aragon. "Les échoués" lui donne une réponse effroyable.
Une lecture coup de poing dans le ventre. Une lecture nécessaire.
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Poignant, voici le premier mot qui me vient en tête suite à cette lecture. Un roman engagé qui nous décrit sans artifice la vie de plusieurs clandestins débarqués de différents pays. On est confronté à la misère, la détresse, la dure réalité de la vie pour les migrants qui ne demandent pas grand chose, juste une petite place dans notre vie confortable.
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Comme tous les livres de Pascal Manoukian, ils sont passionnants, émouvants et criants de vérité ! Difficile de les lire sans que l'on soit happée par l'histoire, sans que l'on soit chamboulée par ce que l'on lit ! Ecoeurée et effrayée par tant de violence que l''homme est capable de faire subir aux autres ! Une descente en enfer…un voile qui se déchire devant nos yeux bien à l'abri, de cette souffrance mais dont nous ne pouvons pas fermer les yeux et connaître la vérité dans ce monde sans pitié !
Cette histoire cette fois ci, nous force à poser un regard sur l'immigration, sur tous ces hommes et femmes pour qui, l'exil est moins un choix qu'une question de survie.
Choisir de partir pour réussir en Europe et gagner de l'argent afin de nourrir ceux qui sont restés « au pays » ou échapper à la misère, à la violence, à la mort. Des hommes qui ont l'espoir de vivre mieux…une traversée terrifiante vers la France et le calvaire de la clandestinité, Pascal Manoukian nous raconte l'actualité de façon vibrante.
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Ce livre Est mon coup de coeur. Je viens de le terminer Et Je suis encore remplie des émotions qu'il m'a fait vivre. Tellement bien écrit, presque poétique , Je l'ai adoré Dès les premières pages j'ai été conquise par chacun des personnages Tu as l'impression d'apprendre, de t'instruire tout en te divertissant Il Nous fait comprendre Toute la souffrance et les difficultés que vivent les migrants Et fait tomber les barrières de nos préjugés
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En nous racontant la vie de Virgil le Moldave, Chanchal le Bangladais, et Assan le Somalien, l'auteur nous plonge dans une réalité brute et dure que connaissent encore aujourd'hui en France et ailleurs les clandestins. Sans papier, endettés, exploités, ils n'ont de cesse d'espérer un avenir meilleur pour leur famille et sont prêts pour cela a toutes les concessions. Ce livre est bouleversant. Il nous amène à porter un regard différent sur ces 'échoués', ces exclus de la société qui ne sont finalement coupables que de vouloir vivre libre, digne et heureux.
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