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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Isabelle Marsay nous décrit les conditions de vie de tous ces enfants abandonnés dans un siècle qui s'ouvrait à la Lumière des réflexions philosophiques sur l'homme, la liberté, l'éducation, etc. L'auteure nous met au sein de l'horreur du destin de ses enfants, dont la plupart n'atteignait pas l'âge d'un an, et, pour les plus “chanceux”, étaient confiés à des nourrices qui, en donnant leur lait pour quelques sous, se souciaient souvent fort peu du bien-être de ces petits êtres. Rousseau finalement incarne parfaitement l'aspect paradoxal de ce siècle encore englué dans un certain obscurantisme et à la fois porté par les lumières voulant remettre l'homme au centre des préoccupations. A l'époque évoquée dans le roman, le taux des enfants abandonnés était très important et exponentiel, à tel point que l'on pensait les envoyer en Lousiane pour obtenir de la main d'oeuvre facile et pas chère, on faisait peu de manières dans un siècle où l'esclavage n'était pas encore abolie. Ces enfants bâtards et nourris aux frais de la France devaient rendre ainsi compte des dépenses effectuées pour eux.

Baptiste, fils naturel de Rousseau et de sa compagne, Marie-Thérèse le Vasseur, va connaître une vie que la majorité des enfants abandonnés n'auront pas, mais ce destin, imaginé par Isabelle Marsay, est surtout les faits du hasard et de la bonté d'une femme.
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A travers le récit de la vie de Baptiste, Isabelle Marsay nous plonge dans le XVIIIème siècle, nous montre ses aspects sombres, mais aussi l'évolution en marche. Baptiste sera élevé par un médecin, personnage fabuleux, nourri des nouvelles recherches sur l'anatomie, un médecin rousseauiste en sorte, une autre façon de filer la métaphore du paradoxe.

En parallèle du récit de la vie de Baptiste, l'auteure intercale des extraits de la correspondance de Rousseau, des lettres dans lesquelles il révèle ses remords vis-à-vis de ces abandons, son malaise et tout le courage et l'abnégation de Marie-Thérèse qui partagea la vie du philosophe malgré ce qu'elle dût subir dans sa chair de mère. Isabelle Marsay révèle aussi la contradiction de Rousseau en publiant des extraits de l'Emile, des passages qui nous révoltent d'autant plus par la mise en parallèle avec le récit du destin de Baptiste.
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Sous le règne de Louis XV, la France connaît une explosion des naissances illégitimes et des abandons de nourrissons.
Ceux-ci sont pris en charge par l'Assistance Publique et le service des Enfants-Trouvés, qui se charge de remettre les enfants à des nourrices payées en conséquence pour élever les petits malheureux jusqu'à un âge où ces derniers pourront se prendre en charge par eux-mêmes.
Il est malheureusement moins connu que le destin de ces enfants abandonnés est bien funeste. Très peu d'entre eux survivent jusqu'à leur premier anniversaire, dans des condition de salubrité et de surpopulation désolantes.
Une partie est confiée à des nourrices provinciales rémunérées pour cette charge, et qui ne voient en ce petit être qui leur est remis qu'une somme d'argent leur permettant de faire vivre plus dignement leur foyer, en ces temps extrêmement rudes pour la paysannerie.
En regard d'extraits des textes célèbres de Rousseau sur l'éducation et la parentalité, mais également de certaines de ses lettres à ses amis concernant l'abandon successif des 5 enfants qu'il eut de sa compagne, Isabelle Marsay imagine le destin qu'aurait pu connaître son premier né, l'unique dont le philosophe exprima jamais le désir de le retrouver...
Sur fond de traditions paysannes, c'est un roman extrêmement touchant et remarquablement bien écrit, qui témoigne également du contexte historique de ce siècle si méconnu du point de vue des moins bien lotis, distillant parfois quelques éléments ethnographiques bien intéressants.
Lien : http://unjourunlivre.blogspo..
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Je suis ressortie de ce roman un peu écoeurée de constater un tel écart entre les discours de Rousseau et sa vie personnelle.
Écrire un traité d'éducation quand on a soi-même abandonné cinq enfants, c'est tout de même un peu fort.
On peut évidemment argüer de la volonté de l'auteur de rester libre, de ne pas s'attacher, mais c'est faire bien peu de cas de sa compagne Thérèse, dont les parents auraient apparemment pu s'occuper des enfants.
Quelle souffrance cela a dû être pour elle de se séparer de ses enfants les uns après les autres (même si le 18e siècle était une autre époque).
Je me suis demandée si elle n'aurait pas dû partir, mais pourquoi faire ?
Lingère, sans mari, déshonorée, elle avait sans doute peu de choix.

Il faut aussi rappeler que si Rousseau finit par tenter de retrouver son fils ainé, c'est sous la pression sociale entrainée par la dénonciation de Voltaire.
De lui-même, rien ne dit qu'il ait eu une réelle préoccupation pour ses enfants avant cette époque où il se met à écrire sur ce sujet.

L'écriture d'Isabelle Marsay sert parfaitement ce récit.
Son écriture est simple et agréable, sans pathos, sans jugement.
Elle donne les clés pour comprendre, organise les récits de la vie de Baptiste et de celle de Rousseau pour que le lecteur dispose de toutes les informations tout en conservant une réserve qui permet de ne pas se sentir obligé de penser dans un sens ou un autre.
J'ai vraiment apprécié que l'on me laisse penser ce que je veux, tout en sentant une volonté de comprendre, de pouvoir embrasser l'ensemble des informations.
Lien : http://lirerelire.blogspot.f..
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Avec ce livre, Isabelle Marsay plonge son lecteur en plein coeur du 18ème siècle, siècle à cheval entre une société encore fortement emprunte de féodalité et qui s'engage vers la modernité des idées des Lumières.
Le récit alterne entre des écrits de Jean-Jacques Rousseau (extraits de ses différents livres, correspondance,...) et la vie romancée qu'elle a imaginé pour le fils aîné qu'il a abandonné en 1846.
Bien que Rousseau ait abandonné ses 5 enfants, il a beaucoup écrit sur les méthodes d'éducation des enfants , ce qui peut paraître assez surprenant ! A travers ses divers écrits, on comprend mieux ses motivations à ce moment là, et on découvre qu'il a, vers la fin de sa vie, regretté de ne pas savoir ce qu'il était advenu de son premier fils, le seul qu'il aurait pu retrouver puisqu'il avait joint dans les langes de celui-ci un document qui lui aurait permis de le faire.

C'est dans un style fluide et très bien écrit qu'Isabelle Marsay dépeint les terribles conditions de vie de ces enfants abandonnés - dont plus de 70% mourraient avant leur première année- , ainsi que le quotidien des paysans.
Le personnage de Baptiste est très attachant et le destin qu'elle lui choisit est prenant.
Qu'en est il de la réalité ? Ça, nulle ne le saura jamais! Par contre, on dispose ici d'informations quant aux interrogations de Rousseau, s'avait il que l'abandon équivalait à une mort presque certaine ?
Sans la "dénonciation" de ces abandons par Voltaire, Rousseau n'aurait sans doute jamais écrit "les confessions".

J'ai trouvé que "Le fils de jean-Jacques" est un livre fort bien écrit, instructif sur l'époque et l'opposition entre ces deux monstres sacrés qu'étaient Voltaire et Rousseau.

Charmée par l'époque et curieuse de savoir ce qu'il va arriver à Baptiste, je vous laisse de ce pas pour aller lire la suite de ce récit "L'apprenti des Lumières ou l'ombre De Voltaire".
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