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Critique de ladesiderienne


Dans "Les roses fauves", Carole Martinez se met en scène sous les traits d'une écrivaine en quête d'inspiration, partie s'isoler dans un petit village de Bretagne après l'avoir découvert en carte postale sur internet. Elle y fait la rencontre de Lola Cam, la postière un brin coincée mais surtout passionnée par son jardin. Dans la famille espagnole de Lola, les femmes se transmettent un lourd héritage, un coussin en forme de coeur dans lequel chacune d'elles avant de mourir a rassemblé les secrets de sa vie, écrits sur des bouts de papier. Parmi les cinq légués par ses aïeules, c'est celui de son arrière grand-mère que Lola décide de montrer à celle qui a écrit "Le coeur cousu" bien avant d'en connaître la tradition. Les coutures de l'ouvrage usées par le temps ayant cédé, les secrets contenus sont désormais visibles et l'histoire des femmes de la lignée de Lola va devenir source d'inspiration pour l'écrivaine.

Avec ce titre, Carole Martinez prolonge en quelque sorte son premier roman. J'y retrouve avec bonheur le style tantôt flamboyant et poétique, tantôt charnel ou macabre, qui est la signature de l'auteure. Une nouvelle fois, elle jongle avec la frontière entre réel et imaginaire. Si ce n'est pas ce que je préfère dans les histoires contemporaines, mon principal reproche est surtout celui d'en avoir trop fait : pourquoi ne pas s'être contentée de s'intéresser à ces femmes espagnoles et à leurs difficultés rencontrées dans la relation avec leur propre fille ? J'ai toléré les diversions sur la complexité de l'écriture d'un roman évoquée par l'auteure. Mais alors que le livre avait si bien commencé, pourquoi soudainement, créer une autre histoire et quitter la guerre d'Espagne pour la guerre 14-18, en intégrant celle de Pierre et Marie. Je n'ai pas cru un instant à ce personnage d'acteur opportuniste et l'omniprésence de ces roses ensorcelantes m'a au final donné la migraine.

Une chose est certaine, je suis assez divisée concernant les productions de Carole Martinez. J'avais adoré "La terre qui penche" et "Du domaine des murmures" car je trouve que le côté onirique sied parfaitement à la période médiévale. "Le coeur cousu" m'avait nettement moins convaincue et il en est malheureusement de même pour sa suite à laquelle j'accorde un 11/20. C'est surtout le style, parfois véritable poésie, que je salue.
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