Peut-être que c'est ça la, vie, finalement. Ces petits instants de bonheur.
Peut-être que ce n'est pas si grave d'échouer, peut-être qu'il faut juste se relever, ne jamais abandonner.
Peut-être qu'il suffit d'avancer main dans la main pour que tout devienne possible.
- Si tu continues sur cette voie, tu ne reviendras jamais. Peut-être que tu réussiras aujourd'hui, peut-être demain aussi. Mais un jour, tu en mourras. Car la vie est comme ça, Moon. Chienne, injuste, parsemée de souffrances autant que de bonheurs. Quel que soit le chemin que tu emprunteras, tu trébucheras, tu tomberas, puis tu te relèveras et tu tomberas encore. Tu voudras changer de voie, recommencer à chaque défaite que tu n'accepteras pas, et tu finiras par ne plus te retrouver, parce que chaque essai se soldera par autant de souffrance que de bonheur. […] Alors reste avec moi, Moon. C'est vrai, tu perdras les gens que tu aimes. Mais tu les auras aimés de tout ton cœur.
- Tu es capable de tout, Moon. Si tu n'y crois pas, laisse-moi y croire pour toi. (Il prend une grande inspiration, puis lâche d'une voix soudain brisée par la peur :) Mais ne m'abandonne plus.
Et tu as soudain une certitude.
Elle est là, la place que tu cherchais depuis si longtemps. Sur ces gradins éphémères, au milieu d'une foule éphémère connectée au même rêve que toi.
Attention, Moon. Le truc qui soulève tes lèvres, c'est ce qu'on appelle un sourire. C'est très dangereux si on ne sait pas s'en servir.
- Tu pourrais m'apprendre, alors ?
- Désolé, tu es un cas désespéré. En revanche, je connais autre chose qu'on peut faire avec des lèvres. Ce n'est pas très hygiénique, mais c'est sacrément agréable.
- Ensemble, quoi qu'il arrive, murmuré-je, plus pour moi-même que pour mes compagnons.
- Ensemble, répète Orion.
- Pouic, conclut Loop.
- Tu te rends compte qu'on fait un câlin à un programme virtuel ? dit Orion en riant. Il est seulement projeté dans notre cerveau.
- Je m'en fous. Je l'aime trop.
- Ouais. Moi aussi.
- Pouiiiiic !