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Critique de Big-Bad-Wolf


George Martin et Gardner Dozois ont collaboré ensemble à la direction de plusieurs anthologies, dont voici à ma connaissance la plus volumineuse. Intitulée Vauriens, elle met à l'honneur voleurs et malfrats, des personnages que Martin lui-même qualifie souvent de "gris" bien davantage que tout blancs ou noirs comme on pourrait le penser. Dans tous les cas, il met en avant le fait qu'il s'agisse bien souvent de personnages populaires ayant facilement la faveur des lecteurs, et le fait est que l'on ne peut que lui donner raison.

Cette anthologie réunit de grands noms de la fantasy, tout comme d'autres qui m'ont été moins connus. On trouvera, outre les textes d'imaginaire, des enquêtes, thrillers ou même des textes plus orientés vers L Histoire. Même si tous ne m'ont pas séduite, nous avons là un bel ensemble qui permet sans doute à de nombreux lecteurs de trouver quelque chose à leur goût, et qui rend bien hommage au thème.

Pour ma part, mes faveurs vont aux textes de Joe Abercrombie, Scott Lynch, Phyllis Eisenstein, Neil Gaiman, Patrick Rothfuss et George Martin, pour ne citer que ceux qui m'ont le plus séduite. Revenir sur tous les textes de l'anthologie serait trop long, je vais donc simplement placer un petit mot sur les textes cités.

Tout d'abord, Joe Abercrombie signe un texte très agréable avec Les Temps sont durs pour tout le monde. de retour dans la ville de Sipani, dans l'univers de sa saga La Première Loi et des textes qui y sont rattachés, il y est question d'un précieux paquet dont on ne connaît pas le contenu, au demeurant fort petit, qui va se retrouver volé successivement en passant de main en main. le procédé est déjà connu dans les oeuvres de l'auteur, et rend à mon sens un effet très cinématographique, où l'on suit successivement les possesseurs du paquet comme la caméra pourrait passer d'un protagoniste à l'autre pour le suivre. le texte est des plus agréables à lire, et je n'ai pas boudé mon plaisir.

Scott Lynch était une autre plume que je connaissais, appréciant beaucoup sa saga des Salauds Gentilshommes. Dans son texte nommé Un an et un jour à Theradane-la-Vieille, on suit une bande de voleurs aux prises avec les querelles et manigances de puissants magiciens qui se font la guerre pour le contrôle de la ville. Tous les ingrédients présents dans Les Salauds Gentilshommes sont également de la partie, et c'est un véritable plaisir de retrouver la plume de l'auteur et les caractères bien trempés des personnages, des canailles que l'on apprend très vite à apprécier et admirer.

Je ne connaissais pas Phyllis Eisenstein, mais j'ai beaucoup apprécié son texte La Caravane vers nulle part. Je ne sais pas si cela fait référence aux autres oeuvres de l'auteur, mais l'on se retrouve à suivre Alaric, poète doté de pouvoirs magiques, dans une épopée à travers un désert peuplé de mirages et d'une ville fantôme, alors qu'il accompagne une caravane de marchands. Je me suis facilement laissée emporter par le périple aux accents d'aventure, et cela m'a clairement donné envie d'en avoir plus.

Neil Gaiman m'était davantage connu, bien que je n'aie que peu lu ses ouvrages. Ses univers me sont cependant familiers à travers le cinéma et la télévision, avec les nombreuses adaptations de ses oeuvres. Son texte, Comment le marquis a récupéré son manteau, est extrêmement plaisant à vivre. Son personnage, l'autoproclamé Marquis de Carabas, se retrouve pris dans le monde souterrain du Londres d'En-Bas, peuplé de créatures magiques, à la recherche de son formidable et emblématique manteau. Si ce texte est rattaché à un roman de l'auteur, ne pas en avoir connaissance ne m'a pas empêchée de savourer ma lecture, avec un personnage principal haut en couleur qui donne clairement envie d'être davantage connu grâce à l'oeuvre d'origine.

Patrick Rothfuss nous propose quant à lui de suivre Bast, un personnage bien connu de sa saga le Nom du Vent. Puisque nul ne sait si ni quand la suite de cette saga verra le jour, il m'a été plus qu'agréable de pouvoir à nouveau m'y plonger un peu, dans l'espoir de voir peut-être de bonnes nouvelles poindre prochainement à l'horizon (l'espoir fait vivre !).

Pour finir, George Martin nous propose un nouveau texte dans l'univers de Feu et Sang, sa chronique sur les Targaryens durant la Danse des Dragons, événement sanglant survenu bien longtemps avant le Trône de Fer. Cette fois, le sujet est davantage centré sur le charismatique prince Daemon, très difficile à qualifier entre héros et vaurien. Là encore, comme pour le texte proposé dans Dangerous Women, les lecteurs qui auront vu la série House of the Dragon se retrouveront en terrain connu, tout en pouvant constater les légères différences entre l'oeuvre de base et son adaptation télévisuelle. Dans tous les cas, c'est toujours un grand plaisir de retrouver Westeros.

Cette anthologie vaut donc clairement le coup à mes yeux, car de nombreux textes de qualité s'y trouvent. A condition bien sûr de ne pas craindre les plus de mille pages de cette belle brique !
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